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Germaine Tillion, une résistante auvergnate au Panthéon

Publié le 27 mai 2015 par Philauvergne @Philauvergne

Ce mercredi 27 mai 2015, quatre résistants entrent au Panthéon :  Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay. 

Germaine Tillion, l’auvergnate d’Allègre (43)

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Germaine Tillion (1907-2008). Elle est née en 30 mai 1907 à Allègre en Haute-Loire. A l’âge de huit ans, Germaine va en pension à l’institution Jeanne d’Arc de Clermont-Ferrand. En 1922, ses parents s’installent à Saint-Maur, dans la maison de ses grands-parents maternels.
Elle part dans sa jeunesse conduire des missions d’exploration dans les montagnes de l’Aurès en Algérie. Elle est une des pionnières de l’étude des sociétés berbères.
De retour en France pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage en résistance au sein du réseau du Musée de l’Homme. Dénoncée, elle est arrêtée puis déportée à Ravensbrück. Au camp, elle s’attache à expliquer le fonctionnement économique du système concentrationnaire pour mieux y résister. Elle écrit également une opérette pendant sa déportation pour résister par le rire face aux nazis.
Après la guerre, elle s’engage pour le développement et la paix en Algérie. Elle lutte également contre les systèmes concentrationnaires dans le monde.

Jean Zay, un autre grand résistant

Jean Zay (1904-1944) Jean Zay est originaire d’Orléans. Après avoir participé au Front populaire, réorganisé le secteur éducatif et culturel pour le rendre plus efficace (lancement de plusieurs projets comme la création du Festival de Cannes, celle du CNRS et de l’ENA), il s’engage durant la guerre comme député combattant. Très tôt arrêté, Jean Zay est interné le 20 août 1940 à la prison militaire de Clermont-Ferrand puis à Riom. Le 20 juin 1944, trois miliciens (des faux résistants), viennent le chercher à Riom, et le tue à Molles dans l’Allier.

L’histoire du Panthéon

Le Panthéon est un monument à l’histoire mouvementée. Aujourd’hui considéré comme un lieu d’affirmation et de diffusion des valeurs de la République française, le Panthéon n’a pas toujours eu cette vocation. Quatre grandes périodes ponctuent son histoire :

  • Le Panthéon avant le Panthéon : l’église Sainte-Geneviève (1744-1790) : en 1744, Louis XV (1710-1774) est malade et forme le vœu de faire bâtir une église en l’honneur de sainte Geneviève, sainte protectrice de la ville de Paris, en cas de guérison. Les travaux commencent en 1764 et s’achèvent en 1790. Lorsque la Révolution française éclate, en 1789, l’édifice est donc presque terminé mais il n’a pas encore été consacré par l’Église catholique. Cela signifie qu’il ne peut pas encore servir de lieu de culte.
  • Des transformations fréquentes du monument (1791-1885) : cette situation permet aux révolutionnaires de s’emparer de l’édifice en 1791 pour en faire un lieu d’hommage à leurs héros. C’est le début de la deuxième période de l’histoire du monument qui court de 1791 à 1885. Renommée « Panthéon », l’ex-église Sainte-Geneviève est transformée afin d’accueillir la dépouille de Mirabeau (1749-1791), un des grands orateurs de la Révolution. Le monument devient donc laïc et se trouve dédié au culte des « grands Hommes ». Mais cette situation ne devait pas durer : en fonction des changements de régime politique, fréquents au XIXème siècle, le Panthéon est tantôt un édifice laïc, tantôt un édifice religieux.
  • Le Panthéon définitivement républicain et laïc (1885-1964) : en effet, en 1885, au moment de la mort de l’écrivain Victor Hugo (1802-1885), une foule immense conduit le cortège funèbre de l’auteur au Panthéon. Le monument redevient laïc. C’est la troisième grande phase de son histoire qui s’étend tout au long de la IIIe République (1870-1940) et de la IVe République (1947-1958). Au cours de cette période, les républicains font entrer de nombreuses personnalités au Panthéon pour incarner leurs valeurs.
  • Le Panthéon sous la Ve République (depuis 1958) : le Panthéon acquiert peu à peu une position consensuelle à partir du transfert des cendres de Jean Moulin (1899-1943), en 1964 et le célèbre discours d’André Malraux (1901-1976). Désormais, c’est le président de la République¨qui décide de faire entrer quelqu’un au Panthéon.

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