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Le vendredi c’est librairie : Et je danse, aussi de A-L Bondoux et J-C Mourlevat

Publié le 02 mai 2015 par Mystika @Mystikate

Puisque nous sommes le 1er mai, je vais laisser Fanny poser sa plume et la prendre à sa place pour vous présenter un roman que je viens de finir à TRES GRAND regret. Vous savez à quel point on se sent démuni quand on vient de finir un roman fabuleux. Ca a été le cas pour moi, mais je me réjouis de le savourer encore un peu en vous le présentant.Et je danse, aussi

Les auteurs

Il s’agit d’un roman épistolaire écrit par deux auteurs de littérature jeunesse que j’aime beaucoup faire découvrir aux élèves. Tous deux avaient envie de tenter autre chose que l’écriture pour la jeunesse, et le courage leur est venu en s’associant, pour notre plus grand plaisir !

Jean-Claude Mourlevat a notamment écrit La rivière à l’envers, un récit initiatique empreint de poésie et de nostalgie, à faire découvrir absolument à des adolescents !la rivière à l'envers

Anne-Laure Bondoux a écrit, entre autres, Pépites et Les larmes de l’assassin, de grands succès de littérature jeunesse, mais je dois reconnaitre que ces récits me touchent moins que ceux de Jean-Claude Mourlevat.couv_larmes

Et je danse, aussi

Venons-en à l’essentiel : ce roman épistolaire. Il est très difficile de bien parler de ce que l’on aime, et j’ai d’ores et déjà abandonné mon objectif de concision.

Puisque j’aime présenter les livres ainsi, en voici l’incipit :

De : Pierre-Marie Sotto                                                                   Le 24 février 2013

A : Adeline Parmelan

Chère Madame Parmelan,

Rentrant de voyage ce samedi, je trouve dans ma boîte aux lettres cette volumineuse enveloppe portant votre adresse mail au dos. Je suppose qu’il s’agit d’un manuscrit. En ce cas, je vous remercie de la confiance que vous me témoignez, mais je dois vous informer que je ne lis jamais les textes qu’on m’envoie. C’est le travail des éditeurs. Pour ce qui me concerne, je ne suis qu’écrivain et j’ai bien assez de mal avec ma propre écriture pour avoir la prétention de juger celle des autres.

Je n’ai donc pas ouvert votre enveloppe. Je vous la retournerai dès lundi à votre adresse postale si vous me la communiquez. J’espère que vous ne m’en voudrez pas trop.

Bien cordialement.

Pierre-Marie Sotto

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De : Adeline Parmelan

A : Pierre-Marie Sotto                                                           Le 24 février 2013

Cher Monsieur Sotto,

Je vous remercie d’avoir pris la peine de m’écrire dès votre retour de voyage, même si votre réponse m’a beaucoup déconcertée. Pour tout vous dire, j’étais certaine que vous alliez décacheter mon enveloppe. Mais réflexion faite, je comprends : votre notoriété doit vous attirer toutes sortes de demandes ennuyeuses, et vous avez raison de vous en protéger. Puisque vous avez eu la gentillesse de m’envoyer un message, je me permets de vous préciser que le contenu de l’enveloppe n’a rien d’ordinaire. Et bien qu’étant l’une de vos admiratrices, je crois pouvoir affirmer que je ne suis pas une lectrice comme les autres.

En comptant sur votre curiosité et en espérant ne pas vous paraître trop insistante.

Avec toute mon admiration.

Adeline Parmelan

Cette enveloppe a son importance, mais elle est surtout un prétexte pour entamer une longue correspondance car Pierre-Marie ne l’ouvre finalement que tardivement.

Malgré une attitude initiale peu ouverte au dialogue, l’écrivain à succès (mais qui a perdu le goût d’écrire) accepte de converser par mail avec cette mystérieuse Adeline. Tous deux se dévoilent. Pierre-Marie évoque ses six enfants, ses quatre épouses, son aversion pour les points de suspension… ;-)

Adeline décrit son quotidien de femme de 34 ans qui vit isolée dans un lieu sombre et déprimant, qui tente d’accepter ses kilos en trop, puis qui confie ses blessures d’enfance à la faveur de quelques verres de schnaps.

Leur conversation prend une tournure différente lorsque Pierre-Marie parle de Véra, sa quatrième épouse disparue brutalement.

Tout ce qui a été enfoui tant bien que mal apparait au grand jour, les questions essentielles sont abordées, certains mensonges avoués… et le suspense bien présent.

S’immiscent dans ce dialogue une Lisbeth hystérique qui veut à tout prix revoir ce grand écrivain avec qui elle avait partagé une soirée arrosée dix ans auparavant, un couple d’amis, ainsi que  Gloria, la fille de Véra.

Cette polyphonie permet d’enrichir la trame du roman et rend encore plus savoureuse la correspondance exclusive entre Pierre-Marie et Adeline.

A vous désormais d’entrer dans cette danse ! Si vous avez envie de vous plonger dans un roman pour oublier tout le reste, de côtoyer pendant quelques heures des personnages attachants, drôles et presque réels, si vous souhaitez sourire, vous émouvoir, vous enthousiasmer : courez dans votre librairie !

Merci à Jean-Claude Mourlevat et Anne-Laure Bondoux pour cet ouvrage plein de grâce et d’allégresse.

Voir aussi:

Un blog de lecture à découvrirCoin lecture : Laurent Gounelle, Le jour où j'ai appris à vivreLe vendredi c'est librairie : La gaieté de Justine Lévy

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