Les rebelles chiites du Yémen ont exigé, lors de discussions à Oman
avec des Américains, l’arrêt des bombardements saoudiens et un
acheminement sans entrave de l’aide humanitaire, a-t-on appris mardi de
source diplomatique à Mascate.
Ces demandes ont été formulées par la rébellion des Houthis, soutenue
par l’Iran, lors de discussions informelles qui se sont poursuivies
pendant au moins trois jours exclusivement avec des représentants
américains au sultanat d’Oman, a précisé un diplomate.
Oman ne joue pas un rôle de médiateur, mais plutôt celui d’un
« facilitateur » dans ces discussions américano-houthies, qualifiées de
simples « approches », a-t-il dit à l’AFP. Alors que ces contacts se
poursuivaient, un Américain parmi plusieurs détenus au Yémen a été
libéré et accueilli lundi au sultanat d’Oman.
Le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) a précisé que
l’Américain Casey Coombs, journaliste indépendant ayant collaboré avec
Time et The Intercept, avait été libéré après deux semaines de détention
aux mains des Houthis.
Oman, la seule des six monarchies du Golfe à ne pas participer aux
raids qu’une coalition arabe dirigée par Riyad mène depuis fin mars
contre les Houthis au Yémen, entretient de bonnes relations aussi bien
avec l’Arabie saoudite sunnite qu’avec l’Iran chiite, les deux grands
pays rivaux de la région.
Les Iraniens « se sont plaints auprès des Omanais que les Saoudiens
refusent toujours que des bateaux iraniens accèdent directement au
Yémen », a expliqué le diplomate. « Les Houthis ont demandé l’arrêt des
bombardements et un accès humanitaire ».
La coalition arabe et le gouvernement yéménite en exil à Riyad
exigent, de leur côté, que les Houthis et leurs alliés commencent à
appliquer la résolution 2216 du Conseil de sécurité de l’ONU, les
sommant de se retirer des vastes territoires conquis ces derniers mois,
dont la capitale Sanaa.
En raison des exigences des uns et des autres, l’ONU a dû reporter
une conférence de paix initialement annoncée pour le 28 mai à Genève.
Source : Algerie1