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« Il n’est pas trop tard » Les opposants à l’agrandissement de l’incinérateur d’Échillais défilent cet après-midi 30 mai.

Publié le 30 mai 2015 par Blanchemanche
#Rochefort #incinérateurdÉchillais #ZAD
« Il n’est pas t rop tard »Ils étaient 2 000 manifestants, en octobre dernier, et espèrent bien se retrouver aussi nombreux cet après-midi à Rochefort.© ARCHIVES XAVIER LÉOTYPIERRE MAILHARIN[email protected]Hervé Blanché l'a sèchement qualifié, mercredi soir, de « baroud d'honneur ». Entendre : de banderille du désespoir, portée à l'issue d'une bataille déjà perdue. Pris pour cible, chahuté par un groupe d'anti-incinérateurs, contraint d'annuler son conseil municipal, le maire de Rochefort n'est sans doute pas le plus impartial des analystes en matière de stratégie contre le projet d'agrandissement du centre de traitement des déchets d'Échillais.Mais s'il avait raison sur ce point ? Si la manifestation convoquée ce samedi après-midi (14 h 30, jardin de la Marine) par Pays Rochefortais Alerte (PRA) et une quinzaine d'associations, ne revêtait plus qu'une portée symbolique, compte tenu notamment d'engagements financiers devenus irréversibles ?Après l'évacuation de la ZAD et le gardiennage du site par les forces de l'ordre, les travaux peuvent désormais commencer d'un jour à l'autre. Quand ? Vincent Barraud, le président du SIL, le Syndicat intercommunautaire du littoral, maître d'ouvrage, n'a pas répondu aux sollicitations de « Sud Ouest ».« Suivi environnemental »Par le biais d'un communiqué, hier après-midi, il s'est toutefois exprimé pour « condamner les incidents survenus au conseil municipal de Rochefort et les dégradations au domicile du maire d'Échillais (nos éditions précédentes, NDLR) » et rappeler que le projet d'Échillais « a été décidé à l'unanimité par les élus du SIL, après plusieurs années d'études ». Le futur centre fera par ailleurs « l'objet d'un contrôle et d'un suivi environnemental extrêmement stricts », promet l'édile, qui ne dit rien sur le calendrier.Ses plus farouches opposants se sont, eux, expliqués de vive voix. Ils réfutent toute lecture défaitiste. « Certains disent qu'il est trop tard, il faut leur montrer que l'on est toujours mobilisés. On était 2 000 en octobre, on espère être autant », envisage Xavier Boulard, de PRA.Même discours, en parfois plus musclé, du côté des membres du collectif d'action citoyenne, proche du mouvement zadiste, impliqués dans l'occupation de la salle du conseil municipal, mercredi soir. « Il ne faut jamais baisser les bras. Certains disent que c'est trop tard, parce que c'est signé, mais il y a déjà eu des projets qui étaient signés et qui ont été arrêtés », tonne Catherine Doreau. « C'est trop facile, c'est un discours qui s'adapte à chaque moment : avant les élections, on nous dit qu'on va demander un référendum ; après, que ce n'est plus possible. On est convaincu qu'on peut remettre à plat ce projet », veut croire Thierry Kieffer.Les élus contestataires restent également solidaires du mouvement. Ancien conseiller général PS et conseiller municipal d'opposition à Rochefort, Pierre Feydeau estime que « la manifestation a encore du sens » pour que « les élus qui prennent des décisions sortent de leur tour d'ivoire ». « Les dés ne sont absolument pas jetés, renchérit Roland Lopez, élu d'opposition à Échillais et frondeur à l'intérieur du SIL. Plusieurs procédures judiciaires sont en cours. »Le temps de la justiceTrois requêtes précisément, devant le tribunal administratif de Poitiers (voir ci-dessous), qui constituent in fine aujourd'hui l'ultime espoir des anti-incinérateurs. Et que le défilé de ce samedi doit légitimer d'un appui populaire.« Le problème, c'est que le temps de la justice n'est pas celui des industriels. Vincent Barraud l'a d'ailleurs dit clairement lors de la dernière réunion du SIL quand je l'ai interrogé », déplore Roland Lopez. « Ce que l'on craint, c'est que la justice nous donne raison, mais dans deux ans. Et que l'on ne démolisse pas le centre », reconnaît aussi Xavier Boulard. « On peut aussi penser que, de leur côté, les entreprises, pour éviter des pertes financières, vont se montrer prudentes tant que les recours ne seront pas purgés », imagine Pierre Feydeau.Défavorable à l'agrandissement de l'incinérateur, le premier adjoint PS de Tonnay-Charente, Sébastien Bourbigot, s'en tient, lui, à cette seule option judiciaire. « La dernière phase se situe à ce niveau. Ce n'est pas en allant manifester que l'on va interrompre le projet », tacle-t-il. Critique sur la stratégie, l'élu rejoint en revanche les autres opposants sur un point : « Il faudra saisir la justice (procédure de référé suspensif, NDLR) dès l'instant où les travaux commenceront. »Publié le 30/05/2015  par http://www.sudouest.fr/2015/05/30/il-n-est-pas-t-rop-tard-1935965-1336.php

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