Dans les milieux dirigeants européens, on appelle de ses vœux pour un état policier qui puisse garantir des hauts rendements sonnants et trébuchants et ce, au mépris de toute considération humaine. Un état policier fort qui puisse annihiler tous les droits des travailleurs, tel est l'objectif poursuivi dans les hautes sphères. Toute réminiscence des conventions collectives qui protégerait ces droits doit disparaître. L’union européenne de Jean-Claude Juncker voudrait, en effet, allonger le temps d’esclavage, au-delà de 67 ans si possible. Augmenter les prix de la consommation et diminuer les salaires ainsi que, bien entendu, les pensions qui devront encore diminuer de 1,8 milliard.
Le fait que toutes ces mesures soient profondément inhumaines n'a pas la moindre importance.
On se fiche complètement de la Grèce, de sa Constitution et de son Parlement, des résultats des dernières élections, de la population de ce pays dont 3 millions de citoyens ont dépassé de loin le seuil de pauvreté.
On se fout des chômeurs. Peu importe s’ils représentent un peu plus d’un quart d'une population, dont 9 personnes sur 10 sont exclues de toute allocation. Bref, L’Union européenne prône la fin du contrat social ; la mort de la Démocratie.
La toute dernière proposition de la Commission européenne et du Fonds monétaire international pour « négocier » la dette grecque, préconise, tout simplement, l’étranglement de la Grèce, jusqu'à l'asphyxie ; un waterboarding exécuté efficacement et en toute impunité par la Troïka ; une nouvelle manifestation du génocide économique, rendu légitime par la voracité de la Finance internationale.En laissant cette dernière devenir l’arbitre de l’économie, l'Europe a fini par installer en son sein une économie de délinquants et des trafiquants. Dorénavant, ces pratiques transgressives sont logées au cœur de l’institution européenne et Jean-Claude Juncker est au centre de la big combine : le renard dans le poulailler déclare que les prépensions doivent être supprimées. Toute aide sociale aux pensionnés à très bas revenu doit être stoppée. Les salaires et comptes courants doivent être susceptibles d’être saisis sans ménagement. Toute facture non payée en temps et en heure doit être dépistée et honorée de gré ou de force. Toute négociation salariale sans l’accord de l’Union européenne sera supprimée. Autre suppression programmée : celle du taux le plus bas de la TVA qui implique, entre autres, que la TVA sur les médicaments pourrait passer à 11% ; quant à la TVA sur l’électricité et l’eau, elle pourrait à nouveau escalader jusqu'à 23%. Les privatisations devront s'étendre aux secteurs de l’éducation, de la santé, du logement, du transport. Les ports, bâtiments et autres biens de l’Etat grec, devront être mis en vente d’ici à la fin octobre. Tel est le programme effroyable que propose la Troïka. Face à ce couperet, il ne reste aux Grecs qu'une seule alternative : sortir sereinement du chantage et de l'arrogance européenne. Bâtir son avenir sans la pression exacerbée à l’extrême, sans la menace permanente de l’épée de Damoclès.Le bordel inimaginable qui risque de se produire dans L’Union européenne ne sera jamais imputable aux Grecs mais bien à l’aveuglement et à la rapacité de ses dirigeants. Comme le disait Tsypras il y a quelques jours dans le journal Le Monde, « la question grecque ne concerne pas exclusivement la Grèce, mais se trouve au centre d’un conflit entre deux stratégies opposées sur l’avenir de l’intégration européenne.
La première, vise l’approfondissement de l’intégration européenne dans un contexte d’égalité et de solidarité entre ses peuples et ses citoyens. Ceux qui soutiennent cette stratégie partent du fait qu’il est inadmissible de forcer le nouveau gouvernement grec à appliquer les mêmes politiques que les cabinets sortants, qui ont d’ailleurs totalement échoué. Sinon, nous serions obligés de supprimer les élections dans tous les pays qui sont soumis à un programme d’austérité.
Nous serions aussi obligés d’accepter que les premiers ministres et les gouvernements soient imposés par les institutions européennes et internationales et que les citoyens soient privés de leur droit de vote jusqu’à l’achèvement du programme. Ils sont conscients que cela serait l’équivalent de l’abolition de la démocratie en Europe et le début d’une rupture inadmissible au sein de l’UE. Enfin, tout cela aboutirait à la naissance d’un monstre technocratique et à l’éloignement pour l’Europe de ses valeurs fondatrices. »
Víctor Raúl Gamarra