L'Exorciste 2 - L'Hérétique (L'une des pires suites jamais réalisées !)

genre: horreur, épouvante (interdit aux - 12 ans)
année: 1977
durée: 1h48

l'histoire: Le père Lamont enquête sur la mort mystérieuse du père Merrin, survenue à la suite d'un exorcisme, et va devoir combattre le démon Pazuzu que la jeune Regan a toujours en elle. 

La critique :

Evidemment, suite à l'énorme succès de L'Exorciste, de William Friedkin, en 1973, les producteurs, avides de pognon, ont bien l'intention d'exploiter le filon. Quatre ans plus tard (donc en 1977), sort L'Exorciste 2 : L'Hérétique, cette fois-ci réalisé par John Boorman. Celui-ci est loin d'être un amateur et a déjà fait ses preuves avec le superbe Délivrance.
Néanmoins, le cinéaste a déjà connu un sérieux accident dans sa filmographie. Son nom ? Zardoz , une sorte de nanar science-fictionnel avec un Sean Connery en slip rouge ! Nous sommes donc face à un réalisateur capable du meilleur comme du pire.

Autant être clair tout de suite. L'Exorciste 2 : L'Hétique est probablement le pire film de la carrière de John Boorman. D'ailleurs, bien des années plus tard, le réalisateur reniera cette suite, tout comme William Peter Blaty, auteur du roman original et surtout du scénario du premier film. Au niveau de la distribution, L'Exorciste 2 réunit Linda Blair, Richard Burton, Louise Fletcher, Max Von Sydow, Kitty Winn, Paul Henreid, James Earl Jones et Ned Beatty.
Pour la petite anecdote, L'Exorciste 2 constitue le dernier film de Paul Henreid après une carrière de plus de quarante ans au cinéma. Bien triste façon de terminer sa carrière !

Pour le rôle du père Lamont, finalement joué par Richard Burton, les producteurs approcheront Jon Voight, qui acceptera dans un premier temps, mais déclinera par la suite l'invitation. En effet, l'acteur rejette le scénario qu'il juge totalement incompréhensible. Les producteurs se tournent alors vers Jack Nicholson, mais celui-ci demande un cachet trop élevé.
En l'occurrence, John Boorman connaîtra des moments extrêmement difficiles durant le tournage. En effet, Linda Blair joue sa petite starlette et refuse d'être maquillée pour les séquences horrifiques. De son côté, Louise Fletcher veut apporter des modifications au scénario.

Quant à Richard Burton, il semble davantage préoccupé par sa bouteille de "gnole" que par le film et son personnage. John Boorman doit donc gérer une équipe d'acteurs peu motivés. Parallèlement, L'Exorciste 2 constitue également pour lui un film de commande. Néanmoins, le cinéaste s'attelle à la tâche et souhaite réaliser un long-métrage très différent du premier.
En l'occurrence, sur ce point-là, c'est mission réussie. En effet, au moins, personne ne pourra accuser John Boorman de marcher sur les plates-bandes du premier Exorciste. Ne vous attendez donc pas à voir des têtes en mode rotatif, des lits qui bougent inexplicablement, ou encore du vomi verdâtre projeté sur des prêtres exorcistes.

Attention, SPOILERS ! Chargé d’enquêter sur la mort du père Merrin survenue après l’exorcisme de la petite Regan, le père Lamont explore plusieurs pistes. Assistant à une séance d’hypnose de la gamine, le prêtre découvre l’existence de Pazuzu, un démon africain qui envahit les corps et trouble les personnalités. Il n’a plus le choix, il doit faire le voyage jusqu’en terre africaine pour découvrir la vérité.
Avec un tel scénario, John Boorman décide de nous plonger dans les racines du premier, et plus précisément, d'explorer les origines du démon Pazuzu, qui semblent se trouver dans les terres reculées d'Afrique. Si l'entreprise est courageuse, elle est hélas vouée à l'échec.

Oui, il faut bien ll le reconnaître. L'Exorciste 2 : L'Hérétique est une bonne vieille "daubasse" (je viens d'inventer l'expression...), une grosse purge et un sérieux navet dans les règles. A ce sujet, beaucoup de sites et de forums considèrent le film, et à juste titre, comme l'une des pires suites jamais réalisées. Les fans de la première heure sont donc priées de quitter leur siège.
Force est de constater que l'on s'ennuie ferme devant ce spectacle pseudo intello et pseudo métaphysique, qui joue la carte du voyage initiatique et théologique, pour mieux cacher les faiblesses de son scénario. Histoire de désarçonner encore plus les fans, John Boorman joue également sur l'aspect psychanalytique à travers des séances d'hypnose collective à caractère fantasmagorique.
Malheureusement, plus le film avance, plus il s'enfonce dans le grand n'importe "nawak" et prend le public pour un imbécile. Pire encore, L'Exorciste 2 ne répond jamais aux questions qu'il soulève, entre autres, celle de la foi catholique, opposée ici au point de vue de la médecine psychiatrique. Reste quelques images et séquences esthétiquement réussies. Mais c'est bien tout ce qu'il y a à retenir de L'Exorciste 2.

Côte: navet

 Alice In Oliver