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Zombie - 1978 (Quand il n'y a plus de place en Enfer, les morts reviennent sur Terre)

Publié le 27 mai 2015 par Olivier Walmacq

zombie1978

genre: horreur, gore (interdit aux - 16 ans)
année: 1978
durée: 1h57

l'histoire : Des morts-vivants assoiffés de sang ont envahi la Terre et se nourrissent de ses habitants. Un groupe de survivants se réfugie dans un centre-commercial abandonné. Alors que la vie s'organise à l'intérieur, la situation empire à l'extérieur.  

La critique :

Aujourd'hui, Zombie, connu aussi sous le nom de Dawn of the Dead (c'est le titre original), et réalisé par George A. Romero en 1978, est considéré comme un grand classique du cinéma horrifique. Pourtant, au moment de sa sortie, le film divise la presse et les critiques cinéma. Jugé trop écoeurant ou alors trop ridicule, Zombie est pourtant interdit aux moins de 18 ans lors de sa sortie en France.
Pire encore, la Commission de contrôle des films cinématographiques décide d'interdire Zombie pendant près de cinq ans. En effet, le directeur de la commission juge le film trop violent et politiquement incorrect. Paradoxalement, cette décision contribue au succès de Zombie.

Les fans de trash et de gore se l'arrachent lors de sa sortie en France en 1983. Par la suite, l'interdiction sera ramenée à moins de 16 ans. Elle est franchement justifiée, celle aux moins de 18 ans étant clairement exagérée. Zombie est aussi le second volet de la trilogie des Morts. Il est précédé par La Nuit des Morts Vivants en 1968, et suivi par Le Jour des Morts Vivants en 1985.
Zombie sera également l'objet d'une saga dérivée, notamment avec L'Enfer des Zombies (ou Zombi 2), réalisé par Lucio Fulci en 1979. Un remake, L'Armée des Morts, de ZacK Snyder, voit lui aussi le jour en 2004. Bref, Zombie va radicalement changer le cinéma horrifique et devenir rapidement une référence auprès des amateurs de morts vivants. 

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George A. Romero fait appel à Tom Savini pour les maquillages et les effets spéciaux du film. Tom Savini n'a pas pu participer à La Nuit des Morts Vivants. Le superviseur et le concepteur des effets spéciaux souhaite réaliser des maquillages sanglants qui soient les plus réalistes possibles. Pourtant, c'est lors du montage final qu'il aperçoit un décalage entre le travail accompli et le rendu sur pellicule.
Les couleurs attribuées aux zombies, à savoir ces visages verdâtres et violacés aux effets vulgaires et criards, ne plaisent guère à Tom Savini. En revanche, cet effet "comique", limite cartoonesque, satisfait totalement Romero. En effet, le cinéaste souhaite apporter une certaine dérision à son film.

A la production de Zombie, on retrouve Claudio Argento. Pour l'anecdote, il existe trois versions différentes du film : le director's cut, le montage américain, raccourci à la demande des distributeurs, et un montage européen. Pourtant, à la base, Zombie est un film indépendant.
Après La Nuit des Morts Vivants et Martin, George A. Romero ne dispose pas encore des fonds nécessaires pour réaliser un grand film d'horreur. Néanmoins, c'est un certain Dario Argento qui va l'aider à obtenir les financements de Zombie. Au niveau de la distribution, le long-métrage réunit David Emge, Ken Foree, Scott H. Reiniger et Gaylen Ross. 

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Attention, SPOILERS ! Dans le monde entier, les morts sont revenus à la vie et attaquent les vivants. Une fois mordus, ceux-ci se transforment à leur tour en zombies. Les autorités tentent d'endiguer l'épidémie. Le seul moyen d'éliminer un zombie est de lui tirer une balle dans la tête. Fran se réveille après une courte pause dans le studio de télévision où elle travaille. Le chaos y règne.
Les équipes envoyées pour réparer les stations relais disparaissent les unes après les autres, ce qui provoque la colère de l'équipe contre la direction. De plus, le personnel chahute l'invité, un officiel qui annonce des mesures radicales et autoritaires pour lutter contre les morts-vivants.
Steve, pilote de l'hélicoptère du studio et petit ami de Fran, propose à cette dernière de s'enfuir en volant l'appareil. Certes, Zombie peut paraître un peu obsolète aujourd'hui. Mais rappelons que le film sort à la fin des années 1970. Le long-métrage constitue un véritable choc à l'époque. Totalement irrévérencieux
, le film est conçu comme un pamphlet politique par Romero.
Du gore, du sang, de la tripaille et des séquences de cannibalisme sont enfin visibles sur grand écran et au cinéma. Ce qui explique toute la censure autour du film. Pour Romero, il y a finalement peu de différences entre les êtres humains et les zombies. Les zombies sont une sorte de miroir de nos instincts les plus sauvages et les plus primitifs.

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Ils dévorent les humains mais ont encore une certaine conscience, qui par ailleurs, les amène à errer dans un centre commercial, une sorte de dernier réflexe ou plutôt de réminiscence de leur passé de "vivant". On retrouve donc ici une critique de notre société consumériste. Pire encore, ce sont désormais les zombies qui gouvernent notre monde. Ceux qui ne sont pas encore devenus des morts vivants sont réduits à de vulgaires gibiers situés en bas de la chaîne alimentaire. 
Le prédateur est donc devenu le chassé. Si on note ici et là quelques longueurs et quelques chutes de tension, parfois préjudiciables à la qualité du film, Zombie tient les promesses annoncées : grosses giclées de sang, explosions de cervelles, enfants assassinés et étripage dans les règles font partie du menu fretin. Le film a clairement mérité son statut de classique du cinéma horrifique. 
Encore une fois, il marque une nouvelle étape dans le genre "morts vivants" avec ces zombies qui dominent désormais les humains. Toutefois, je lui préfère encore le premier volet de la trilogie des Morts, à savoir (et je le répète) La Nuit des Morts Vivants.

Note: 16/20

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 Alice In Oliver


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