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La Rochelle à la diète . La rigueur vue par Jean-François Fountaine.

Publié le 18 mai 2015 par Blanchemanche
#LaRochelle #JeanFrançoisFountaine #Finances
La mairie n'entend pas sacrifier ses projets urbains, notamment d'installer un équipement culturel et des espaces verts dans le quartier du Gabut.
La mairie n'entend pas sacrifier ses projets urbains, notamment d'installer un équipement culturel et des espaces verts dans le quartier du Gabut. © © Xavier Leoty / Andia.fr / © Xavier Leoty / Andia.fr
Par "Gouverner, c'est choisir." Cette maxime édictée par Pierre Mendès France, Jean-François Fountaine en a fait sa devise du moment. Et le maire (DVG) de La Rochelle la répète à qui veut bien l'entendre. Il est vrai que le contexte actuel va l'obliger, dans les années à venir, à opérer des choix cornéliens : comme dans toutes les collectivités locales, une période de vaches maigres se profile à La Rochelle. La faute à une reprise économique qui tarde à pointer le bout de son nez, bien sûr. Mais aussi aux mesures gouvernementales, qui prévoient pour 2015 une réduction des aides aux collectivités locales de 3,67 milliards d'euros. "Cette année, la diminution des dotations de l'Etat est estimée à 2,5 millions d'euros pour La Rochelle et autant pour l'agglomération", explique ainsi Jean-François Fountaine, par ailleurs président de la communauté d'agglomération (CdA) de La Rochelle. Pire encore : sur l'ensemble de la mandature, la perte de recettes devrait s'élever pour la municipalité à 18 millions d'euros...1. Raboter les coûts de fonctionnementPas question de prélever ce manque à gagner auprès des Rochelais : comme Jean-François Fountaine l'avait assuré en 2014, les taux d'imposition n'augmenteront pas. "Afin de dégager des marges de manoeuvre pour continuer à investir, nous nous sommes donc engagés dans une logique de recherche d'économies sur le fonctionnement", indique-t-il.Dès l'été dernier, une lettre de cadrage a ainsi sollicité auprès de chaque service une diminution de 5 % des consommations (carburant, fournitures de bureau, etc.). Parallèlement, la plupart des associations de la ville ont vu leur subvention municipale diminuer de 3,5 à 5 %. Les élus eux-mêmes ont accepté de baisser leurs indemnités de 11 % en moyenne, allégeant de 100 000 euros le débours annuel de la municipalité. "De la poudre aux yeux,juge Bruno Léal, chef de file de l'opposition (UMP) au conseil municipal. Il eût été plus judicieux d'accompagner cette baisse du resserrement de l'exécutif autour d'une quinzaine d'adjoints !"Côté personnel, des mutualisations sont recherchées entre la ville et la CdA, "en particulier dans les services de ressources humaines, communication et urbanisme", complète Jean-François Fountaine. Les charges de personnel, premier poste du budget municipal (49 %), devraient quant à elles être maintenues à leur niveau de 2014. "Mais avec le glissement vieillissement-technicité, la masse salariale augmente mécaniquement. Pour éviter cela, nous sommes contraints de diminuer les effectifs en ne renouvelant pas tous les départs à la retraite", avertit Marc Béraud, conseiller municipal délégué aux finances et au contrôle budgétaire. Une quarantaine de postes pourraient ainsi être concernés en 2015. "Pourtant, la mairie vient parallèlement de recruter quatre policiers municipaux", grince la conseillère municipale d'opposition (PS) Anne-Laure Jaumouillié.2. Dégager de nouvelles recettesLa candidate malheureuse aux dernières élections municipales déplore aussi que son adversaire de 2014 n'utilise pas tous les moyens à sa disposition pour dégager de nouvelles recettes. "Les logements vacants peuvent désormais être frappés d'une taxe supplémentaire, mais Jean-François Fountaine se refuse à l'utiliser", souligne-t-elle. De même, Anne-Laure Jaumouillié regrette que "le maire se rajoute des contraintes qui ne se justifient pas". Sur le banc des accusés : la volonté du premier magistrat de réduire l'endettement de la ville. "La dette est aujourd'hui de 120 millions d'euros, et nous comptons la faire baisser de 20 % sur la durée de la mandature, ce qui réduira nos frais financiers", justifie-t-il.En outre, 500 000 euros supplémentaires seront obtenus chaque année grâce à l'extension du port de plaisance. Par ailleurs, la municipalité a lancé il y a quelques mois un schéma directeur immobilier dont l'objectif est de recenser l'intégralité de son patrimoine bâti. L'audit ne devrait être bouclé qu'au mois de juin. "Mais nous savons d'ores et déjà que 450 bâtiments de plus de 35 mètres carrés appartiennent à la ville,assure Jean-Philippe Plez, adjoint au maire chargé de l'urbanisme. Or leur entretien nécessite des frais de gestion supérieurs à nos capacités financières." Certains de ces bâtiments constituent en effet de véritables passoires thermiques. La ville envisage donc de se défaire du patrimoine le plus énergivore et compte ainsi récolter chaque année 2 millions d'euros au moins. "Nous pourrons à la fois faire des économies de gestion et dégager de nouveaux moyens pour investir", poursuit Jean-Philippe Plez.3. Ne sacrifier aucun projetMalgré les difficultés budgétaires, il n'est en effet pas question d'abdiquer sur les aménagements urbains. A l'exception toutefois du Musée maritime, dont la dernière tranche a été stoppée, comme prévu, par l'équipe Fountaine dès son arrivée à l'hôtel de ville. "Le fait de ne pas construire de sémaphore et de ne pas rénover le slipway nous a fait économiser 5 à 7 millions d'euros", indique Marc Béraud. Pour le reste, le maître mot sera la "priorisation". "Gouverner, c'est choisir,martèle une fois encore Jean-François Fountaine. Et comme nous ne pourrons pas investir partout à la fois, nous avons déterminé deux chantiers prioritaires."Le premier d'entre eux est le projet d'aménagement Sud-Gare. Ce vieux serpent de mer rochelais est désormais inscrit au contrat de plan. "Nous avons rassemblé le financement : j'ai donné l'ordre d'achat des espaces - 5,5 hectares à 65 euros le mètre carré - auprès de Réseau ferré de France", assure Jean-François Fountaine. Au menu devraient figurer la construction d'un parking et d'une passerelle enjambant les voies, mais aussi la requalification du parvis actuel et de la zone située en face de l'espace Encan. "L'objectif est à la fois de renforcer l'intermodalité sur le site et de créer devant la gare une esplanade conviviale,explique Jean-François Vatré, maire de Puilboreau et vice-président de la CdA chargé de l'urbanisme. Mais, pour l'instant, nous n'en sommes qu'aux études."Quant au second chantier prioritaire, il s'agit de la piétonnisation du Vieux-Port, qui devrait être effective dès l'automne. "Le Vieux-Port fera ensuite l'objet d'une requalification,garantit Jean-François Fountaine. J'aimerais que le sol soit traité avec du pavé, comme cela a été le cas dans la rue Gargoulleau." Une voirie toutefois suffisamment solide pour accueillir éventuellement le tramway un jour ou l'autre. Reste que, là encore, seules les études préalables ont été inscrites au budget 2015...Quant aux autres projets urbanistiques, ils devront être lissés dans le temps. "Notre projet urbain est très ambitieux. Aucun projet ne sera donc révisé à la baisse, mais le phasage sera essentiel", confirme Jean-Philippe Plez. Débarrassé des voitures qui l'encombraient, le site du Gabut devrait accueillir un espace vert et un équipement culturel. "Nos Assises de la culture, organisées en avril, sont l'occasion d'évoquer ce sujet", assure Jean-François Fountaine. Envisagé depuis quelques mois, le déménagement du conservatoire et des archives (de la ville, du département et des trois musées) à Rompsay n'a pas encore été délibéré. Quant à la requalification du boulevard Sautel, "elle n'est pas sur le haut de la pile des dossiers à traiter", confesse Jean-François Fountaine. Enfin, l'emplacement de la Cité municipale, où seraient regroupés les services techniques de la ville, fait aujourd'hui l'objet d'une consultation du personnel ; mais le déménagement ne devrait pas intervenir avant la prochaine mandature.Autant d'éléments qui font dire à Bruno Léal que "le maire est uniquement dans l'effet d'annonce. Faute de marges de manoeuvre suffisantes, il n'aura jamais les moyens de financer son projet urbain". Difficile, pourtant, d'exiger d'un édile élu pour six ans qu'il lance tous ses chantiers dès la première année. Surtout dans le contexte actuel ! Mais, si "gouverner, c'est choisir", le maire de La Rochelle devra peut-être apprendre que, choisir, c'est aussi renoncer...Le Point - Publié le 18/05/2015http://www.lepoint.fr/villes/la-rochelle-a-la-diete-18-05-2015-1929145_27.php

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