
L’objectif principal de ce colloque de deux jours et dont les travaux ont pris fin dimanche, « est de réunir des voix, des moyens nécessaires et des procédures à suivre pour permettre aux Palestiniens de défendre devant la justice pénale internationale leurs droits face aux crimes perpétrés par Israël dans les territoires palestiniens dont l’agression contre la bande de Ghaza l’été dernier ». Pour Catherine Maia, professeur de droit international à l’université Lusofana de Porto (Portugal), la CPI doit se saisir de l’affaire des crimes contre l’humanité contre le peuple palestinien sans quoi, dit-elle, » elle risque de perdre de sa crédibilité ». La CPI se trouve actuellement dans une situation « très inconfortable », il est temps donc, selon elle, qu’elle (la CPI) juge de affaires autres qu’africaines ».
La CPI qui a commencé à fonctionner, rappelle-t-elle, en 2002, n' »a pas beaucoup d’affaires jugées, le peu qu’elle a eu à traiter sont liées à des pays africains la raison pour laquelle a été fortement critiquée ». « La CPI doit prouver donc son indépendance et sa crédibilité », a-t-elle estimé. Mme. Maia, qui a été également chargée de présenter une communication intitulée « la relation juridique entre le procureur général près la CPI et l’Etat palestinien » de Manuel Eynard, un étudiant français spécialisé en droit international, a relevé quelques obstacles qui pourront avoir raison de l’aboutissement de la cause palestinienne près de la CPI.
Selon Mme. Maia, il sera difficile pour la Cour d’enquêter sur le terrain car, explique-t-il, « la cour ne dispose pas de force propre, Israël va utiliser tous les moyens possibles pour éviter d’être jugé par la cour », mettant l’accent sur la coopération en tant que gage pour l’aboutissement de la cause palestinienne. Le colloque a vu la présence, en plus des spécialistes du droit, de l’ambassadeur de la Palestine à Alger, Aissa Louay, maître Mohamed Kamel Rezzag Barra, Maître Roland Weyl, défenseur des causes justes celle de la Palestine et de l’Algérie. Il était le premier avocat français à se rendre en Algérie en 1953 avant le déclenchement de la Révolution nationale pour défendre la résistance algérienne.
Source : Algerie1