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Critique Ciné : Every Thing Will Be Fine, accident de la vie

Publié le 24 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Every Thing Will Be Fine // De Wim Wenders. Avec James Franco, Marie Josée Croze et Charlotte Grainsbourg.


L’an dernier, Wim Wenders a fait sensation avec le documentaire Le Sel de la Terre et il revient cette année avec une fiction, Every Thing Will Be Fine, nous racontant les conséquences que peut avoir sur la vie d’un homme et de son entourage un terrible accident. L’accident dont est victime Tomas aurait pu arriver à n’importe qui d’autre dans ce monde et c’est peut-être ce qui rend cette histoire encore plus bouleversante que les autres sauf que si la base même de ce film est touchante, l’exécution est sacrément ronronnante, donnant pendant deux heures plusieurs fois envie de piquer du nez. Mais ce n’est pas le plus gros problème de ce film car si c’était le plus grand problème, ce serait un peu facile. En effet, le plus gros problème c’est la 3D. Wim Wenders a voulu faire un film en 3D, d’accord, mais un drame comme celui-ci n’en avait pas besoin (si ce n’est pour gagner plus d’argent sur les entrées, sinon je ne vois pas vraiment pourquoi le faire en 3D). Le film n’a de cesse de mettre en scène un James Franco qui cabotine plus que jamais. J’aime beaucoup cet acteur mais on est forcés de constater que dans ce film il ne fait rien d’exceptionnel, pâtissant de dialogues tous plus longs et ennuyeux les uns que les autres. J’en attendais probablement trop et Every Thing Will Be Fine m’a déçu.

Après une dispute avec sa compagne, Tomas, un jeune écrivain en mal d’inspiration, conduit sa voiture sans but sur une route enneigée. En raison de l'épaisse couche de neige et du manque de visibilité, Tomas percute mortellement un jeune garçon qui traversait la route. Après plusieurs années, et alors que ses relations volent en éclats et que tout semble perdu, Tomas trouve un chemin inattendu vers la rédemption : sa tragédie se transforme en succès littéraire. Mais au moment où il pensait avoir passé ce terrible événement, Tomas apprend à ses dépens que certaines personnes n'en ont pas fini avec lui...

On a donc l’impression que le film veut nous raconter pendant deux heures une histoire qui aurait dû tenir en une heure seulement. Il y a des ellipses temporelles, des moments où le film passe du coq à l’âne, sauf qu’il n’y a rien de bien intéressant là dedans. Je crois d’ailleurs que le scénario m’a achevé une dernière fois avec l’histoire du pipi sur le lit. C’est l’une des intrigues les plus ridicules. Je n’ai pu m’empêcher de pouffer (et j’ai été le seul dans une salle bien remplie, cela m’étonne énormément). Du coup, le film n’a rien d’intense car le faux suspense qu’il cherche à installer à un moment n’a rien de bien intéressant. La musique d’Alexandre Desplat commence quant à elle à montrer ses vraies faiblesses. On a l’impression qu’ici il veut simplement nous bercer pour mieux nous endormir, sans compter que cela ressemble à ce qu’il a déjà pu faire ailleurs. Il ne se gêne donc plus trop, un peu comme Hans Zimmer qui n’a de cesse de nous resservir encore et encore les mêmes partitions musicales. A mon plus grand regret. Le récit manque aussi d’envergure. On a l’impression que l’histoire que l’on veut nous raconter, on l’a déjà vu des dizaines de fois mais en bien plus passionnant ailleurs.

Pourtant, ce n’est pas vraiment le cas mais ce n’est qu’une petite impression. J’ai l’impression que Wim Wenders ne sait pas trop quoi faire de son drame non plus. Les paysages sont très jolis (aussi bien ensoleillées qu’enneigés, peu importe la saison) et l’on retrouve donc le metteur en scène du Sel de la Terre, sauf que cela s’arrête bien là car l’émotion ne s’infuse jamais et laisse alors le spectateur de marbre. Moi qui m’attendais au moins à ce que Every Thing Will Be Fine soit sauvé par ses secondaires français, Marie Josée Croze et Charlotte Gainsbourg n’en font rien. Ces deux là sont des sidekicks tous plus ennuyeux les uns que les autres. Charlotte Gainsbourg a bien d’autres rôles plus marquants même si elle a ses moments dans le film avec le peu d’intérêt et de dialogues que semble vouloir lui donner le film. Dommage que Every Thing Will Be Fine nous donne l’impression d’avoir déjà vu et entendu tout ça pendant des heures. La durée du film, deux heures est bien évidemment l’un des plus gros problèmes de ce film, anesthésiant petit à petit son spectateur, transformant son regard en légume amorphe.

Note : 2/10. En bref, entre une 3D ne servant à rien si ce n’est à donner mal à la tête et tout le reste, Every Thing Will Be Fine est un vrai raté.


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