35 minutes maxi, résume cette étude de l’Université de Montréal menée sur l’impact du temps de transport au travail sur le risque d’épuisement professionnel. » Au-delà de 35 minutes, c’est le degré de cynisme envers l’emploi qui grimpe, peu importe qu’on soit conducteur ou passager… « . L’étude décrypte aussi l’impact des différentes situations, transport en ville ou sur route, en voiture ou en vélo, comme passager ou comme conducteur. Cette évaluation de 3 aspects de l’épuisement professionnel, épuisement émotionnel, cynisme et efficacité professionnelle, via le questionnaire Maslah Burnout Inventory General Survey, contribue à l’analyse de l’impact des transports en santé au travail et appelle les entreprises à la flexibilité à l’égard des horaires de leurs employés.
L’auteur, Annie Barreck conclut que tous les types et conditions de transport ne mènent pas à l’épuisement professionnel. Son étude, menée auprès de 1.942 participants au Québec, âgées de 17 à 69 ans, confirme un lien significatif entre le trajet quotidien entre le domicile et le travail et les symptômes d’épuisement professionnel. L’ensemble des aspects du trajet ont un impact sur le stress et l’épuisement professionnel :
· La durée des trajets entre la maison et le travail,
· la distance parcourue,
· le moyen de transport utilisé,
· les embouteillages,
· la région où l’on travaille.
Ainsi, la corrélation existe entre ces différents facteurs de stress et le risque d’épuisement professionnel.
Quelle durée acceptable ? Ce seuil est évalué à 20 minutes. Au-delà, le risque d’épuisement professionnel augmente significativement. Dans cette étude québécoise, la durée moyenne du trajet est estimée à 32 minutes. Au-delà de 35 minutes, le niveau de stress augmente.
Le type de transport (auto, métro, autobus, vélo…) a bien sûr son importance mais son impact sur le stress va dépendre de l’environnement :
· les longs trajets en voiture sont plus stressants pour les travailleurs qui se rendent dans de grands milieux urbains que vers des destinations rurales. Les embouteillages sont facteurs de stress. Les passagers, qui n’ont pas » le contrôle » apparaissent plus impactés par le stress que les conducteurs.
· Les longs trajets en transport en commun créent le sentiment d’être moins efficace au travail. Le stress est causé principalement par les délais imprévisibles et incontrôlables et la crainte de retards au travail. Cependant l’auteur retient, qu’en moyenne, les trajets en métro sont moins stressants qu’en voiture.
· les salariés qui se déplacent à pied ou à vélo, l’effet de la durée des trajets est modéré par la région où ils travaillent. Les trajets à vélo ou à pied sont plus anxiogènes dans les » petites » zones urbaines, les grands centres urbains proposant plus d’installations sécuritaires telles que les pistes cyclables. A la campagne, bien sûr, ces modes de déplacement seront beaucoup moins stressants.
Les effets de la durée du trajet sur la santé psychologique varient selon le moyen de transport utilisé et la région où l’on travaille. En mettant en œuvre des horaires plus flexibles, les entreprises ont tout à gagner, conclut l’auteur. Une meilleure santé psychologique va de pair avec une efficacité accrue.
Source : Communiqué Université de Montréal (UdeM) Trajet vers le travail : le métro est moins stressant!
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