"Nous savons depuis des décennies que notre système de retraite va dans le mur. Nous voulons désormais un système qui marche." Laurence Parisot n'a pas mâché ses mots hier soir lors de la soirée de gala du MEDEF Touraine. Revenant sur la journée d'action de jeudi sur les retraites, la présidente du Medef a parlé d'une "angoisse justifiée". "Le problème des retraites n'est pas devant nous, mais il est déjà là", a-t-elle affirmé, précisant : "Nous ne sommes pas certains de pouvoir verser les retraites de ceux qui partiront dans quelques années."
La patronne des patrons a expliqué qu'une seule solution existait, "allonger la durée de cotisation à 41 ans", comme le souhaite le gouvernement, et surtout "déplacer l'âge de la retraite à 63,5 ans", avec "la mise en place d'une commission médicale" pour les métiers pénibles. "Ce n'est pas une question idéologique, mais démographique et mathématique".
La France, mauvais élève en matière d'emploi des seniors
"Avec l'allongement de l'espérance de vie à 77 ans pour les hommes, et bien plus pour les femmes, en quoi est-ce dramatique d'arrêter de travailler après 60 ans ?", s'est-elle interrogée avant d'assurer : "Il y a beaucoup de gens qui souhaitent travailler plus longtemps, parce que le travail, c'est aussi un lieu d'épanouissement et de liberté."
La présidente du Medef a par ailleurs demandé la "vérité des chiffres" en matière d'emploi des seniors, en estimant que la faiblesse du taux français venait du fait que les statistiques européennes portent sur la tranche 55-65 ans, alors que le départ à la retraite est possible dès 60 ans en France. "Dans les autres pays, l'âge légal est de 65 ans, donc mécaniquement, mathématiquement leur taux est plus élevé", a-t-elle ajouté. En effet, l'hexagone fait figure de mauvais élève en Europe en matière d'emploi des seniors, avec un taux d'emploi des 55-64 ans de 38,3 % en 2007, contre 44,7 % dans l'ensemble de l'Union européenne.
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