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J’étais François Faber, champion cycliste et légionnaire… (Vol.7)

Publié le 06 mai 2015 par Philostrate
J’étais François Faber, champion cycliste et légionnaire… (Vol.7)

Vainqueur du Tour de France cycliste 1909, le jovial François Faber était avant la Grande Guerre un champion populaire. Grandi en banlieue parisienne, le « Géant de Colombes », généreux et bon vivant, avait opté pour la nationalité luxembourgeoise de son père, mais était considéré par le public comme un enfant du pays. Quand la guerre éclate pendant l’été 1914, il s’engage dans la Légion étrangère pour défendre la France, qui avait fait « sa fortune ». Un siècle après sa disparition, c’est en hommage à son parcours et à celui de tous ses frères d’armes qu’il nous raconte à sa manière ses derniers jours.

« 6 mai 1915, c'est la Sainte Prudence… En v'là une dont on a bien besoin et j'vous fiche mon billet que plus d'un légionnaire doit lui faire une p'tite prière ! Calotin ou pas, on s'cherche tous des protections ici. Un crucifix, un chapelet, un trèfle à quatre feuilles, une patte de lapin, une arme arraché aux Fritz, tout est bon pour faire fuir la Sorcière aux dents vertes. Savez pas qui c'est ? C'est le p'tit nom qu'on donne à la déveine dans les pelotons. Moi, j'peux dire que je l'ai croisée souvent la vilaine : des fois c'était sous la forme d'un trottoir ou d'un rail de chemin de fer, des fois d'un clebs, même d'une poule et v'lan ! Un beau soleil pour le père Faber ! J'en ai raté quelques-unes des victoires à cause de ce genre de cabrioles au début de ma carrière. Même un Paris-Roubaix en 1908, avec une chute juste à l'entrée du vélodrome. Les yeux pleins de boue et de raisiné, j'ai vu Vanhouwaert et Lorgeou me filer sous le pif avant de passer la ligne d'arrivée. Heureusement, je me suis rattrapé en 1913. Enfin, avec tous les mauvais tours qu'elle m'a joués en course la Sorcière aux dents vertes, j'espère bien qu'elle va m'oublier maintenant. Ce que récoltent les malchanceux ici, ça se soigne pas avec des compresses, un massage et les boniments du père Baugé ! Une abeille dans la caboche et tu lâches la rampe… C'est trop con quand on y pense. Bon, c'est l'heure du rata. Sont pas avares non plus en piquette aujourd'hui. Bientôt, ce sera notre tour de jouer nos osselets sur un coup de dé. Allez, priez pour nous et à la revoyure !"


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