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La minceur vue par notre nouveau blogueur

Publié le 23 avril 2015 par Lamallette @Lamallette1
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La minceur vue par notre nouveau blogueur

Par Dany Desjardins

C’est mon premier éditorial.

Oui je sais, même à moi ça me fait bizarre. Pourquoi ? Parce que j’ai plus l’habitude d’écrire des sketchs d’humour plutôt que de parler de façon sérieuse de vraies choses de la vie qui doivent être prises avec sérieux. Pourquoi ?  Parce que je pense éperdument que la vie doit être prise en riant. Alors je dois parler de choses qui nous touchent tous. Tsé, le genre d’histoire qui raconte la vie d’une femme, grosse, qui mange plus que ses émotions. Tsé, le genre d’histoire qui raconte la vie d’une femme qui est tannée de vivre dans son corps, qui s’haït elle-même. Tsé, ce genre d’histoire-là. Me semble que ça starterait fort mon papier tout ça non ? Justement, parlons-en.

On parle de ça à tous les jours, dans les journaux, les revues, les émissions bons-parlées du style «Deux femmes pas le soir», pour ne pas nommer le nom. On le voit dans les films, sur les réseaux sociaux, bref, on le voit partout. La minceur.  Un mot qui semble à première vue inoffensif, rempli de beauté, mais qui en réalité fait plus de mal qu’une bonne gastro qui a mal choisi son temps pour se pointer la face. Une gastro, quand tu l’as tu veux mourir, mais ça passe. L’idée de la minceur, quand tu l’as pis que t’es gros, tu veux mourir pour l’avoir, mais malheureusement, ça passe pas. Ça reste dans ta tête. Même si t’es un ancien gros. Même si tu t’entraines 3 fois par jour, t’en veux plus, toujours plus. Tu veux être comme les vedettes de films. Mais t’as beau manger toutes les légumes verts de la terre, courir des marathons, essayer de lever au bench press plus que ton poids, ça donne rien, même que ça fait mal.

Mais pourquoi avons-nous tous cette obsession à vouloir ressembler aux loups-garous dans les films de vampire? Parce que je le sais moi. Je ne m’aime pas. Je m’éloignais de mon but: ressembler aux beaux gars de Twilight. En fait, je ne m’aimais pas. Je n’aimais pas ce que je voyais. Oui, même moi, un homme. Faut croire que c’est ben plus beau un six pack qu’une bonne vieille bédaine. Je n’aimais pas voir mes vergetures. C’est tellement laid hein ? Je n’aimais pas non plus voir mon muffin top. Quand ça déborde de tes jeans, laisse moi te dire que y’en a qui ne se font pas prier pour te rappeler que les muffins tops, c’est juste beau à voir dans un comptoir de Tim Horton’s. Moi, je l’ai eu cette obsession-là. Je les ai toutes mangés, les légumes verts de la terre. J’en ai couru des marathons et même que j’ai essayé de lever mon propre poids au bench press, mais je me suis vite rendu compte que ce n’est pas avec mes poignets de perruche que j’allais réussir.

pomme

Dans la vie, je n’ai pas réussi à accomplir tous les défis que je me lançais. Peut-être par lâcheté ou que j’étais trop paresseux. Qu’est-ce que vous voulez, j’aime ça m’éfouerrer sur mon divan le soir en regardant Yamaska ou La Voix, ou encore même O’ ou bien Nouvelle Adresse. J’t’un fan d’émissions. J’t’un fan de mon divan aussi. Pas besoin de vous dire qu’après une bonne grosse journée au travail, la première affaire que je pense c’est de courir (le peu que je fais dernièrement) pour venir rejoindre mon mari et mon bon vieux divan au tissu et au style «ça fait tellement 2003».

Je pourrais vous dire que toute cette détresse de la minceur a commencé dans mon cas en 2008, à 19 ans. Je n’aimais pas ce que je voyais, en fait ce jour-là, je m’en souviens plus que jamais. Je venais de regarder une émission de Smallville. C’est la série de Superman avec le beau Tom Welling qui n’a pas seulement qu’une belle face, y’a un six pack aussi. Non, y’a un huit pack pis je ne serais pas surpris qu’il en cache une couple de plus en dessous de ça. C’est vrai qu’il est beau, mais à ce moment précis, je voulais être comme lui. Parce que ma bédaine de Jos Louis pis de pain doré, ce n’est pas très attirant. En tout-cas, c’est ce que ma tête a commencé à me dire. D’habitude, c’est plus jeune qu’on se dit ces choses-là, mais dans mon cas, 19 ans et 4 mois c’est là que s’est fait le déclic. Fouille moi pourquoi. Donc, après avoir regardé l’émission, je ne vous cacherai pas que j’ai couru (et arrivé essoufflé) dans la salle de bain pis je me suis fixé. En fait, je me suis scanné de haut en bas pis j’ai eu un mal de cœur. Mais pas le mal de cœur «j’ai trop mangé de bonbons» (Même si c’est ce que je venais de manger en regardant l’émission). Mais bien le mal de cœur «J’m’haïs». Je m’haïs d’avoir toutes ces années contribué à être essoufflé à monter les marches, à ne presque plus voir mes pieds. Pourquoi j’ai mangé autant toute ma vie pour finir par me détester? Et c’est là que j’ai décidé de prendre mon courage et mes bourrelets à deux mains et de prendre les vieux souliers de course à ma mère. Ouin, j’ai de petits pieds pis j’avais pas les moyens pour m’en acheter à moi. J’ai fouillé partout pour me trouver une paire d’écouteurs et envoye le gros, on va apprendre à courir. Tu vas les avoir, tes abdos de rêves. Du moins, c’est ce que je souhaitais. Je le souhaitais de tout mon cœur, de toute mon âme. J’ai commencé par courir des 30 secondes, 2 ou 3 fois. Puis 1 minute sans arrêter. J’ai continué à courir des intervalles entre les poteaux de téléphone. J’ai eu mal au cœur, passé proche de vomir, j’ai tombé à m’en déchirer la peau des genoux, mais je me suis relevé et j’ai continué. J’ai commencé à perdre du poids, beaucoup de poids. Beaucoup. À tous les jours je courais. S’en était une obsession. Eille, d’un coup que je passe une journée sans m’entraîner, je vais me réveiller pis BANG, le retour des bourrelets toé chose.

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Mais j’ai réussi, j’ai réussi à perdre beaucoup de poids. À un point tel que je voyais mes pieds et que je n’étais plus essoufflé de monter les marches, même à deux par deux. À un point tel que j’étais enfin mince, je voyais les os de mes clavicules, je commençais même à voir des abdos. Oui, j’avais réussi. Mais j’ai continué à courir. Courir à tous les jours parce que j’en voulais plus. Une chose par contre que je ne vous ai pas dite, c’est que je ne mangeais pas. En tout-cas, quelques bouchées de légumes par jour et c’est tout. Je me sentais mal de manger. Pis je courais. Encore et encore. Je me suis inscrit au gym. Pis j’ai découvert les elliptiques, les simulateurs d’escaliers et les tapis roulants. Quelle belle vie. Et là les trous dans mes joues sont apparues. Mes abdos encore plus pis encore plus. Mais pas des abdos de films là. Des abdos «j’ai pu rien pour les cacher». Plus j’étais fier, plus je m’haïssais parce que je m’éloignais de mon but de loup-garou. Ma famille, mes amis avaient beau me dire que j’en faisais trop, que je n’étais pas super beau «comme ça», j’en faisais à ma tête. Je courais, c’était ça l’important. Je n’avais pas encore compris qu’il fallait manger et s’entraîner sainement pour en arriver à ses fins. Ça prit du temps, tellement de temps pour le comprendre.

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Je l’ai appris à 25 ans et 9 mois. J’ai aujourd’hui 26 ans pile. Pas besoin de vous dire que c’est récent. J’ai enfin fais la paix avec moi-même. À Noël, en fait. Un temps de l’année qui devrait être rempli de joie et de bonheur, et qui est aussi débordant de nourriture et d’excès. Un temps de l’année qui m’a longtemps fait peur parce que ma famille, ce sont de bons mangeurs. Y’aime ça quand ça goûte de quoi.  Moi aussi j’aime ça manger, mes premiers 19 ans de vie, je l’ai assez démontré.  Mais pour une raison que j’ignore, en retrouvant ma famille, le déclic qui me manquait depuis tant d’années s’est fait dans ma tête. Ça me disait: «Dany, t’as le droit de manger, profites donc de la vie un peu». Et depuis, je prends du poids, et en reprends. Oui, j’ai même repris des bourrelets et ça ne me dérange même pas. Non, c’est pas vrai, ça me travaille un peu quand même, mais je sais aujourd’hui que j’ai le droit de manger sans me sentir coupable et je suis capable d’aller courir et de m’entraîner pour le plaisir de le faire parce que plus tard, mon corps va m’en remercier. Y’a eu le gros Dany, le Dany avec son obsession de la minceur excessive et y’a aujourd’hui le Dany que j’aime. Le Dany qui sourit, qui court parce que son objectif c’est de courir un demi-marathon pour de vrai. Courir pour se dire qu’à la retraite je pourrai encore courir. Le Dany qui mange ce qu’il veut, quand il le veut. Qui écoute toutes les émissions qu’il veut sur son beau divan, en bobette, parce que c’est ben plus confortable. Un Dany qui peut te donner qu’un seul conseil:

Je maintiens toujours l’idée qu’il est important de bouger à tous les jours et de manger sainement, mais sachez chers (ères) lecteurs (trices), qu’il faut savoir trouver une équilibre dans toutes les sphères de sa vie et que dans le fond là, les loups garous ça du gros poil pis ça n’existe pas. C’est aujourd’hui qu’on apprend à s’aimer.

Physiquement & sainement vôtre,

Dany


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