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Philae s’est réveillé et il va bien !

Publié le 14 juin 2015 par Pyxmalion @pyxmalion

Sept mois après son atterrissage sur le noyau de la comète « Tchouri », Philae a repris contact avec Rosetta. Le robot qui s’était endormi, faute d’énergie suffisante, a visiblement bénéficié de l’ensoleillement croissant que reçoit l’astre sur lequel il s’est posé, à mesure que celui-ci se rapproche de notre étoile.

Excellente nouvelle ! : ce samedi 13 juin à 20 h 28 TU (22 h 28 en France métropolitaine), sept mois après son entrée en hibernation sur la surface de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko, le robot Philae a témoigné de signes de vie… « Philae est vivant ! » s’est exclamé le président du CNES, Jean-Yves Le Gall lors de son allocution à la presse, le matin du 14 juin. « Nous avons pu récupérer des signaux de sa part pendant deux minutes ainsi que 40 secondes de données » a-t-il annoncé à l’AFP.

Hello Earth! Can you hear me? #WakeUpPhilae

— Philae Lander (@Philae2014) 14 Juin 2015

Le centre d’opérations spatiales de l’ESA à Darmstadt rapporte que plus de 300 paquets de données ont été analysés par les équipes de l’atterrisseur au DLR et 8 000 sont attendus pour le prochain contact. Les informations stockées dans la mémoire de masse de Philae leur permettront alors de reconstituer ce qu’il s’est passé ces derniers jours.

Tout ce l’on sait pour l’instant est que « Philae va bien ». Dans le communiqué de presse de l’ESA, le professeur Stephan Ulamec (chef de la mission au DLR) explique que l’atterrisseur « opère en ce moment à une température d’environ – 35 °C et il dispose de 24 Watts ». Par l’entremise de la sonde Rosetta qui continue d’escorter et étudier « Tchouri », Philae a « parlé » durant 85 secondes. Les données analysées racontent qu’il s’est réveillé plus tôt, mais n’avait pas encore eu, cependant, d’occasion d’entrer en contact.

philae-awake

Rappelons que le 12 novembre 2014, suite à un mauvais déclenchement d’un harpon, Philae a rebondi plusieurs fois sur le « dos » du noyau cométaire pour finalement — et fort heureusement — s’immobiliser contre une sombre falaise à quelques centaines de mètres du lieu d’atterrissage initialement prévu. Sans savoir exactement où il se cachait, le robot a pu malgré tout travailler durant deux jours, jusqu’à épuisement de sa pile embarquée. Puis, faute d’un ensoleillement suffisant dans ce nouveau site baptisé Abydos, ses panneaux solaires n’ont pu recharger sa seconde batterie laquelle aurait permis de prolonger ses opérations et investigations. Livré à de très longues nuits glaciales (- 70 °C), l’atterrisseur de la taille d’une machine à laver s’est inexorablement enfoncé dans un sommeil profond… Jusqu’à ce que, comme l’espéraient bon nombre de scientifiques et de techniciens, il sorte de sa torpeur, profitant de l’énergie croissante apportée par le Soleil. L’astre chevelu, corps étonnamment sombre composé de roches et de glaces, approche en effet de son périhélie, le 13 août prochain. Les jets de gaz fusent de toutes parts (voir des images récentes ici).

Quelques jours avant cette merveilleuse annonce du réveil de Philae, l’ESA révélait que celui-ci avait été enfin localisé, à une dizaine de mètres seulement du site supposé d’après les calculs basés sur sa trajectoire. En comparant des images prises avec la caméra Osiris de Rosetta, des chercheurs en ont conclu qu’il s’agit certainement du robot.


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