une rose flétrie ou un poing levé, à vous de choisir #fauxcialisme
Il est de bon ton parmi les commentateurs politiques qui se veulent politologues mais ne sont pour l'essentiel que libéraux pérorants de décrier le paysage lunaire d'une gauche qui, après Hollande et Valls, serait éclatée façon puzzle. Inutile de vous dire que je ne vois pas les choses ainsi. Je considère plutôt pour ma part qu' il ne faut pas confondre le peuple de gauche, soit l'immense majorité, avec une oligarchie fauxcialiste qui aussitôt arrivée au pouvoir a trahi la plupart de ses promesses, et mis à la tête du gouvernement l'un des leurs, excessivement droitier et si marginal dans notre famille politiqque. Leurs orientations en matière sociale depuis qu'ils sont au gouvernement vont à l'encontre des valeurs de gauche, et sont pour certaines encore plus autoritaires que ne le seraient celles de l'ancien président. Quand à leurs orientations économiques, elles ne sont guère différentes et favorisent un peu trop ostensiblement les entreprises et les nantis, davantage que les plus modestes, d'ailleurs un peu trop souvent pris pour cibles ces derniers temps. Aussi, quand j'ai vu ce sondage, et bien que je ne leur accorde en général que bien peu de crédit, celui-ci m'a mis un peu de baume au cœur. L'élection de l'ignoble Cambadélis n'est en effet que l'arbre qui cache la forêt. C'est davantage la démonstration d'un parti de carriéristes de la politique professionnelle qui ont choisi la sécurité en faisant en sorte de ne pas déjuger le gouvernement, quand bien même celui-ci se dirige-t-il au vu et au su de tous dans une impasse économique, politique et sociale. Ceux qui se sont déplacés pour élire le premier secrétaire de ce parti autrefois socialiste n'ont fait que marquer un choix catégoriel : les votants étaient en majorité des cadres du parti plutôt que des militants, l'hémorragie d'adhérents au PS depuis l'arrivée au pouvoir de Hollande étant de notoriété publique. Cela ne marque aucunement une droitisation du parti, qui est en effet coupé en deux : les cadres et les technocrates hollandais et vallsiens détachés des réalités sociales qui font une politique de droite et s'auto-protègent les uns les autres, et le reste, les militants et les sympathisants qui restent dans l'expectative, sont de plus en plus démotivés par des positions gouvernementales incompréhensibles, et réclament à corps et à cris plus de gauche : 46 % des français et 44 % des sympathisants du PS, c'est beaucoup.