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Critique Ciné : Marie Heurtin, sourde et aveugle

Publié le 18 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Marie Heurtin // De Jean-Pierre Améris. Avec Isabelle Carré et Ariana Rivoire.


Marie Heurtin est un film que je n’avais pas vraiment vu venir. Disons que je m’attendais à voir un film intéressant mais j’ai découvert dans un permettre temps que c’était inspiré d’une histoire vraie et que le film utilise alors cela afin d’injecter de jolis moments d’émotions dedans. Jean-Pierre Améris que je ne connaissais pas auparavant a réussi à capturer dans son film de très jolis moments d’émotion. Il fallait tout de même le faire pour parler d’une jeune femme sourde et aveugle, surtout que cela doit être la pire chose qu’il soit. Mais la façon dont Marie Heurtin tente de parler de l’éveille des autres sens est l’une des plus belles choses qu’il soit dans ce récit. Ce petit film m’est passé sous le nez le novembre dernier et je dois avouer que je trouve cela dommage. J’aurais bien aimé pouvoir apprécier le tout au cinéma afin d’être encore plus immergé dans l’histoire de Marie Heurtin, inspirée de l’histoire d’Helen Keller. Je pense que l’une des réussites de ce film est d’avoir réussi à rendre le tout intemporel. En effet, cela pourrait très bien se passer dans un couvent à notre époque et la photographie, aussi belle soit-elle participe énormément à la réussite de ce film car c’est elle qui nous en met plus la vu avant le reste.

Cette histoire est inspirée de faits réels qui se sont déroulés en France à la fin du 19ème siècle.
Née sourde et aveugle, Marie Heurtin, âgée de 14 ans, est incapable de communiquer avec le reste du monde.
Son père, modeste artisan, ne peut se résoudre à la faire interner dans un asile comme le lui conseille un médecin qui la juge « débile ».
En désespoir de cause, il se rend à l’institut de Larnay, près de Poitiers, où des religieuses prennent en charge des jeunes filles sourdes.

Marie Heurtin fait aussi le pari de nous émouvoir en silence. Il y a des passages qui sont passés sous silence, où l’on a l’impression que le son a disparu, mais c’est simplement pour nous donner le point de vue de l’héroïne. Afin de coller au mieux à la réalité des faits, Jean-Pierre Améris et Philippe Blasband, les scénaristes de Marie Heurtin ont passé énormément de temps à se documenter sur ce qui s’est passé. Le but n’était pas de faire un film au hasard sur une jolie histoire mais de nous raconter aussi ce qui s’est passé dans ce couvent avec cette jeune femme. On apprécie alors le fait que le film ne se heurte jamais au pathos qui aurait pu être omniprésent et engouffrer le film dans tout un tas de problèmes. Il y a dans ce film quelque chose de presque éducatif à certains moments dans le sens où l’émerveillement par les sens c’est quelque chose que l’on ne voit que très rarement au cinéma, encore plus avec une histoire de sourde et aveugle. Perdre l’un des deux sens cités est déjà terrible mais perdre les deux pourrait nous donner l’impression que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue. La bienveillance qui règne dans ce film est peut-être trop présente dans le sens où Marie Heurtin évite presque de parler des dangers mais globalement c’est un film sur un combat.

Un joli combat doté d’une certaine patience mais aussi d’une envie de s’en sortir qui va naître petit à petit chez l’héroïne de ce petit film. Le flot d’émotions est léger au départ avant de nous emporter petit à petit, flots après flots. Le film évite également la pitié. On ne ressent donc pas de la pitié pour l’héroïne mais simplement une vraie compréhension de ce qu’elle a vécue et de son combat. Quand on part au combat, on montre notre force et notre envie de réussite. C’est ce que veut faire Marie Heurtin. Au travers de cette histoire Jean-Pierre Améris, dont il s’agit du 9ème long métrage (rien que ça), voulait certainement nous offrir aussi une petite leçon à sa façon. Isabelle Carré est brillante dans le rôle de la soeur qui va tout apprendre à cette jeune fille. Marie Heurtin est vraiment l’héroïne de ce film, bien plus que les autres personnages qui sont là pour l’aider à arriver au bout de sa « formation » et tout simplement l’aider. En tout cas, ce film, que je ne voyais pas forcément comme un excellent film avant de le voir (peut-être par préjugés) m’a séduit sans problème. Je pense que je vais me pencher de plus près sur la filmographie du réalisateur qui semble être très proche des émotions.

Note : 8.5/10. En bref, un joli film absolument émouvant.

Date de sortie : 12 novembre 2014


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