Rencontres avec des entrepreneurs péruviens : la coopérative Oro Verde

Publié le 05 juin 2015 par Diateino

Le vendredi, retrouvez quatre jeunes HEC passionnés qui ont démarré leur tour du monde de l’innovation sociale et frugale en août dernier. Cette semaine, découvrez la coopérative péruvienne Oro Verde.

Nous avons récemment commencé notre dernière mission de mesure d’impact social de l’année. Pour cette dernière étude, nous travaillons avec Oro Verde, une coopérative agricole basée à Lamas, dans la région de San Martin, au Nord Est du Pérou. Notre but est de comprendre comment cette coopérative influence la vie de ses producteurs de café et de cacao.

Il faut noter que la coopérative, qui a été crée il y a une quinzaine d’années, visait en premier lieu à aider les producteurs à passer de la culture illégale de la coca à la culture légale du café. En effet, la production de la coca a longtemps prospéré dans la région.

Nous avons rencontré, Carlos, un producteur ayant participé à la formation de l’organisation qui nous a raconté son histoire. Ayant toujours vécu dans la région de San Martin il a  commencé très jeune à cultiver la coca, activité la plus lucrative pour lui. Il a ainsi, sans s’en rendre compte, intégré un réseau organisé de narcotrafiquants qui ont exercé de plus en plus de pression sur lui. On sent encore aujourd’hui la peur dans sa voix quand il raconte cette période de sa vie. Pourtant lorsque l’État décide de s’atteler à faire disparaître la culture de la coca avec le soutien d’acteurs étrangers, il saisit l’opportunité et se lance dans la culture de café. Il s’investit dans le projet Oro Verde que les nations unies ont soutenu en fournissant des formations et en aidant les producteurs à s’organiser.

Aujourd’hui la coopérative possède plus de 1200 membres. Elle souhaite former les producteurs à de nouvelles méthodes de culture organique mais aussi à gérer leurs fermes dans une optique plus entrepreneuriale et plus durable. Cela permettra également de limiter l’exode rural et de pérenniser l’agriculture locale.

Si à nos yeux, ce modèle ne semble pas si innovant en soi, nous ne pouvons que constater son impact énorme. Dans la région, les coopératives sont récentes et représentent une alternative innovante aux réseaux de trafic de drogue. Nous avons hâte de mieux comprendre comment cette coopérative a réussi à impulser ce changement.