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Aubry et les reconstructeurs dans la presse régionale

Publié le 03 juin 2008 par Marc Vasseur
Aubry et les reconstructeurs dans la presse régionale. LA REPUBLIQUE DES PYRENEES
Jean-Michel Helvig

"(...) Dans ce registre, les " reconstructeurs " font très fort en amalgamant des gens qui sur le plan de l'intégration européenne, de la conception de l'économie, du rôle de l'Etat et des syndicats dans la politique sociale, ou même des réformes de société, n'étaient d'accord sur pas grand chose jusqu'à ce qu'il y a peu. On attend toujours de voir ce sur quoi ils s'accordent désormais, sinon pour éliminer des rivaux dangereux. François Hollande qui n'est pas de l'opération, mais cherche aussi à neutraliser Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, a au moins l'habileté, sinon la simplicité de poser de bonnes questions avant d'asséner de fausses réponses. C'est, à tout prendre, plus convenable que les propos fielleux de Martine Aubry à l'égard de Ségolène Royal qui, s'ils étaient exprimés dans la voix d'un homme, seraient à juste titre dénoncés comme méprisants et machistes."

LE MIDI LIBRE
Michel Noblecourt

"(...)La réunion des 'reconstructeurs' a été le rendez-vous des faux- semblants. Au-delà de quelques généralités sur le marché et la mondialisation, il s'agit d'un rassemblement hétéroclite où se retrouvent des partisans du oui et du non au référendum de 2005 sur l'Europe qui n'ont pas d'idée commune sur la rénovation du PS. Chaque sensibilité va présenter, fin juin, sa propre contribution avant d'envisager une éventuelle motion commune. Faux-semblant aussi sur le leader à opposer à Mme Royal ou à M. Delanoë. Mme Aubry a fait son retour au PS mais elle juge que son éventuelle candidature au poste de premier secrétaire est très prématurée. Les strauss-kahniens sont divisés. Pierre Moscovici, candidat déclaré, refuse d''adouber un troisième présidentiable'. Et Manuel Valls, absent de la réunion, plaide pour une relève 'générationnelle'. Point mort."

SUD-OUEST
Franck De Bondt

"(...) La participation à cette coalition de Martine Aubry -l'autre femme du PS qui est l' antithèse de Ségolène Royal- est une indication majeure. La maire de Lille ne cache pas sa détestation du style Royal, à qui elle reproche son égocentrisme et son populisme racoleur. Son moteur : retrouver au Parti socialiste la place que Ségolène lui a volée. Après une courte traversée du Nord, sa réélection triomphale à la mairie de Lille, fondée sur un bon bilan et un rassemblement extra-large autour de sa personne, l'a rassérénée. Si les " reconstructeurs " s'entendent pour couper la route aux deux échappés, Royal et Delanoë, ils ne sont pas encore prêts à rouler pour Martine Aubry. Pour l'instant, celle-ci ne jure que par le travail collectif de remise à jour du programme socialiste. Mais à l'heure des comptes, elle ne désespère pas d'incarner elle-même la rénovation, ainsi que cette " troisième voie " dont on sait seulement qu'elle devra être différente de celles qui ont conduit la gauche à perdre trois fois de suite l'élection présidentielle."

L'ALSACE
Patrick Fluckiger

"(...)D'ailleurs Martine Aubry a balancé quelques rafales en direction de Ségolène Royal et de Bertrand Delanoë, choisissant de faire un carton sur l'ordre juste de l'une et sur le " libéralisme " de l'autre, notamment. La Dame des 35 h a décidément une méthode bien à elle pour assurer la paix civile. Une méthode qu'il ne faut surtout pas enseigner aux casques bleus du Kosovo et du Liban, si on veut maintenir le calme dans ces régions ! Pierre Moscovici, qui est candidat déclaré au fauteuil de premier secrétaire - et membre du " pôle des reconstructeurs " au titre des amis de DSK - , s'est montré agacé par la médiatisation de la maire de Lille. Il voit poindre, non sans raison, le nez d'un " troisième présidentiable ". Et s'il n'y en avait que trois... Il va falloir d'urgence convoquer un conseil de sécurité pour pacifier les pacificateurs."

LIBERATION CHAMPAGNE
Jorge D'Hulst

"(...) Comme ni Ségolène Royal, ni Bertrand Delanoë ne semblent s'imposer auprès des militants socialistes, il existe un espace pour un troisième homme ou femme. Et Martine Aubry entend à l'évidence jouer un rôle de premier plan dans les mois à venir. Déjà, elle donne le sentiment d'être l'élément fort des reconstructeurs. De tous, c'est elle qui l'a nettement emporté hier à l'applaudimètre. Or, avant d'apparaître davantage au grand jour, elle avait déjà marqué des points en obtenant que le congrès du PS se déroule à Reims. Ce qui sera un avantage pour elle puisque cette ville est détenue depuis mars par une de ses proches, Adeline Hazan. Sauf que pour Martine Aubry prendre le PS ne voudra pas forcément dire acquérir un avantage décisif pour 2012. Car il serait étonnant, qu'au sein des reconstructeurs, Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn tirent un trait sur leurs ambitions."

LA REPUBLIQUE DU CENTRE
Jacques Camus

"Et si le "troisième homme" que se cherche avidement le PS pour échapper au duel Royal-Delanoë était, en fait, une "deuxième femme"? Autrement dit, Martine Aubry. Le nom de la maire de Lille se réinstalle avec de plus en plus d'insistance sur la scène nationale, sans qu'on sache vraiment s'il s'agit d'une nouvelle lubie médiatique ou d'un vrai "désir d'Aubry" au sein du parti. À moins que ce ne soit la fille de Jacques Delors qui éprouve un réel désir de PS. Le drame au sein de ce parti, c'est que les haines individuelles sont tellement fortes que plus personne ne peut bouger, au nom du collectif, sans être suspecté d'agir pour son propre compte. Et bien malin qui pourrait démêler le vrai du faux. Ainsi, la "journée d'échanges et de débats", organisée, hier, à Paris autour de Martine Aubry avec Laurent Fabius, Arnaud Montebourg et les strauss-kahniens, a-t-elle davantage ressemblé à une entreprise de démolition qu'à une ébauche de reconstruction. Derrière les grandes déclarations de principes invitant à "hisser haut les valeurs de gauche", on a plutôt distribué des coups bas.(...)"

LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE
Patrice Chabanet

"(...)La réunion qui s'est tenue dimanche à Paris et qui a réuni les adversaires d'hier a déjà consacré le grand retour de Martine Aubry. Sa prise de parole a dépassé le cadre de la simple contribution militante. En quelques mots, elle a réglé son compte aux deux compétiteurs déjà en piste. Elle a plaidé pour un socialisme sans autre "épithète", une flèche pour Delanoë et son approche "socialiste et libérale". Elle s'est prononcée, avec la même vigueur, contre l'"ordre juste", cher à Ségolène Royal. En clair, même s'ils s'en défendent, les "reconstructeurs" du Parti socialiste sont à la recherche d'un leader. Tout simplement parce que pour s'opposer à Royal et Delanoë qui personnalisent le débat d'idées il ne suffit pas d'avoir un programme, mais une personnalité qui l'incarne. Qu'ils le veuillent ou non, les socialistes subissent aussi la nouvelle donne imposée par Nicolas Sarkozy. La politique s'exprime d'abord par la présence physique du leader, parce que réputée plus lisible et plus audible.(...)"

LA NOUVELLE REPUBLIQUE DU CENTRE OUEST
Hervé Cannet

"(...) Outre que le PS n'arrive toujours pas à définir ce qu'il devrait être (un grand parti de centre gauche, un grand parti ouvert aux vents de la gauche extrême ou un grand parti ni-ni, ni Bayrou, ni Besancenot), il est encore et toujours un enjeu de pouvoir personnel. Capable de s'allier les éléphants et les durs des 35 heures, à la fois deloriste, jospiniste et " fière d'être socialiste ", gestionnaire reconnue, régionaliste convaincue, européenne sans faille, Madame le maire de Lille a réussi [hier à Paris] un come-back somme toute inattendu. Et fait valider un indiscutable profil de présidentiable. Son enthousiasme retrouvé a d'ailleurs éclipsé les autres prétendants, séduits les militants et intéressé les médias. Mais au PS, l'histoire a enseigné qu'il convient de ne pas s'emballer. Et un, et deux, et trois candidats. Et à la fin du match, c'est toujours la droite qui gagne ?"

L'UNION
Jean-Michel François

"(...) Delanoë ou Royal ? La belle affaire, nous disent les nouveaux " reconstructeurs ", oublieux de leurs divergences européennes, qui veulent ¬ aujourd'hui ¬ sortir de cette alternative qu'on annonce inéluctable. Pour qui, pour quoi ? Qu'ont-ils à offrir de mieux ou de plus dans ce parti, où comme partout en France, chacun rêve de bâtir ou de reconstruire ? La maire de Lille, Martine Aubry, veut-elle profiter du congrès en terre amie (à Reims avec Adeline Hazan) et de la mise à mort des 35 heures qu'elle a créées, pour fédérer une armée mexicaine afin de se positionner pour 2012 et prendre ainsi le relais que son père avait laissé tomber en 1995 ? Ce serait oublier bien vite l'appétit des seconds couteaux, les Valls et autres Moscovici qui n'ont pas envie de se laisser tondre l'herbe sur le dos. Et plus encore tous ceux qui ne sont pas sortis du bois, et qui attendent de pouvoir s'afficher en recours de la dernière heure."

Sources : nouvel Obs.com

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