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Les dernières déclarations d'impôts électroniques devront être envoyées le 9 juin. | AFPQuand on parle de payer ses impôts, tout le monde pense au rituel annuel de la déclaration de revenus. La feuille verte qui atterrit au printemps dans la boîte aux lettres, déchiffrer le jargon administratif, ressortir les fiches de paye de l'année, vérifier les salaires... et la douloureuse qui tombe à la rentrée.D'après un sondage Opinion, cet exercice est un calvaire pour 38% des Français. Ils sont aussi 39% à attendre le dernier moment pour la remplir et 47% en éprouvent une violente envie de quitter le pays. Avec la date butoir du 9 juin pour les déclarations électroniques qui se rapproche, la tension est à son comble.Franchement impopulaire, certains le critiquent durement, surtout à droite. Les arguments? Injuste, il n'est payé que par 47% des foyers français. Insupportable, il ponctionne durement les classes moyennes et supérieures. En 2013, les 10% des ménages les plus aisés ont réglé 67% de la facture. C'est connu, en France, les riches payent pour les pauvres.Et pourtant.... Parmi les impôts que payent les particuliers, l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) n'est pas celui qui pèse le plus sur leur budget. Même s'il a rapporté 69 milliards d'euros en 2014.Loin devant les autres, c'est la TVA qui arrive en tête. Elle a fait entrer 138 milliards dans les caisses de l'Etat l'an dernier. Soit deux fois plus que l'lRPP. Cette taxe pèse directement sur le pouvoir d'achat des Français, mais ce n'est pas à proprement parler un impôt sur le revenu. C'est à travers leur consommation qu'ils sont ponctionnés. Techniquement, un travailleur (vraiment) motivé pour vivre en autarcie en serait dispensé.Recettes fiscales | Create infographicsCe que l'on sait moins, c'est qu'il existe un autre impôt sur le revenu qui rapporte plus que l'IRPP: la contribution sociale généralisée (CSG). En 2014, elle a ramené 92 milliards d'euros, soit 33% de plus.Surpris? C'est normal. Son fonctionnement est tellement différent de l'IR qu'il est difficile de faire le lien. Pour commencer, la CSG est prélevée "à la source", sur votre fiche de salaire, quand l'IR tombe avec un an de décalage. Ensuite, son calcul est individualisé. Le taux varie de 3,8 à 7,5% selon que vous soyez retraité ou salarié, mais il ne prend pas en considération les enfants à charge, par exemple. Enfin, personne n'y échappe, là où l'IR ne concerne que 47% des foyers.Cette simplicité d'utilisation, comparée aux niches fiscales qui grèvent l'IR, a fait de la CSG l'impôt chouchou de Bercy. Depuis sa création en 1991, son taux standard est passé de 1,1 à 7,5%. "Sous Rocard, elle était faible, ce n'était pas gênant. Mais elle a augmenté dans une dérive libérale. C'est un impôt facile à gérer et de grand rendement", explique Marc Wolf, auteur d'une étude sur l'impôt pour Terra Nova, un think tank marqué à gauche.De fait, entre les taux fixes de la TVA et de la CSG, le système d'imposition français n'est en fin de compte pas aussi progressif qu'on le croit. Une situation que Thomas Piketty a dénoncé dans son ouvrage Pour une révolution fiscale, dont est extrait ce graphique.Taux global d'imposition en fonction des revenus, tous prélèvements confondus.
L'identification de la CSG comme un véritable impôt sur le revenu est l'un des enjeux de la réforme du prélèvement à la source. "Quand nous disons intégrer CSG et IR, c'est pour qu'il soit reconnu que les pauvres payent aussi l'impôt, et même beaucoup",conclut Marc Wolf.Le HuffPost | Par Jean-Baptiste DuvalPublication: 07/06/2015
http://www.huffingtonpost.fr/2015/06/07/declaration-impots-2015-impot-revenu-tva-csg_n_7517266.html?ncid=tweetlnkfrhpmg00000001