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Critique Ciné : Caprice, amour à trois

Publié le 01 mai 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Caprice // De Emmanuel Mouret. Avec Emmanuel Mouret, Anaïs Demoustier et Virginie Efira.


Ce que je trouve dommage avec Emmanuel Mouret c’est qu’il peut faire des films à la fois frais et diablement ronronnant. En effet, il y a une vraie fraîcheur dans les dialogues de ce film mais c’est terriblement long, interminable parfois comme si finalement la belle histoire que l’on nous avait promis n’était qu’une sorte de mirage. Il se met même en scène dans le rôle principal, celui de Clément, cet homme paumé dans sa propre vie et qui, je dois l’avouer est tout de même assez ennuyeux. Le côté ultra désinvolte du personnage est un véritable problème alors qu’ils auraient pu faire bien d’autres choses. On sent cependant que Caprice veut aller bien au delà de la romance et de l’histoire bateau qu’il y a sur le papier. Il aime les romances compliquées, comme déjà dans son précédent film Une Autre Vie (avec Joey Starr). On découvre alors l’acteur moins en forme et le metteur en scène bien moins inspiré. C’est pourtant un poil plus léger et intéressant que ce que l’on avait pu voir dans son précédent film l’an dernier qui n’était pas très efficace. Cela reste pourtant un récit ambitieux et bien plus intéressant que l’on aurait probablement pu le penser. On retrouve alors des thèmes que le metteur en scène adore, au milieu d’un peu de folie et ce style de langage raffiné et précieux.

Clément, instituteur, est comblé jusqu'à l'étourdissement : Alicia, une actrice célèbre qu'il admire au plus haut point, devient sa compagne. Tout se complique quand il rencontre Caprice, une jeune femme excessive et débordante qui s'éprend de lui. Entretemps son meilleur ami, Thomas, se rapproche d'Alicia...

La façon dont Emmanuel Mouret conjugue le verbe n’est pas forcément toujours à la hauteur. Disons que cela transforme Caprice en une comédie parfois un peu trop galante et brossée. Disons que ce n’est pas le genre dont je suis le plus fan mais bon, on ne peut pas trop en vouloir à Mouret qui a toujours montré son amour des mots un peu plus guindés. Le problème de Caprice c’est qu’il laisse deux impressions. La première est que cette comédie est légère et libérée. Mais aussi car Anaïs Demoustier reste fraîche et pimpante dans un rôle qui lui colle à la peau. C’est peut-être dommage qu’elle soit un peu comme dans A trois on y va sorti il y a un mois de ça car j’aurais apprécié justement que Caprice me surprenne et me dévore plus qu’il ne semble m’endormir. Le vaudeville et les Marivaudages c’est deux genres qui se marient bien et à certains moments si l’on ne pouvait garder que les femmes de Caprice alors je pense que je serais le plus heureux du monde mais non, le film préfère donner du temps à des tas de choses qui ne fonctionnent pas vraiment comme sur des roulettes. Comme le personnage de Clément.

Et le personnage de Clément est justement le plus gros défaut de Caprice. Car il est mal écrit. Il y a cependant quelque chose de drôle dans ce film dans le cercle vicieux des relations du héros : il a aimé une femme, il a eu un enfant et elle est partie avec l’un de ses meilleurs amis. Ensuite il a aimé une autre femme et le cycle s’est renouvelé. Je trouve ça tout de même assez drôle et je pense que c’est le défaut de Caprice, tenter de parler de la redondance des malheurs amoureux quand on n’a pas trouvé la bonne. Ensuite le film a du mal à convaincre et pas seulement par la piètre performance d’Emmanuel Mouret, mais aussi par Virginie Efira qui cabotine légèrement dans ce rôle de femme qui ne lui va pas vraiment. Le rôle de « Caprice » lui aurait plus été à mon goût mais bon, Anaïs Demoustier est tellement excellente qu’il est difficile d’imaginer quelqu’un d’autre à sa place. Avec peu de surprises, un charme passé qui ne fonctionne pas très bien, on a souvent l’impression que Caprice se répète et que l’on a donc déjà vu le tout ailleurs et en bien mieux. Finalement, je me suis presque endormi au début jusqu’à ce que Anaïs Demoustier me réveille dans la seconde partie du film, un poil plus intéressante.

Note : 4/10. En bref, ce n’est toujours pas ça pour Emmanuel Mouret et le cinéma.


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