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Critiques Séries : Le Bureau des Légendes. Saison 1. Pilot et Episode 2 (France).

Publié le 29 avril 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Bureau des Légendes // Saison 1. Episodes 1 et 2. Pilot / Episode 2.


Difficile de savoir où est-ce que Le Bureau des Légendes veut nous emmener après seulement deux épisodes. On retrouve à la tête de cette série un Matthieu Kassovitz taciturne et plutôt convaincant dans un registre qui lui colle forcément à la peau. Il est très bon, il n’y a rien à redire de ce point de vue là. Là où les choses se corsent légèrement c’est dans la façon dont Eric Rochant (Mafiosa) nous introduit son sujet, à mi-chemin entre la série d’espionnage intemporelle et quelque chose d’un peu moins poussé s’accordant donc quelques apartés sur les états d’âme du personnage. Ce qui fait plaisir à voir c’est de retrouver tous les gimmicks de la série d’espionnage qui peut se dérouler à n’importe quelle époque. La série veut nous offrir une vraie plongée au coeur de la DGSE et surtout de sa branche ultra secrète le fameux Bureau des Légendes. C’est une offre intéressante de ce point de vue là étant donné que je ne m’attendais pas du tout à ce que la série traite de ce sujet avec autant de dextérité. Eric Rochant a probablement dû faire des recherches sur le sujet afin de nous donner l’impression de voir quelque chose de très réaliste. La série a son propre rythme et si cela en fera fuir plus d’un, je dois avouer que je suis un grand fan de ce genre d’intrigues.

Au sein de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), un département appelé le Bureau des légendes (BDL) pilote à distance les agents les plus importants des services de renseignements français : les clandestins. En immersion dans des pays hostiles, leur mission consiste à repérer les personnes susceptibles d'être recrutées comme source de renseignements. Opérant dans l'ombre "sous légende", c'est-à-dire sous une identité fabriquée de toutes pièces, ils vivent durant de longues années dans une duplicité permanente.
De retour d'une mission clandestine de six années à Damas, notre héros - plus connu sous le nom de code Malotru - est promu au sein du BDL et reprend peu à peu pied dans sa vraie vie. Mais contrairement à toute procédure de sécurité, il semble ne pas abandonner sa légende et l'identité sous laquelle il vivait en Syrie...

La direction des acteurs fait une fois de plus beaucoup et cette série ne cherche pas à en faire des caisses. Chaque personnage a sa place dans une intrigue avec de l’espionnage. On a parfois l’impression de retrouver des influences certaines comme Mad Men au travers du personnage de Matthieu Kassovitz. Ce dernier pourrait faire office de Don Draper même s’il n’a pas du tout la même stature et la même classe bien entendu. En tout cas, la tentative est là, pas très réussie, mais elle reste intéressante. Ce que j’apprécie également dans Le Bureau des Légendes c’est la façon dont la série utilise le monde de l’espionnage à notre époque. Ce n’est pas une série ultra informatisée comme a pu l’être par exemple 24 heures chrono. Non, dans Le Bureau des Légendes on brasse du papier, on range son portable dans une caisse afin d’éviter qu’il soit transformer en micro par quelqu’un d’extérieur, etc. Et ce genre de choses, c’est une excellente idée. Surtout que la série traite de sujets assez modernes en termes d’espionnage entre la Syrie. Cela manque peut-être d’un quelque chose qui pourrait rendre l’univers attachant. Tout est très austère et clinique, voire même froid. Je veux bien que le but de ces agents soit de ne pas avoir de sentiments mais bon, à un moment donné il faut bien qu’il y en ait pour nous séduire.

C’est pour cela que je n’ai pas été complètement convaincu. On veut nous permettre de voir que finalement les personnages sont chacun dans une bulle et que cette bulle évolue et que certaines bulles vont être amenées à se rencontrer. Heureusement que Mathieu Kassovitz incarne le rôle du héros. Il y a quelque chose de naturellement froid chez cet acteur qui colle parfaitement au personnage qu’il incarne. C’est aussi pour cela que Le Bureau des Légendes a une ambiance aussi étrange par moment mais qui la rend unique en son genre. Le fait que la série soit intemporelle permet donc de garder à l’esprit que cela peut se dérouler à n’importe quelle époque et l’on revient donc aux techniques d’espionnage les plus basiques, celles qui sont loin de toutes les technologies que l’on connaît (même si la technologie n’est pas pour autant supprimée du récit et fait partie intégrante du tout). Finalement, cette toute nouvelle création originale n’est pas toujours brillante mais globalement elle a sa façon de voir l’espionnage qui la transforme en une série assez unique. On retrouve un peu de ce que John Le Carré peut écrire (notamment Un Homme très Recherché) avec un rythme qui lui colle plutôt bien à la peau.

Note : 6.5/10. En bref, deux premiers épisodes intrigants.


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