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À l’initiative de la Région et de Jean-François Macaire, les élus de Poitou-Charentes font une contre-proposition à la SNCF pour les dessertes en gare d’Angoulême. Le temps presse et le financement pèse.
La bataille du rail se poursuit à propos du nombre de dessertes sur la future LGV, notamment en gare d’Angoulême.. PHOTO/Photo archives Phil MesseletLa bataille du rail se poursuit. Alors que la SNCF et Lisea sont en plein bras de fer, que Jean Auroux, le médiateur nommé par le gouvernement, tente de concilier l’inconciliable et les désirs ferroviaires de toutes les préfectures situées sur le chemin de la ligne à grande vitesse (LGV), la mobilisation se poursuit en Poitou-Charentes pour échapper au démantèlement des gares d’Angoulême et Poitiers.Mardi, Jean-François Macaire, le président de la région Poitou-Charentes, a réuni à Poitiers les élus en pétard contre la SNCF pour valider une nouvelle trame de dessertes.
Ils proposent de deux à quatre allers-retours directs Angoulême-Paris chaque jour, au moins douze départs pour Paris –et autant de retours– en gare d’Angoulême au total. Soit un de plus qu’aujourd’hui. Dix-sept liaisons vers Bordeaux, en majorité compatibles avec les horaires de bureaux. Des départs pour Paris le matin à 6h24, 6h42, 7h13, 7h42, 8h48, etc. Avec un 7h13 de rêve annoncé pour arriver à Paris à 8h57.Les services de la Région, qui ont élaboré la trame, s’étaient aussi imposé un préalable: vingt-huit allers-retours Bordeaux-Paris chaque jour, dont quinze directs.Avec leur contre-proposition, les élus de la Région remettent le curseur au niveau qu’ils estiment légitime. C’est-à-dire en phase avec les 45millions investis dans la ligne par les Charentais et respectant la convention tripartite signée en 2009 entre Réseau ferré de France (RFF) (1), l’État et les collectivités locales. Manquait toutefois la signature de la SNCF qui a désormais beau jeu de ne pas se sentir contrainte par ces obligations aujourd’hui. En février, elle proposait sept allers-retours quotidiens en direction de Paris; 1h55 pour le trajet le plus rapide.Plus question de 3 millions
de voyageursInacceptable, vu de Charente où les élus ont montré leurs muscles et leur unité sur le parvis de la gare fin février, lancé des pétitions, réuni les forces vives de l’économie à Carat pour protester. La colère s’exprime aussi dans la Vienne et même à Bordeaux où Alain Juppé jugeait encore la semaine dernière que la première proposition de la SNCF était «inacceptable» et réclamait des trains toutes les 30 minutes en période de pointe et toutes les heures en période creuse.«Notre contre-proposition respecte les engagements pris sur la qualité de la desserte. On s’en sort même mieux qu’aujourd’hui», se réjouit Jean-François Dauré, le président de GrandAngoulême.
Jean-François Macaire, initiateur de cette démarche, précise: «Cette trame a été présentée au comité de pilotage de la ligne, qui réunit SNCF Réseau, SNCF Voyages et Lisea. Ils l’ont validée techniquement.»François Bonneau, le président du Département, prévient: «Nous serons satisfaits si cette trame est adoptée, pas si on aboutit à un entre-deux entre cette proposition et celle de la SNCF.»Les derniers signes venus de Paris et des communications a minima de la SNCF n’incitent pourtant pas à la détente. Il y a d’abord eu Alain Vidalies, secrétaire d’État chargé des Transports, qui estimait que «la qualité d’une desserte ne se mesure pas uniquement au nombre d’arrêts».La SNCF, elle, a «expliqué» le rabotage de lignes sur Angoulême: oubliées les projections à 3 millions de voyageurs en gare d’Angoulême qui justifiaient de demander aux collectivités locales d’investir dans la ligne pour doper leur économie. Désormais, on ne «projette» que les 1,5 million d’aujourd’hui. Soit autant que sur La Rochelle-Paris. «Ce qui conduit à recalibrer la desserte radiale d’Angoulême au même niveau que celle de La Rochelle, c’est-à-dire à sept allers-retours par jour», écrit la SNCF dans une réponse adressée au député charentais Jérôme Lambert.Le temps pressePour compliquer la situation, la SNCF juge exorbitants les péages réclamés par RFF et Lisea pour faire circuler ses trains. Un véritable bras de fer s’est engagé entre les deux géants du rail français, sur fond de millions en jeu. La SNCF calcule: «Il en résulte une perte différentielle annuelle pour SNCF voyages entre 100 et 200 millions».Désormais, c’est le calendrier du plan de dessertes qui défile à la vitesse grand V. La SNCF a prévenu: «Pour une mise en service mi-2017, le plan de transport doit être finalisé d’ici l’été 2015.» Jean Auroux, le médiateur, a prévu de transmettre ses conclusions fin juin.(1) RFF est depuis devenu SNCF Réseaux.
FermerMercredi 29 Avril 2015 par Ismaël KARROUMhttp://www.charentelibre.fr/2015/04/28/les-elus-exigent-douze-tgv-angouleme-paris-par-jour,1952676.php