Le régime syrien a demandé à l'Iran, son principal allié régional, de
renforcer son aide militaire après les défaites de son armée face aux
rebelles, à l'occasion d'une visite cette semaine à Téhéran de son
ministre de la Défense.
"Nous nous sommes mis d'accord sur les prochaines mesures à prendre
ensemble pour faire face au terrorisme", a déclaré le ministre de la
Défense, le général Fahd al-Freij, cité jeudi par l'agence officielle
Sana après une visite de deux jours en Iran. "Il est important
d'intensifier les efforts pour affronter le terrorisme, notamment après
l'escalade de ces derniers mois", a-t-il ajouté.
En un mois, l'armée syrienne, saignée à blanc par quatre ans de
guerre contre les rebelles, a perdu dans le nord au profit d'el-Qaëda et
de ses alliés islamistes, la capitale provinciale d'Idleb, la ville
stratégique de Jisr al-Choughour et une caserne dans la même province.
"Les ennemis de la Syrie ne ménagent aucun effort pour poursuivre
leur complot", a encore dit le ministre en référence aux rebelles et à
leurs parrains notamment les monarchies arabes du Golfe et la Turquie.
Cité par l'agence officielle iranienne Irna, son homologue iranien,
le général Hossein Dehgan, a affirmé que "les deux parties ont convenu
qu'il fallait poursuivre la coopération bilatérale pour lutter contre le
terrorisme, l'extrémisme et la violence afin d'instaurer la stabilité
dans la région". "Nous allons résister de toutes nos forces face aux
groupes takfiris-sionistes", a-t-il dit en accusant les jihadistes et
Israël d'agir de concert.
Le président Bachar el-Assad a récemment démenti que des troupes
iraniennes combattaient sur le sol syrien, affirmant à une chaîne de
télévision française, que "des commandants et des officiers vont et
viennent entre les deux pays" mais ne participaient pas aux combats.
Mais selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), des
membres des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite de la République
islamique, combattent aux côtés du Hezbollah chiite libanais et de
l'armée syrienne notamment dans le sud du pays. Damas et Téhéran
entretiennent des relations étroites depuis la révolution islamique de
1979. La Syrie a été le seul pays arabe à soutenir inconditionnellement
l'Iran dans sa guerre contre l'Irak (1980-1989).
Source : Lorientlejour