Qui n’est pas nostalgique en voyant des Playmobils, avec leurs jambes raides, leurs mains en crochet, et surtout leur coupe de cheveux emblématique ?
Les média viennent d’annoncer le décès du créateur des Playmobils, Horst Brandstätter. En 1974, il avait eu l’idée de se démarquer de la mode des petits soldats de plomb en créant des sets de petits jouets en plastique modulables et réutilisables, limitant ainsi le besoin en matière première (et donc le coût en pétrole), tout en créant une source d’amusement sans fin pour les bambins du monde entier. On connaît le succès qui a suivi, ayant tous déjà eu une boîte de Playmobils dans les mains.
Disposant au départ de seulement 3 figurines masculines, la collection s’est étendue : premier personnage féminin en 1976, suivi des enfants en 1981, et du bébé en 1984 : la famille était complète.
La tribu s’est depuis encore bien élargie, allant du pompier au pirate, en passant par le mammouth, le prêtre ou encore le pharaon.
Finalement, le seul set qui n’existait pas encore, c’était celui des Playmobils… souffrant de handicap. Et oui, car on avait pensé à faire des Playmobils d’hommes préhistoriques (un sujet pas franchement ancré dans le quotidien) mais pas de personnes handicapées !
Cette lacune est sur le point d’être rectifiée : Playmobil annonce la création d’un set incluant des personnages handicapés (dont une partie des recettes sera reversée à des associations), ainsi que sa volonté d’inclure à l’avenir plus de personnages handicapés dans leurs boîtes.
Une annonce qui met du baume au cœur, car l’industrie du jouet est malheureusement souvent en retard sur les questions de diversité – ou s’y attaque malhabilement, en enchaînant les clichés. Chez le grand rival de Playmobil, par exemple, on a voulu se pencher sur les questions de genre, ce qui a donnée les « Lego Friends », des Lego « destinés aux petites filles », représentants des personnes féminins dans un monde rose et violet (aïe) nommé Heartlake City (re-aïe) dont les activités se limitent à faire des cupcakes ou aller au salon d’esthétique (aïe aïe aïe).
Playmobil prend donc une décision louable, sur la base d’une idée qui lui a été proposée par Toy Like Me, une campagne de sensibilisation lancée par des parents britanniques dont les enfants handicapés souffrent de ne pas être représentés dans les jouets du commerce.
Les Playmobils handicapés imaginés par ToyLikeMe
Le fabricant de poupées personnalisées Makies avait déjà relevé le défi, en proposant des poupées déficientes visuelles ou auditives.
On attend avec impatience de découvrir d’autres initiatives de ce genre. Lego, Barbie, à vous de jouer !