Son visage blanc barré de deux traits noirs et sa démarche pataude ne laissent plus de place au doute, c’est bien un blaireau qui s’approche…
D’abord une silhouette se dessine au loin, trop trapue pour un chat, trop foncée pour un renard, elle fouille méthodiquement le sol du champ fauché en avançant à pas saccadés. Nous approchons de quelques pas et nous installons à plat ventre. Trop occupé à rechercher son repas du soir, le petit être ne s’en émeut pas. Son visage blanc barré de deux traits noirs et sa démarche pataude ne laissent plus de place au doute, c’est bien un blaireau qui s’approche.
Malgré un vent défavorable et l’absence de réel camouflage, le petit ours des champs s’avance de plus en plus. Vingt mètres, quinze, dix, cinq… Les cliquetis étouffés du déclencheur lui font parfois brièvement lever la tête avant d’aussitôt reprendre sa quête de vers de terre. Durant la vingtaine de minutes que le blaireau aura passé en notre compagnie, nous profitons de réaliser quelques images et d’admirer cet être des bois d’habitude si discret et méfiant, conscient du caractère privilégié de cette rencontre offerte par Dame Nature…
Val-de-Travers, le 14 juin 2015