Il laissa glisser le rapport au pied du fauteuil, attrapa le téléphone sans fil. Avec le pouce, il appuya sur la touche mémoire puis fit défiler jusqu'à ce qu'apparaisse "Mart".
"Allo, c'est le vieux nul sénile."- Tu pourrais éteindre la télé... Ecoute, arrête avec ça, tu sais bien que ce n'est pas toi.- J'ai trois ans de moins que Mauroy je te signale. Je viens t'embêter.- Vas-y, papa.

Il avait coupé le son, changé de chaîne. Deux joueuses bûcheronnaient avec entrain.
- Je suis comme ton adjoint tu vois : j'arrive avec plein de solutions...- alors que je n'ai pas de problème. Papa, arrête de t'en prendre à Walid. Le match était mauvais ou quoi ?- Je pense que tu devrais leur dire tout simplement ce que je n'ai jamais pu leur dire.Elle, agacée :"De quoi tu me parles ? - Je te parle de ta réunion demain, à l'ENSAM. Avec tes déconstructeurs.- Reconstructeurs, papa... "
L'une des deux joueuses avait visiblement la tête sur le billot, un gros plan montrait son regard de biche traquée en gros plan.
"Qu'est-ce que tu n'as jamais pu leur dire ?- Tout simplement : je suis socialiste.- Tu m'appelais pour ça ? Je te remercie papa, je vais y penser. Dors bien."
Il attrapa la télécommande. Le cri terrible des deux joueuses retentit de nouveau.