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Journée de lutte contre les HÉPATITES: 250.000 patients ignorent encore leur statut – InVS -BEH

Publié le 02 juin 2015 par Santelog @santelog

Responsables de cirrhoses, de cancers du foie et de troubles extra-hépatiques, de plus de 4.000 décès en France, les hépatites représentent un défi prioritaire à relever, le dépistage des quelques 250.000 personnes infectées et qui ne connaissent pas leur statut (Voir schéma ci-contre). Certes de nouveaux outils diagnostiques et les nouveaux traitements doivent pouvoir limiter les complications et les taux de transmission, cependant, le dépistage, en particulier des groupes à risque élevé,  » reste à encourager « . C’est le message de l’Institut de veille sanitaire, avec ce bulletin hebdo consacré aux hépatites.

Journée de lutte contre les HÉPATITES: 250.000 patients ignorent encore leur statut – InVS -BEH
L’hépatite, qu’elle soit A, B, C, D ou E est une maladie virale qui, selon chaque type, peut se transmettre par simple contact avec une personne infectée (A), avec le sang (B, C) ou d’autres fluides corporels d’une personne infectée (B, C, D) ou par l’ingestion d’eau (E) ou d’aliments contaminés (A). Personne n’est donc à l’abri, en particulier les professionnels de santé via les AES. On estime qu’en France, environ 280.000 personnes sont infectées de façon chronique par le virus de l’hépatite B et 230.000 par celui de l’hépatite C. Seules 45% et 59% des personnes infectées respectivement par le VHB et VHC connaissent leur statut. Ces 2 hépatites entraînent chaque année respectivement 1.330 et 2.640 décès.

La France est aujourd’hui l’un des pays où les taux de dépistage des infections à VHB et à VHC sont les plus élevés et le nombre de patients traités le plus important. L’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) a remis aux Autorités de Santé, en 2014, un rapport d’experts comportant plus de 180 recommandations, dans la continuité de 3 plans successifs de lutte contre les hépatites B et C. Ce rapport a donné lieu à la mise en place par la DGS, d’un Comité de suivi, chargé d’organiser le déploiement de ces recommandations. Les traitements ont beaucoup progressé et l’objectif doit être l’accès au plus grand nombre au dépistage et à la prise en charge. 3 axes principaux sont donc poursuivis,

·   l’élargissement du dépistage des personnes infectées,

·   l’amélioration de l’accès aux derniers traitements,

·   l’encadrement du prix des médicaments.

VHC Priorité dépistage : Les nouveaux outils de dépistage dont les tests rapides d’orientation diagnostique (TROD) du VHC et la toute récente révolution thérapeutique avec l’arrivée des nouveaux antiviraux à action directe (NAAD) permettant une guérison virologique chez pratiquement tous les patients traités, devraient permettre, théoriquement, d’accroître le dépistage précoce et de réduire les taux de complications hépatiques (cirrhose, carcinome hépatocellulaire) et de décès. Et avec ces progrès de prise en charge, une réduction du risque de transmission de l’infection, notamment chez les usagers de drogues. En 2014, le nombre de personnes de 18-80 ans non diagnostiquées pour une hépatite C chronique parmi la population atteinte a été estimé à 74.102 vs. 100.868 en 2004.

Pour améliorer le dépistage, 3 propositions ont été formulées :

-   maintenir et amplifier le dépistage sur facteurs de risque,

-   prévoir un dépistage populationnel ciblé sur les hommes (18-60 ans) n’ayant encore jamais été dépistés -dont environ 80% jamais dépistés pour le VHC,

-   combiner pour le dépistage la recherche du VHC, du VHB et du VIH.

Sur les nouveaux traitements, il reste encore à réduire leur coût très élevé qui limite le nombre de patients éligibles.

L’infection virale B extrêmement ciblée chez des populations spécifiques, insuffisamment dépistées, comme les personnes originaires d’Afrique subsaharienne (+40%), les usagers de drogues et les hommes ayant des rapports sexuels avec les hommes (HSH), est souvent diagnostiquée au stade de l’atteinte hépatique sévère. Des groupes de patients qui, en forte proportion, n’informent pas leur entourage de leur statut, d’où un double risque de transmission du VHB. Des interventions ciblées doivent donc être menées pour accroître les taux de dépistage chez ces groupes et prévenir la transmission via le  » multi-partenariat  » sexuel et l’usage de drogues injectables, en particulier par l’élargissement de la couverture vaccinale.

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Il ne faut pas oublier  » D « , dont l’épidémiologie, 15 à 20 millions de personnes dans le monde, reste à préciser en France. Rappelons que la transmission du VHD se fait comme VHB et que l’infection VHD nécessite absolument l’infection VHB concomitante. La co-infection est responsable d’une hépatite aiguë B, avec une prévalence de 2 à 10% selon les études contre 1‰ pour le VHB seul. La surinfection ou l’aggravation des lésions hépatiques mène à la cirrhose et au carcinome hépatocellulaire. La priorité est donc à son dépistage chez les personnes infectées par le VHB.

Source: InVS BEH N° 19-20 | 2 juin 2015, ANRS Hépatites virales B et C

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