ETRE (BIFFF 2015)
Synopsis :Un policier au bout du rouleau, François. Une fille adoptive mal dans sa peau, Ester. Un provincial qui rêve de visiter le monde, Christian. Un garagiste qui rêve de fuir sa cité par tous les moyens, Mohamed.Et une SDF.
Ils ne se connaissent pas, pourtant, en 24 heures, leurs destins vont se croiser, transformant leur existence douloureuse en un chemin vierge où tout reste à construire...
Réalisateur: Fara Sene
Scénariste: Fara Sene
Acteurs principaux: Bruno Solo,Salim Kechiouche,Benjamin Ramon
Pays : France/Belgique
Année :2014
Durée: 88 min.
Production: Cinétévé,Les Films du Carré
Critique :
La programmation éclectique du BIFFF nous propose à voir le meilleur du pire comme le pire du meilleur: du nanar z quasi in-montrable, au chef d’oeuvre indé en passant par l’ofni inclassable. Mais le festival nous offre aussi des surprises inattendues, parfois décevantes, qui bizarrement ne remplisse pas du tout le cahier des charges de la ligne éditoriale “biffien”. Ce fut le cas cette année de Words With Gods, qui hormis son affiche prestigieuse de réalisateurs ayant touché parfois au genre,n’avait strictement rien à voir avec l’univers “fantastique” et c’est aussi le cas, en partie, du film chroniqué ici.
Certes dans Etre,il y a un flic (le surprenant Bruno Solo)mais c’est à peu près le seul point d’attache que pourrait avoir le film avec un polar. Loin d’être mauvais, Etre, raconte vingt-quatre heures de destins croisés baignés dans la déprime. C’est pas jojo à première vue. Le film nous plonge dans les abysses d’un quotidien commun dont on voudrait s’échapper. C’est là que l’on se dit : “chouette, j’ai oublié de prendre mon Prozac”. Heureusement,Fara Sene nous abreuve de bons sentiments et de monologues/dialogues moralisateurs qui font basculer son oeuvre du drame d’auteur au télévisuellement acceptable en prime-time.
L’oeuvre finit par suivre des dictats de la bienséance pour ne pas heurter la sacro sainte ménagère cathodique.Il faut bien que le film rapporte un peu de sous.
Une véritable plaie infectée par le retour sur investissement qui blesse profondément un cinéma français de plus en plus frileux concernant le genre. Dommage car Fara Sene montre de réels talents de metteur en scène qui, espérons-le , lui serviront pour une oeuvre plus personnelle et chiadée.
Bref, Etre, sous ses allures de film d’auteur, n’est rien d’autre qu’un drame de prime time, bien trop propre sur lui, qui dénote dans une programmation, certes éclectique, qu’est celle du BIFFF.
Note : 12/20
Bande-annonce :
ETRE Trailer officiel sous titre US by 4lim
Sites Internet :
Site officiel