Magazine Société

Le Tournoi

Publié le 03 mai 2015 par Lommedesweppes
Je suis allé voir le film « Le Tournoi ».
Veni, vidi, et...
Je suis venu, j'ai vu, et je ne sais pas quoi penser !
J'en suis sorti déconcerté, au point de ne cesser d'y penser, même au milieu de la nuit, au point d'avoir du mal à me rendormir. D'accord, je n'y ai pas retrouvé les sombres relents de la guerre froide de la Diagonale du Fou, ni cette folie programmée et irréversible de la Défense Loujine, ni l'ode à la jeunesse d'à la  Recherche de Bobby Fisher, ni cette bouffée de fraîcheur féminine de la Joueuse.
Alors ? Tout d'abord, du temps où j'avais leur âge et que je jouais moi aussi aux échecs, à mon humble niveau, je ne me souviens pas de tels agissements. Etions-nous trop sages ? De même, je ne vois pas un Joël Lautier, un Etienne Bacrot, un Maxime Vachier-Lagrave ou une Sophie Milliet avoir eux aussi de tels comportements. J'ai peut-être vieilli trop vite. Aujourd'hui j'ai l'âge d'être leur père et peut-être que je ne comprends plus la jeunesse ou que je ne la connais plus ! Trop exubérante et trop cool à la fois. Aux jeunes d'aller voir le film. Et de me dire...
Quant au film lui-même, c'est vrai qu'il apporte un nouveau regard esthétique sur cet univers. Mais dans son déroulement, il est un peu trop convenu, un peu trop Clint Eastwoodien : une lente descente aux enfers dans une spirale qui semble une vis sans fin, jusqu'à la rédemption finale. Mais il est vrai que les choses sont amenées de façon surprenante, qu'on est toujours pris au dépourvu dans cette escalade d'une déchéance qui semble sans fin. Mais j'ai aussi reconnu beaucoup de choses. Je citerais pêle-mêle ce cosmopolitisme des 64 cases mondiales, l'esprit d'équipe, les rituels (c'est vrai que certains éléments, quand on débute, sont effrayants, comme cette pendule qui fait toujours tic-tac et ce temps qui semble s'enfuir sans nous attendre, nous laissant en plan dans nos réflexions, conduisant à des décisions nocives prises dans l'urgence), cette envie de passer sa vie à jouer, comme dans les parties à l'aveugle entre potes, presque des moments de détente.
Autre fait pointé du doigt, le fait que les échecs soient reconnus comme un sport, depuis à peine une dizaine d'années. Mais ce qui semble entraîner les mêmes dérives que dans d'autres sports professionnalisés comme le rugby par exemple. Un sport qui enferme ses adeptes dans sa discipline, les coupe du monde extérieur et fabrique des « asociaux ».
Mais au total, je dirai quand même que j'ai passé un bon moment de cinéma. 

Ajouter cette vidéo à mon blog


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Lommedesweppes 1875 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine