Le Président de la République, les ministres, les députés, les spécialistes… se succèdent pour donner leur avis concernant le prélèvement à la source et son éventuelle mise en œuvre dès 2018 et force est de constater que les avis divergent.
Prélèvement à la source : passage en force du gouvernement, pas forcément pour le meilleur
D’un coté on a la volonté du Président de mettre en place ce système de prélèvement à la source car il l’a promis et veut le faire, sans doute histoire de gagner des points en vue de l’élection présidentielle 2017 (histoire que l’on ne puisse pas lui reprocher de ne pas avoir tenu cette promesse lors de la campagne qui a mené à son élection en 2012), et de l’autre coté on a ceux qui sont contre, menés notamment par le principal syndicat des Finances Publiques qui a clairement dit que ce n’était pas une bonne idée.
Dernières déclarations en date, celle de Michel Sapin qui annonce que le prélèvement à la source sera « lancé de manière irréversible » pour être effectif en 2018 et celle de Christian Eckert qui a annoncé que si le prélèvement à la source était mis en place en 2018 alors 2017 serait une année blanche.
Ce qui signifie que les contribuables paieront en 2017 leur impôt sur les revenus de 2016 et en 2018 seront prélevés à la source. Donc qu’ils ne paieront pas d’impôt sur les revenus de 2017 ?
Rappelons juste que l’impôt sur le revenu représente 70 à 75 milliards d’euros de recettes (cf : recettes budget 2015), et que vu le niveau du déficit de la France et l’incapacité des gouvernements successifs à réduire le train de vie du pays il semble tout à fait illusoire de croire qu’un gouvernement va abandonner des dizaines de milliards d’euros de recettes…
Bruno Leroux, président du groupe PS à l’Assemblée nationale, a néanmoins précisé que seuls les revenus salariés 2017 ne seraient pas imposés. Ainsi les revenus du patrimoine, les primes exceptionnelles et les revenus des indépendants encaissés en 2017 seront imposés en 2018.
Un autre point noir qui se profile est la mise en place qui devrait débuter dès 2016, soit dans 6 mois. Ce qui semble extrêmement court. Et que l’on se rappelle le désastre causé par le logiciel de gestion des salaires des militaires français (LOUVOIS) qui, malgré des années passées à le mettre en place, a totalement dysfonctionné, mettant dans de tristes situation des soldats qui n’ont pas touché de solde pendant plusieurs mois.
Mettre en place le prélèvement à la source dans un délai aussi court sera donc un risque énorme, soit pour les caisses de l’Etat au bénéfice du contribuable soit pour les contribuables : qui aimerait être prélevé à la source tout en ayant sa mensualisation qui continue en 2018 par la faute d’un « bug » et donc être doublement imposé ?