Magazine Société

Valeur des enfants; miroir des parents

Publié le 20 avril 2015 par Raymond Viger

valeurs enfants parents sociétéCe que j’aime de ce travail c’est qu’il m’apporte beaucoup sur le plan humain. Je rencontre des gens de différents pays, de toutes les classes sociales et de tous les âges. Ces rencontres me nourrissent et me font réfléchir aux valeurs que je respecte. Parfois, certaines rencontres peuvent m’amuser ou me troubler. Ce fut le cas l’été dernier, lors d’une visite du Vieux-Montréal, avec de jeunes enfants de niveau scolaire.

La question qui tue

Dans le gazon en mangeant une crème glacée, je discutais avec les petits lorsqu’une fillette de 8 ans me demanda:

«Est-ce que t’as une voiture Madame?»

Je lui répondis que non je n’en avais pas parce que vivant à Montréal et habitant à proximité de mon lieu de travail ce n’était pas nécessaire.

Elle poursuivit en disant:

«As-tu une maison?»

Non, je ne possède pas de maison. En ville, il n’est pas nécessaire d’avoir une maison. Il y a des immeubles à appartements ou des logements où on peut vivre.

«T’as quel âge?»

J’ai 31 ans.

«Wow, t’as pas l’air de ça! Ma mère a 30 ans et elle a deux enfants. Est-ce que t’as des enfants?»

Non.

«Est-ce que t’as un mari?»

Non et je ne suis pas certaine d’en vouloir un!

Elle lèche son bol de crème glacée d’un air songeur en me regardant et en ajoutant:

«Tu as les dents croches.»

Silencieuse, je pensais, oui, j’ai les dents légèrement croches depuis mon adolescence.

Sans avoir eu le temps de lui répondre, elle me dit:

«Les itinérants ont les dents croches aussi! Est-ce que t’es pauvre?»

Suis-je pauvre? C’est une excellente question! Je ne crois pas lui répondis-je.

Question de point de vue

Même si je n’ai pas de maison, pas de voiture, ni d’enfant et de mari et que j’ai les dents un peu croches, je me considère riche en exerçant un métier que j’adore, en m’impliquant bénévolement dans des projets créatifs passionnants, en ayant fait des études en histoire de l’art et en tourisme, en vivant dans un petit appartement, en voyageant régulièrement et en étant entouré de gens vrais. C’est là que je vois ma richesse!

Avec ses grands yeux, la fillette me fixa et demeura surprise de cette réponse. Elle mit fin à notre conversation abruptement pour retourner jouer avec ses amis.

L’équation que la fillette faisait entre l’apparence des choses et la pauvreté me stupéfiait. C’était probablement ses parents qui lui avaient transmis ce regard sur les autres. Ayant été élevé dans un milieu modeste à Montréal, je n’avais pas les mêmes valeurs.

VOS COMMENTAIRES SUR 

Autres textes sur  Éducation

Bistro le Ste-Cath
4264 Ste-Catherine est, Montréal (une rue à l’est de PIE-IX)
(514) 223-8116
http://www.le-ste-cath.com
[email protected]


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Raymond Viger 488 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte