La garderie était située dans un immense garage où il n’y avait pas d’électricité. De vieilles tables à pic nique de couleurs jaune, bleu et rouge occupaient la place. Le sol était en terre et l’endroit sombre dû aux fenêtres étaient sales et fissurées.
Les petits de la garderie venaient de familles démunies et certains ne savaient pas écrire. Pendant ces journées, les enfants m’apprenaient des mots en Espagnol en jouant aux cartes. Nous faisions également des dessins ensemble. Mais de toutes les activités que j’ai faites avec eux, celle qui m’a le plus touchée était lorsque je leur préparais une collation.
Tous pour un
En début d’après-midi, j’arrivais à la garderie avec des fruits et du jus pour leur préparer une salade. Lorsque je commençais ma recette, il n’y avait qu’une dizaine d’enfants. Mais lorsque je servais les bols et les tasses de jus, plusieurs enfants sortaient en courant de la garderie pour aller chercher leurs amis.
Ainsi, au moment de la distribution du goûter, ce n’était plus une dizaine d’enfants mais une soixantaine qui attendaient leur portion, et dont pour certains, c’était leur seul repas de la journée.
J’étais à la fois surprise et heureuse de constater que malgré leur pauvreté, les enfants de ce bidonville cultivaient des valeurs de partage et d’entraide face à leurs petits confrères. Ils étaient solidaires et tentaient de venir en aide aux autres.
Une question me vint tout de même en tête: s’il n’y avait pas eu assez de salade de fruits pour tous, auraient-ils été si généreux? Peut-être étaient-ils encore trop jeunes pour avoir assimilé la notion de propriété et de pouvoir?
Un pour tous?
Lors de ce voyage, étant étrangère, on me sollicitait souvent pour acheter des souvenirs sur la rue. Même les professeurs à l’école essayaient de me vendre des livres et des poupées pour bien terminer leur fin de mois.
Un jour, lors d’une visite au Temple du soleil, un site historique, plusieurs guides-interprètes du musée ce sont rués sauvagement vers moi et ce sont chicanés pour m’offrir leur service et obtenir de l’argent en retour. C’était un véritable combat pour la survie!
Ainsi, les petits de la garderie allaient peut être conservé ces valeurs d’entraide et de partage ou allaient-ils changer et se laisser porter par l’individualité?
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