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Weird Science, le film avec plus de weird que de science

Publié le 19 mai 2015 par _nicolas @BranchezVous
Weird Science, le film avec plus de weird que de science Exclusif

En 1985, le scénariste et réalisateur John Hughes sortait deux films : un documentaire sur la madame des restaurants Cora (The Breakfast Club) et la comédie Weird Science. La légende veut qu’il ait écrit le scénario de ce dernier en deux jours. Ça semble impressionnant, jusqu’à ce qu’on voit le film. On l’a vu.

NDLR : À lire en écoutant le thème musical du film.

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TITRE OFFICIEL
Weird Science

TITRES ALTERNATIFS
Une Créature de Rêve ou
Le film que les ados pré-Internet louaient au club vidéo en espérant voir des totons

PAYS D’ORIGINE :
États-Unis

DATE DE SORTIE :
Quelque part en 1985

Synopsis

En 1985, deux adolescents créent la simulation d’une femme parfaite sur leur ordinateur. Par magie, celle-ci prend vie et apparaît dans un nuage de boucane, ce qui permet de répondre à la question : à quoi aurait ressemblé le film Mary Poppins si celle-ci avait été une prostituée de luxe plutôt qu’une gardienne d’enfants.

S’ensuit une course folle où l’on entendra encore et encore deux ados confus répéter «Ooooh shit!» tout le long du film.

Mais encore?

La science, c’est faire pousser des oreilles sur le dos d’une souris, c’est inventer un habit qui permet de te faire avaler par un anaconda, c’est donner du LSD à un éléphant.

Bref, la science, c’est souvent un peu weird, ce qui fait de Weird Science un titre prometteur. Malheureusement, le film contient à peu près autant de science qu’un film de Michæl Bay contient de personnages avec de la profondeur.

En lieu et place, on nous propose les aventures de Gary et Wyatt, des adolescents sans vie sociale. Ils sont victimes de deux bullys : un jeune Robert Downey Jr., et un autre gars qu’on ne remarque pas vraiment parce qu’on fixe sur les craques entre les dents de Robert Downey Jr… et sur ses cheveux.

Un jour, il sera Iron Man. Mais pour l’instant, son toupet est son seul superpouvoir.

Un jour, il sera Iron Man. Mais pour l’instant, son toupet est son seul superpouvoir.

Un soir, Gary lance à Wyatt : «Tu es toujours en train de simuler toutes sortes de choses sur ton ordinateur. Pourquoi on ne pourrait pas simuler une fille?»

Plutôt que de répondre «Toi, tu ne sais clairement pas c’est quoi un ordinateur», Wyatt acquiesce.

On crinque donc la disquette souple…

On remarque son Apple Watch avant la lettre.

On remarque son Apple Watch avant la lettre.

On charge ensuite un logiciel de 3D à rendre jaloux les animateurs de Laflaque

weirdanimation

Puis on donne une personnalité à la femme virtuelle en tapant bêtement ce qu’on voudrait qu’elle soit au clavier. L’intelligence artificielle, c’est vraiment bébé fafa.

Mais pour arriver à leurs fins, il leur faut plus de puissance. Que font nos deux larrons?

  1. Ils vont acheter de la RAM au Radio Shack.
  2. Ils piratent les ordinateurs du gouvernement américain.

La réponse est b, évidemment. La réponse est toujours b, et c’est toujours super facile. Dans les films, le gouvernement américain protège ses serveurs avec une version pas à jour de McAfee et Barack Obama doit avoir 28 barres de recherches bidon installées dans son fureteur.

Ils piratent le gouvernement, donc, et ça ressemble à ceci :

weirdpiratage

C’est tout pour la partie «science». Le reste du film s’occupe du «weird» et, quelques éclairs et d’inexplicables brassières sur la tête plus tard, leur femme virtuelle apparaît, en chair, en os et en cheveux.

Le rôle de Lisa, dont les lèvres ne ferment pas complètement à moins qu’elle ne fasse un effort, sera de changer de vêtement à toutes les deux scènes et de s’assurer que le trou dans la couche d’ozone est prêt pour les années 1990 en abusant du pouche-pouche.

weirdlisa

Avec ses pouvoirs magiques, elle pourrait prendre le contrôle de la planète. Comme elle est ben blood, elle s’en sert plutôt pour aider deux ados à perdre leur virginité.

«Ce n’est pas très réaliste», déclare la femme magique sortie d’un ordinateur.

«Ce n’est pas très réaliste», déclare la femme magique sortie d’un ordinateur.

S’ensuit la visite d’un bar, une anecdote à propos d’une fille de 13 ans avec de bien grosses boules, une femme d’âge mûr qui pogne les fesses d’un ado de 15 ans, et finalement l’organisation d’un gros party.

A alors lieu cette conversation entre Robert Downey Jr., le gars qui n’est pas Robert Downey Jr. et Lisa :

  • J’appartiens à Gary et Wyatt.
  • Ils te possèdent? Te contrôlent? Sérieusement?
  • Sérieusement.

Plutôt que d’appeler la police pour dénoncer un réseau de traite de femmes et d’esclavage sexuel, les bums essaient plutôt d’échanger leurs deux copines contre Lisa. La classe.

Gary et Wyatt refusent le marché, mais ils conquièrent malgré tout le cœur des deux greluches en question grâce à leur courage. La leçon : les cruches vides aiment quand on menace de tirer sur quelqu’un. Prenez des notes, puceaux à la maison.

Vous embarrasser? Pas plus que tes cheveux et ton coat, ma belle.

Vous embarrasser? Pas plus que tes cheveux et ton coat, ma belle.

Nos deux héros sont en amour et les méchants sont hors d’état de nuire. Lisa peut maintenant disparaître, en réparant magiquement toute la destruction causée par les événements des deux derniers jours.

Le film se termine avec Lisa qui fait un clin d’œil en regardant directement la caméra, inspirant du coup la création de Ramdam à Télé-Québec.

Synopsis alternatif

Deux adolescents gais victimes d’intimidation et incapables de s’avouer leur amour mutuel se réfugient le temps d’un weekend dans un monde imaginaire où ils séduisent les femmes et se vengent de leurs intimidateurs.

Je suis très sérieux, ici. Gary et Wyatt ont à peu près autant de moments homoérotiques que Frodo et Sam.

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Le tout culmine lorsque Gary et Wyatt refusent de sortir d’un garde-robe aussi métaphorique que réel. Ils en sont arrachés de force, et doivent alors prouver leur virilité au monde en affrontant des motards mutants cyborg.

Pourquoi des motards mutants cyborg? Parce que John Hugues ne savait crissement plus quoi faire avec son film rendu à ce point. Mais ça, c’est une autre histoire.

Une réplique pouvant être interprétée de diverses façons.

Une réplique pouvant être interprétée de diverses façons.

Les meilleures répliques

  • «Tu sais, ce n’est pas une mauvaise idée. Fabriquer une fille. Vraiment fabriquer une fille. Comme Frankenstein, mais plus cute.»
  • «Je veux qu’elle vive. Je veux qu’elle respire. Je veux qu’elle fasse de l’aérobie.»
  • «Oooooh shit!»
  • «Si tu veux être un party animal, tu dois apprendre à vivre dans la jungle.»
  • «Mais d’abord, je vais beurrer ton muffin.» (Ceci est un sous-entendu à connotation sexuelle. Si vous avez le courage de l’essayer dans un bar, faites-nous savoir le dénouement de la chose.)

Et ce moment dans la carrière de Robert Downey Jr :

weirddowney

Note finale : 3 pitounes avec du spray net sur 5

Ce qui est vraiment amusant avec ce film, c’est que dans les quelques moments où il traite de technologie, il ne se prend pas du tout au sérieux. Il s’amuse des choses impossibles qu’il montre. Et pourtant, il ressemble parfois à s’y méprendre aux films qui, eux, se prennent au sérieux, comme Hackers.

Vous devriez l’écouter, ne serait-ce que pour pouvoir chialer en toute connaissance de cause, et en apprenant qu’on prépare un remake de ce film.


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