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Picoty veut trente ans. Le renouvellement de l’AOTétait discuté hier en préfecture de Région

Publié le 10 juin 2015 par Blanchemanche
#AOT #Picoty #LaRochelle #RESPIRE
Le renouvellement de l’autorisation des dépôts de carburant Picoty était discuté hier en préfecture de Région.
Picoty veut trente ansLes quatre cuves dans lesquelles sera stockée l’essence, pour l’éloigner des habitations, sont en cours de construction.© PHOTO PASCAL COUILLAUD / « SUD OUEST »Le 31 décembre prochain, la société Picoty saura si elle peut ou non continuer d'exploiter son dépôt d'hydrocarbures à la Pallice. C'est la date butoir pour le renouvellement de son autorisation d'occupation temporaire (AOT), forme de droit du sol accordé au pétrolier par le Grand Port maritime, une partie du site se trouvant sur le domaine public maritime.Un domino dangereuxSi Picoty ne décroche pas son autorisation d’occupation temporaire à la fin de l’année, c’est la pérennité de l’entreprise pétrolière qui sera menacée. Pour le Grand Port, le choc serait aussi rude et l’on voit mal son directoire ne pas signer cette convention.Car la disparition du pétrolier signifierait du même coup l’effacement de 2 millions de tonnes de trafic par an, sur les 9,4 millions actuels.Du coup, les recettes seraient en baisse aussi et, pour préserver l’équilibre des comptes, l’autorité portuaire serait probablement conduite à augmenter ses tarifs. Ce qui ne manquerait pas d’affecter la compétitivité de la place portuaire et atteindrait, par effet de ricochet, l’ensemble des filières du Grand Port.Dans le contexte de tension qui entoure depuis plusieurs années la présence des cuves à proximité des habitations de la Pallice, l'instruction de cette demande d'AOT que Picoty déposait en début d'année au Grand Port, ravive les craintes des riverains. C'est la raison pour laquelle la préfète de région réunissait hier les parties prenantes pour une concertation.La démarche d'Elisabeth Borne répondait à une demande du ministère de l'Écologie. Elle préfigure un débat, ce vendredi, devant le conseil de surveillance du Grand Port maritime qui a inscrit le sujet à son ordre du jour. L'exécutif portuaire doit émettre un avis sur la demande de Picoty.Nouveau recul annoncéHier à Poitiers, les deux représentants de Picoty présentaient le projet de l'entreprise. De ce que nous savons, il consisterait, avant la fin de l'année, à coller au plan de prévention des risques adopté en décembre 2013. À savoir, éloigner les essences des habitations et les stocker dans les quatre cuves à double paroi actuellement en cours de construction. Du gazole remplacera alors l'essence dans les cuves proches du bâti.L'entreprise creusoise déclare aussi son intention de ne plus stocker de matières dangereuses dans ces mêmes cuves, à moyen terme. Elle se donne un délai de dix ans pour le faire. L'évolution du marché des hydrocarbures va vers un rééquilibrage des flux, au profit de l'essence. Picoty pourrait donc, si le marché le commande, réorganiser son site. Ce qui est dit, c'est que les cartes seraient alors rebattues pour éloigner plus encore les essences de la frange urbaine. Certains des présents ont pu comprendre que de tels investissements seraient alors pris en charge par le pétrolier. Tous ces éléments présentés incitent l'entreprise, qui est présente à la Pallice depuis 1968, à formuler la demande d'une AOT de trente ans, durée - rapporte un témoin - qui permettrait d'amortir les investissements.Pour les élus, cinq ansLa précédente AOT accordée à Picoty était de quinze ans. La demande de renouvellement intervient alors qu'en octobre dernier, le Grand Port signait une AOT de vingt ans pour l'autre pétrolier mitoyen du site, la société SDLP. Un renouvellement qui n'avait pas levé l'ombre d'une contestation, le site SDLP étant, il est vrai, un peu plus éloigné des premières maisons palliçoises.Pour le président du directoire du Grand Port, qui a peu pris la parole durant ces échanges, la convention de l'AOT sera discutée « à la virgule près ». Ce qui rejoint entre les lignes la position du président de l'Union maritime, Philippe Joussemet, qui serait favorable à une formalisation écrite des engagements de Picoty, « si cela doit lever les inquiétudes ». Présente elle aussi, l'adjointe au maire en charge des risques technologiques se réjouit que ce cap de la concertation ait été atteint. « Le plan de prévention des risques a été signé, c'est un préalable, ajoute Sophorn Gargoullaud. Dans la présentation de Picoty, et c'est nouveau, on entend que d'ici dix ans, il y aura deux cuves en moins. Ce n'est pas sept. Nous élus locaux, disons qu'une AOT de cinq ans serait acceptable, mais pas plus de dix ans. Que l'on ne nous reproche pas, ensuite, d'être restés sans rien faire face au risque. »PHILIPPE BAROUX ET LUC BOURRIANNE Publié le 10/06/2015 http://www.sudouest.fr/2015/06/10/picoty-veut-trente-ansun-domino-dangereux-1946485-1390.php

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