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Critique Ciné : San Andreas, au bord du précipice

Publié le 28 mai 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

San Andreas // De Brad Payton. Avec Dwayne Johnson, Carla Gugino et Alexandra Daddario.


Le typique film catastrophe annuel est quelque chose qui l’an dernier nous avait donné le très mauvais Black Storm. Ce n’était pas fameux. Malgré une bande annonce efficace, je regardais San Andreas de très loin en me demandant si j’allais voir quelque chose d’aussi crétin, ou bien d’aussi rageant qu’un film catastrophe de Roland Emmerich. Fort heureusement pour nous, ce n’est rien de tout cela. San Andreas ne renouvelle pas du tout le genre, emprunte ici et là des petites idées, mais le scénario de Carlton Cuse (Lost) fonctionne du début à la fin, oscillant entre scènes d’action impressionnantes et scènes beaucoup plus tendres et légères où les bons sentiments ont la part belle. Dans les bons sentiments, on retrouve d’ailleurs énormément le narrateur de Lost. Les scènes pleine de bons sentiments à l’américaine c’est ce que l’on a souvent vécu dans Lost et cela colle plutôt bien à l’univers de San Andreas. Le véritable atout de ce film est vraiment de nous scotcher à notre fauteuil dès les premières minutes où l’action se met en marche et le film ne va jamais nous lâcher, détruisant sans aucune pitié tous les symboles américains de la côté ouest (sauf le drapeau américain, message ultime et patriotique, sur fond de famille américaine sauvée qui n’a qu’une envie : tout reconstruire). Bon ok, ils ont un peu forcé mais il y a Dwayne Johnson.

Lorsque la tristement célèbre Faille de San Andreas finit par s'ouvrir, et par provoquer un séisme de magnitude 9 en Californie, un pilote d'hélicoptère de secours en montagne et la femme dont il s'est séparé quittent Los Angeles pour San Francisco dans l'espoir de sauver leur fille unique. Alors qu'ils s'engagent dans ce dangereux périple vers le nord de l'État, pensant que le pire est bientôt derrière eux, ils ne tardent pas à comprendre que la réalité est bien plus effroyable encore…

Personne d’autre n’aurait pu mieux incarner San Andreas que Dwayne Johnson. Ce mec tout en muscle représente à merveille la force américaine dans toute sa splendeur. C’est aussi le typique héros américain qui a une profession merveilleuse car elle lui permet d’aider tout le monde. Conduire un avion, un hélicoptère, un bateau, un pick-up, il sait faire tout ça et peut vous embarquer de partout et vous sauver des pires choses. C’est assez amusant car le film brave justement tous les poncifs du genre afin de nous délivrer quelque chose qui, mécaniquement, change en grande partie de ce que l’on a pour habitude de voir dans les films catastrophes. L’action ne se concentre pas sur une scène finale grandiose pleine d’effets spéciaux en tout genre. Non, le film, tel un oscillomètre, fait monter la pression d’un coup d’un seul afin de la faire redescendre afin de raconter un peu de l’histoire de chacun des personnages. Car il y a tout de même énormément de personnages. On ne sait jamais qui peut mourir, quand et comment, on a même l’impression que Carlton Cuse veut oser l’impensable (jusqu’à ce que cela soit malheureusement changer à la dernièrement minute grâce à un Ray héroïque au possible). Dwayne Johnson est un invincible, quelqu’un qui ne peut pas mourir et c’est très bien comme ça.

L’émotion est quant à elle aussi présente. Par petites doses, jamais sans trop en faire d’un seul coup. On ne sort donc jamais du film, alors qu’il nous maintient dans son viseur en nous permettant de suivre le destin de tout un tas de personnages presque à part égale (je dis bien presque car les secondaires ont eux aussi leur place équilibrée avec les secondaires). Ainsi, San Andreas aurait pu être le film catastrophe raté, et Brad Payton (Voyage au centre de la terre 2) nous offre quelque chose de particulièrement décevant. Sauf que même les effets spéciaux ne sont pas dégueulasses. Ils soutiennent assez bien un scénario gourmand de scènes de destructions en tout genre. Il y a même des moments où le film ne veut plus s’arrêter et tout s’emballe sans jamais nous donner envie de lâcher le film du regard, de peur d’en perdre une miette. C’est rare tout de même un film de ce style là qui parvient à nous captiver autant. Je me demande si cela ne m’était pas arrivé depuis Le Jour d’Après d’un certain Roland Emmerich, dernier film que j’ai réellement su apprécier du réalisateur (son 2012 était passablement pénible en grande partie pour ses maladresses scénaristiques et sa volonté d’en raconter une tonne sans jamais vraiment parvenir à nous bluffer).

Note : 8/10. En bref, du film catastrophe à grand spectacle. Il y a des poncifs, des clichés, mais c’est savamment exploité au détour d’un scénario qui cherche à lui aussi jouer aux ondes sismiques.


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