Les collections uniques du musée pourraient partir au Val de Grâce à Paris.
Le musée souffre d’être excentré dans un pavillon d’un grand hôpital fantôme.© PHOTO DAVID BRIAND
SITE EXTRAORDINAIREInstallée ici en 1788, ouverte au public en 1998, l’école est restée telle qu’elle était à la fin du Second Empire. Mêlant anatomie humaine, médecine, chirurgie, botanique, zoologie, ethnographie, le musée accueille 11 000 visiteurs annuels, uniquement pour des tours guidés (un le matin, trois l’après-midi).C'est un lieu hors du temps et l'un des fleurons de la ville mais il reste encore très méconnu, malgré la richesse de ses collections fortes de dizaines de milliers d'objets et livres. L'avenir du musée de l'école de médecine navale s'inscrit pourtant aujourd'hui en pointillé. Dans la dernière livraison de son trimestriel « La Passerelle », l'ancien candidat aux départementales Dominique Droin annonce que le site géré par le musée de la marine pourrait fermer ses portes. Ses collections rejoignant le musée du service de santé des armées de l'hôpital militaire du Val de Grâce, à Paris, qui pourrait disposer de bâtiments vacants consécutivement à la fermeture envisagée de ses activités médicales.Fin d'un bail de trente ansSelon nos informations, rien n'a été officiellement acté mais cette hypothèse figure parmi celles entre lesquelles il va falloir choisir (1). La pérennité du musée a commencé à se poser en octobre dernier lors de la visite de celui qui a pris le commandement du musée national de la Marine (palais de Chaillot et les antennes de Brest, Port Louis, Rochefort et Toulon), le contre-amiral Loïc Finaz. Devant le personnel réuni, ce dernier aurait alors indiqué que le musée de médecine navale n'était pas intéressant au regard des missions à remplir par l'institution. Un second élément est venu ajouter de l'incertitude : en mars 2016 prendra fin un bail de trente ans signé en 1986 au moment de la fermeture de l'hôpital de la Marine. Si le pavillon avait été attribué au musée de la Marine, sa collection et sa bibliothèque sont restées dans le giron du service de santé des armées.Mais des autres thèses restent envisageables : un travail en commun entre musée de la marine et service de santé, mais au prix du transfert de 2 ou 3 emplois. En dix ans, les deux sites rochefortais ont en effet perdu trois emplois : 9 équivalents temps plein y travaillent aujourd'hui. Le service de santé peut également reprendre la collection et la gérer, ce qui semble néanmoins peu plausible. Enfin une collectivité publique peut aussi s'engager, à condition de subvenir (ou de participer) aux frais de fonctionnement.L'échéance de trouver une solution va s'imposer avant l'hiver : la chaudière du pavillon est tombée en panne la semaine dernière. Les collections pourront difficilement supporter des conditions climatiques rigoureuses.En attendant, mercredi prochain, Hervé Blanché compte alerter le ministre de la Défense Jean-Yves Drian, qui remettra la Légion d'honneur au président de l'association Hermione La Fayette, Benedict Donnelly à Paris. Le président du conseil départemental Dominique Bussereau et la députée Suzanne Tallard ont aussi réagi.(1) Nous avons contacté le service de santé des armées qui ne nous a pas apporté de précisionsPublié le 29/04/2015 par david briandhttp://www.sudouest.fr/2015/04/29/le-musee-de-l-ecole-de-medecine-navale-en-sursis-1906792-1391.php