Trop de gens confondent la coca avec la cocaïne.
Non, ce que les peuples andins mâchent n'est pas de la cocaïne. Il est vrai que ces feuilles atténuent l'effet de la faim et de la fatigue, mais ce sont des effets sur le corps comme on en retrouve un peu partout dans la nature avec une multitude d'autres feuilles ou de fleurs.
Oui, la cocaïne est faite à partir des feuilles de coca, mais s'obtient après toute une transformation. Ce sont deux choses très distinctes.
Ce musée a été ouvert par un couple de Cuqueños. Conscients qu'il n'y avait pratiquement aucune information sur le sujet, ils ont décidé par leurs propres moyens d'ouvrir un espace qui transmettrait l'importance de la coca dans la culture péruvienne- et même la culture andine au sens plus large du terme, car n'oublions pas qu'elle est très présente également en Bolivie.
Si la cocaïne a détruit de nombreuses vies depuis sa création, la coca, elle, est utilisée à de nombreuses fins depuis des milliers d'années et mérite d'être valorisée.
Une feuille valorisée à travers les siècles
On apprend son importance dans la culture andine à travers l'histoire, notamment grâce à des céramiques pré-inca, puis sa consommation, sa commercialisation, la relation entre les Espagnols et la coca, son utilisation dans diverses thérapies. On nous présente également les ingrédients utilisés lors des cérémonies à la Pacha Mama, la Terre Mère, très présente dans la région.
Fait assez insolite et intéressant : un tableau détaillé indique comme sont " lues " les feuilles coca par les chamans. En effet, différent plis ou formes ont une signification assez précise par rapport à la famille, l'argent, l'amour, etc.
Sans vouloir dévoiler toute l'exposition, voici 4 faits intéressants qui entourent la coca :
-Il existe 487 espèces de coca
-Les Incas utilisaient l'huile de coca lors des chirurgies traitant les tumeurs cérébrales
-En 1863, Angelo Mariani, un chimiste corse, lança un vin de coca : le Vin Mariani
-La coca était utilisée comme monnaie pour payer l'impôt
C'est un beau survol de cette fameuse feuille si omniprésente à Cusco - qu'on côtoie inévitablement, ne serait-ce que pour s'adapter à l'altitude.
Le petit malaise du 2e étage
Le seul bémol selon moi est le 2 e étage qui est consacré à l'histoire de la cocaïne. Pour un musée dont le but est de rendre ses lettres de noblesse à la coca et surtout de dissocier la feuille de la drogue, il présente un message qui peut être très mal interprété. Après avoir demandé des précisions, on m'a dit que le but était de prévenir contre ses dangers. Comme on dit, c'est l'intention qui compte... mais dans ce cas, le message passe plutôt mal. Concentrez-vous plutôt sur le rez-de chaussée, c'est une visite courte mais intéressante sur un sujet dont on parle peu.
Des produits originaux à base de coca
Une autre bonne initiative qui nous fait rapidement oublier ce petit faux-pas est la boutique aux nombreux produits à base de coca. Si vous n'avez pas le temps de faire la visite, vous pouvez directement vous y diriger. On y trouve toutes sortes de produits à des prix intéressants qui font d'ailleurs des souvenirs originaux à rapporter (sauf les feuilles de coca qui ne passeront pas à la douane) : bonbons, toffee, biscuits, feuilles de coca enrobées de chocolat, produits de beauté, etc., et même une bière de coca " la chola "! N'hésitez pas à poser des questions sur les produits, les deux jeunes filles sont vraiment sympathiques.
Museo de la CocaEntrée : 10 soles/personne pour le musée
Adresse: Calle Palacio 122, San Blas, Cusco (au bout d'une de ces charmantes entrées un peu cachées de Cusco)
Lundi-dimanche 9h-19h
Page Facebook: https://www.facebook.com/MuseoDeLaCocaCusco