On savait que l’enregistrement de l’émission de Laurent Ruquier, On n’est pas couché, sur France 2 avait été le théâtre d’un terrible échange verbal entre la journaliste et essayiste Caroline Fourest et le journaliste polémique Aymeric Caron.
Elle était venue présenter son nouveau livre, Éloge du blasphème, paru aux éditions Grasset mais l’entretien s’est tourné sur une affaire 25 juin 2013. Sur France Culture, Caroline Fourest avait remis en cause les propos de Rabia Bentot, une jeune musulmane voilée qui avait été agressée par deux hommes à Argenteuil le 20 mai 2013. Caroline Fourest avait laissé entendre que Rabia Bentot était une affabulatrice et que toute cette affaire n’avait sans doute rien d’une agression islamophobe.
Cette description des faits provient d’une tribune publiée sur le site Mediapart par Aymeric Caron qui revient sur le clash de hier soir en télévision sous le titre Caroline Fourest: le mensonge de trop.
D’après Aymeric Caron, la victime avait alors porté plainte et Caroline Fourest avait été condamnée en octobre 2014 à verser 3000 euros de dommages et intérêts et 3000 euros de frais de justice. Mais, sur le plateau, Caroline Fourest démentira cette version et déclarera qu’elle a gagné le procès en appel.
Aymeric Caron mène son enquête entre l’enregistrement du programme et sa diffusion pour apporter sa vérité : Contactés cette semaine, la Cour d’appel de Paris et Maître Hosni Maati, l’avocat de Rabia Bentot, confirment deux choses : Caroline Fourest a bien été condamnée le 22 octobre 2014 pour diffamation et l’affaire en appel n’a pas encore été jugée. Le bulletin de la Cour d’appel concernant la procédure dans le dossier BENTOT/FOUREST, qui m’a d’ailleurs été transmis, établit en effet qu’aucune date d’audience n’est encore fixée.
Caroline Fourest a décidé de répondre à cette tribune par la publication d’un texte sur son blog dans lequel elle écrit : Il (le père de la jeune femme voilée) a obtenu gain de cause en première instance à la très grande surprise de mes avocats, tout à fait confiants pour l’appel. L’avocat adverse doit penser la même chose. Il a délibérément laissé filer le délai de prescription pour que cet appel n’ait pas lieu, et abandonné les poursuites. Je suis donc affranchie de cette plainte ridicule, contrairement à ce qu’affirme Aymeric Caron avec beaucoup de violence, en me faisant passer pour une menteuse, et surtout en refusant d’accepter que je puisse connaître un peu mieux le dossier que lui…
Chacun campe donc sur ses positions mais le mot « con » prononcé par Caroline Fourest (ça me fait chier de parler avec quelqu’un d’aussi con que vous…) à l’encontre d’Aymeric Caron lui reste en travers de la gorge. Une insulte qui, à mes yeux, coupe court à toute tentative de dialogue ce qu’il a d’ailleurs fait dans l’émission en refusant d’écouter la propos de la journaliste.