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Torpedo, T5 En Voiture Simone. Par Abuli et Bernet

Publié le 02 mai 2015 par 7bd @7BD
Torpedo T5, Bernet et Abuli, couverture pour les 7BD du mois Série : Torpedo Titre: Tome 6, En Voiture Simone
Auteurs : Jordi Bernet (dessin) Sanchez Abuli (Scénario)
Editeur : Albin Michel / Special USA Année : 1987 Résumé : Torpedo change de boulot et sert de convoyeur de whisky. En route pour la Pennsylvanie. Un petit boulot tranquille en somme. Pas vraiment car nous sommes en pleine prohibition et ce sont de dangereux trafiquants que notre tueur préféré doit livrer. En plus, laissant Rascal, son fidèle second, il se retrouve seul, en compagnie d'une petite frappe surnommée « moustache ». Évidemment, rien ne va se passer comme prévu mais Torpedo a bien l'intention de reprendre les choses en main. Il a plus d'un tour dans son sac, et surtout plus d'une balle dans son 45 ! Mon avis : Torpedo est un personnage noir et profondément amoral. Il tue pour vivre, et celui qui l'empêche de gagner honnêtement sa vie finira probablement quatre pieds sous terre. Tout cela sans se poser de questions morales, éthiques ou autres. Alors imaginez le triste destin de celui qui lui met des bâtons dans les roues ou qui tente de l'arnaquer ! Ce tueur sans scrupules profite des femmes de passage, en laissant souvent les malheureuses éplorées. Au moins, elles s'en sortent vivantes ! Parfois... C'est donc de manière fort simple que notre héros résout ses problèmes. La loi du talion ? Non, encore trop compliqué. Le raisonnement est plutôt limpide : œil, dent ou qu'importe, tout se résout avec une ou plusieurs balles en pleine tête ! Et ce tome ne déroge pas à la règle. Le changement principal est l'absence de Rascal, second un peu naïf, qui reste en ville pendant que Torpedo se frotte au mafieux de Pennsylvanie. C'est avec un plaisir non dissimulé qu'on s'attache à ce personnage horrible, et qu'on se prend à espérer qu'il obtiendra ce qu'il cherche - le plus souvent, la paye de son travail ou la vengeance - . Mais ce qui le rend particulièrement attachant, ce sont ses piques grinçantes qui vous arracheront forcément quelques rires. Enfin, si vous aimez l'humour noir. Exemple typique : «- Non, pitié, je veux pas mourir ! - Ben, je comprends. T'aimerais mieux aller au ciné. » Il faut noter que ces vannes fort efficaces sont moins présentes dans cette histoire brutale de vengeance et d'alcool, même si les petites chutes de certaines situations tirent plus vers le burlesque. Mais pourrait-on parler de burlesque noir ? Je pense au personnage du Ratelier, ou même de Simone.
Car cette aventure s'appelle « En Voiture Simone », reprenant l'expression populaire « En voiture Simone, c'est moi qui conduis, c'est toi qui klaxonne ! » mais il y a bien un personnage féminin s'appelant Simone, qui se révélera un élément clé de la dramaturgie. Mais bon, n'en disons pas plus. Il faut bien vous donner envie de vous plonger dans cet univers sanglant, violent et souvent fort drôle. Comme quoi, on peut rire même des aventures d'un tueur à gages et de ses bon mots, aussi efficaces que les balles de son gros calibre. Si Abuli est responsable de cette histoire, c'est Bernet qui s'attache à lui donner vie. Et son Torpedo a des traits bien durs. Le personnage avec qui on n'a pas envie de rigoler. En tout cas, pas moi. Dessin réaliste, personnages expressifs, gueules marquées, tout est là pour vous plonger dans l'Amérique de la prohibition, celle des bas-fonds sordides, des règlements de compte et des légendaires Tommygun ! Les décors portent cette patte et on y retrouve pas mal de contrastes, la présence du noir par-ci par-là rappelle que la noirceur n'est jamais loin. Les couleurs sont délavées, pâles. Pas de joie ni de bonheur radieux dans ces pages. Tout concourt à poser cette ambiance lourde, que l'humour des situations ou des piques torpediennes désamorcent. Le découpage est standard, trois bandes de deux cases. Rarement, cette règle est enfreinte sauf parfois pour laisser de la place à une troisième case, accélérant le rythme ou permettant de s'attarder sur une action. Le cadrage est intéressant avec beaucoup d'amorces dans les plans et des effets typiquement BD, comme le passage du train uniquement marqué par son onomatopée, donnant une scène curieuse et trépidante où Torpedo tente de sauver – encore une fois – sa peau. Pour moi, c'est toujours un plaisir de retrouver ce héros des temps anciens, ce cow-boy sans foi ni loi, ce tueur amoral et tellement cynique, si noir et si drôle. Alors c'est sans hésitation que je vous recommande cette série, dont, je suis sûr, vous reprendrez les bons mots pour égayer vos soirées entre amis ! Zéda rencontre Rascal, le second de Torpedo. Le cochon ? Lisez la BD pour pour comprendre pleinement son rôle ! Torpedo, T5 En Voiture Simone. Par Abuli et Bernet David

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