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Le challat de Tunis

Publié le 06 mai 2015 par Dukefleed
Le challat de TunisRadioscopie de la condition de la femme tunisienne
Quelques mois avant la Révolution de Jasmin tunisienne (2005) ; le rumeur parcourt Tunis qu’un homme à scooter et muni d’un rasoir balafrerait les fesses des femmes aux tenues indécentes. Dix ans plus tard, la réalisatrice (Kaouther Ben Hania) part sur les traces de ce mystérieux Challat au cœur des rues populaires de Tunis. Légende urbaine, fait divers local ou même comportement misogyne de plusieurs hommes isolés ; toutes les pistes sont abordées comme dans un vrai documentaire. On suit au plus près l’enquête de la réalisatrice.L’objectif affiché est clair et riche des thèmes abordés pour cerner au mieux la société Tunisienne et la place de la femme. Tout de go : un droit républicain mis sur le même plan que le droit coranique, les tenues vestimentaires libre des femmes considérées comme une allégeance au mode de vie occidental et à ses prétendues turpitudes ; la frustration voir pire la misère sexuelle de bon nombre d’homme ; la mysoginie assumée d’hommes effrayés par un monde où les femmes seraient plus libres de leur destins ;… On est constamment entre l’horreur et le rire gêné devant cette société névrosée. En effet sur le chemin de ses investigations, elle croise bon nombre de personnages haut en couleur : un imam comparant le sexe féminin au diable, les comédiens voulant jouer le Challat, la créatrice du « vaginométre » démontrant que tout est vénale même sous couvert de la religion, l’inventeur d’un jeu vidéo obscène validé par les instances religieuses, et le Challat lui-même ou pas… Sous couvert  d’un faux documentaire ; elle enchaîne les clichés et se consacre aussi beaucoup aux classes populaires pour développer son argumentaire ; une partie seule de la société est donc montrée. Souvent drôle, ce film finit quand même par nous épuiser du fait de son concept « faux documentaire » ; cette indétermination entre le vrai et le faux s’avère pesant.Photographie en partie réaliste d’une société cherchant ses repères entre modernité et obscurantisme religieux. L’étude des fondements des montées d’obscurantisme au service des dominants, ici la gente masculine,est assez justement montrés dans sa complexité. Mais voilà, le concept docufiction m’a épuisé dans la seconde moitié du film.
Sorti en 2015

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