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Critiques Séries : Le Bureau des Légendes. Saison 1. Episodes 3 et 4.

Publié le 05 mai 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

Le Bureau des Légendes // Saison 1. Episodes 3 et 4. Episode Trois / Episode Quatre.


La vie de ces agents du renseignement est bien souvent un véritable cauchemar mais Le Bureau des Légendes continue d’être une belle illustration de ce fameux cauchemar. On découvre que dans cette série, même les agents les plus locaux sont soumis à des règles terribles lorsque leur parole est mise en doute. C’est peut-être aussi pour cela que le cauchemar que Eric Rochant tente de dépeindre au travers de sa série est palpable, car tout le monde peut tomber, personne n’est certain de son avenir. C’est intéressant car le personnage de Guillaume Debailly, incarné par Mathieu Kassovitz est justement le plus mystérieux et plus étrange de tous. On a envie de lui faire confiance mais ses années d’expérience font que l’on ne peut pas totalement lui faire confiance. Ces deux épisodes restent dans la lignée des deux premiers de la saison, et permettent alors de mettre en lumière un peu mieux les intrigues des divers personnages. J’aime beaucoup l’histoire de Marina Loiseau par exemple qui va devoir entrer dans son rôle petit à petit. La façon dont ces deux épisodes parviennent à développer son personnage est tout de même assez étonnant et la performance de Sara Giraudeau est un sans faute.

Je pense que ce personnage, d’apparence fragile, est l’un des personnages avec le plus de potentiel. La façon dont elle apprend les ficelles du métier est probablement ce qui m’excite le plus dans cette série. J’ai adoré sa confrontation avec les autres personnages de la série, sur comment devenir une parfaitement Légende, comment on peut réussir à berner celui que l’on doit berner (surtout quand ce dernier nous faire des avances). C’est peut-être ce qui rend ce personnage aussi intrigant car tout peut partir dans tous les sens d’un moment à l’autre. Je suppose donc que le but de Le Bureau des Légendes est ici de nous plonger au coeur de cette histoire de façon complètement différente de ce que j’avais imaginé au départ. Car au départ, Le Bureau des Légendes était une série sur Guillaume, sur Sisteron et accessoirement d’autres personnages comme Duflot et Balmes. Mais rapidement, c’est devenue une série complètement différente, brouillant parfois ici les pistes de ce qu’elle a pu introduire dans un premier temps. Prenons l’exemple de Malotru (Guillaume) qui tend un piège à Gerbi pour mettre à l’épreuve la thèse de l’agent double. J’ai toujours été fasciné par les histoires d’agent double et le pauvre Gherbi va en faire les frais.

Là aussi la série tente de nous démontrer que ce qui se passe dans l’univers de l’espionnage n’est pas toujours rose. Ce n’est pas James Bond en somme et l’on se rapproche donc d’autant plus de ce que John Le Carré a pu faire, où les héros ne sont pas cliquants, mais dans l’ombre et tentent de faire en sorte que notre pays reste un lieu sûr (même s’il y a aussi des magouilles mais bon, Le Bureau des Légendes ne cherche pas forcément à se concentrer sur les enjeux politiques, ce n’est pas vraiment le sujet). Gherbi est donc interrogé comme il se doit et la série continue alors de prendre un angle légèrement rustre et suranné. La mise en scène de la série aide beaucoup à cette impression. La série a beau se dérouler dans le présent, elle donne l’impression de se dérouler à une autre époque. C’est là aussi un choix très judicieux qui permet de sortir des rangs de la série d’espionnage très classique. Malotru confronte également Nadia à son mensonge : quelle est la véritable raison de sa présence à Paris ? Nadia est un autre personnage que Le Bureau des Légendes tente de présenter comme mystérieux alors qu’il n’y a pas forcément de quoi le penser. Mais Nadia apporte aussi son lot de bonnes surprises.

D’autant plus que Le Bureau des Légendes ne veut pas être une série se déroulant uniquement sur le sol français et elle nous rapporte donc des choses qui se sont déroulées à Damas (car c’est important de garder un lien avec le terrain et ce que Guillaume a pu faire par le passé, influençant forcément le présent). C’est sans compter sur la place de cette mère de famille qui a envie d’aller à Alger et qui va en être « interdit » par les autorités françaises. Enfin, ils vont simplement tenter de l’en dissuader. Là aussi Le Bureau des Légendes vient nous parler d’un autre pan de leurs façon de faire et surtout de ce qu’ils peuvent être amenés à faire pour des gens lambda comme vous et moi dès qu’ils ont un lien sans le vouloir avec une affaire en cours (qui ne peut pas être troublée). Finalement, le second épisode de la salve « Episode Quatre » permet de se concentrer sur un sommet franco-algérien et les enjeux de cette histoire de l’officier algérien (ce qui implique aussi sa mère sans trop le vouloir). Le Bureau des Légendes adore nous surprendre, passer par des recoins étranges mais toujours passionnants. Au fil des épisodes la série prend de l’ampleur et s’émancipe du genre qui est redevenu branchouille depuis Homeland. Le Bureau des Légendes ne veut pas copier ce qui existe déjà et c’est une excellente nouvelle, surtout que sa vision de l’espionnage est sombre, sobre et fascinante.

Note : 7.5/10 et 8/10. En bref, la tension monte petit à petit.


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