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LGV à La Rochelle : retour au point de départ

Publié le 19 juin 2015 par Blanchemanche
#LGV #SNCF #LaRochelle

Un seul aller-retour rapide entre La Rochelle et Paris, Surgères oubliée de cette liaison directe et le sud du département tributaire d’une desserte d’Angoulême jugée déficiente : la Charente-Maritime n’est pas à la fête

LGV à La Rochelle : retour au point de départ
Un seul aller-retour quotidien La Rochelle-Paris est prévu contre 4 voulus par les élus© XAVIER LÉOTY

En début d'année 2015, élus et SNCF étaient dos à dos. Chacun campait sur ses positions. Inconciliables. En réponse à ce face-à-face stérile, Jean Auroux est arrivé en février dernier. Le médiateur devait faire travailler les uns et les autres, les rapprocher et au final proposer une option médiane. Hier, à Poitiers lors d'une réunion à la préfecture de région, il a présenté ses préconisations  qu'il a atténuées par la mise en place d'une clause de revoyure, dix-huit mois après la mise en service de la ligne.

Six mois en arrière

Mais avec ses propositions, hier, on est revenu au point de départ, six mois en arrière. Les élus re-découvrent le goût pour la rébellion : « On n'est pas à la fin du film. Ce n'est que l'entracte, on ne baisse pas les bras », promet Dominique Bussereau (président du Conseil départemental).Concernant l'arrivée de la grande vitesse, le département de la Charente-Maritime est traversé par deux enjeux distincts. Pour le Nord et les gares de La Rochelle et Surgères, l'objectif des collectivités est d'obtenir des liaisons directes en un minimum de temps pour Paris (2 h 20), ces liaisons ne desservent pas Poitiers et empruntent un raccordement construit spécifiquement sur la commune de Fontaine-le-Comte dans la Vienne. Pour le Sud (Saintes et Royan), il s'agit de profiter des dessertes angoumoisines pour bénéficier de la vitesse de la LGV après les importants travaux d'électrification de la liaison Angoulême-Saintes-Royan, travaux prévus par le contrat Plan Etat-Région et qui ne seront pas fini avant 2020. Mais d'ores et déjà, dans le sillage d'élus charentais très remontés, Jean-Philippe Machon, le maire de Saintes (1), s'inquiète de « l'incohérence pour l'état d'investir dans la ligne Angoulême-Royan alors que la desserte angoumoisine n'est pas parfaitement assurée ».

Douche froide rochelaise

À La Rochelle, c'est la douche froide. Si le nombre de dessertes de la ville reste inchangé : sept dessertes quotidiennes. Jean Auroux ne propose qu'un seul aller-retour quotidien La Rochelle-Paris en 2 h 20 contre quatre voulus par les élus rochelais (départ de La Rochelle à 7 h 14 et retour partant de Montparnasse à 17 h 30). « Si l'on nous proposait deux allers-retours quotidiens, c'eût été le début d'un geste, d'une discussion. Mais là, ce n'est pas convenable », s'agace Dominique Bussereau. Brigitte Desveaux (conseillère communautaire rochelaise) pointe l'arrivée tardive à Paris de ce seul train rapide : 9 h 34. « Trop tard », selon elle pour la clientèle d'affaires que ce train est censé cibler. Elle regrette aussi que ce train rapide ne s'arrête pas à Surgères mais se félicite de « la solidarité territoriale qui s'est encore exprimée aujourd'hui (NDLR, hier) face au médiateur ». Quant au député rochelais Olivier Falorni, il s'insurge : « On se moque de nous, de notre territoire, de ses habitants, de nos entreprises ».Le président de la Région, Jean-François Macaire, a proposé qu'à « titre expérimental davantage de trains desservent les gares de la région » dès la mise en service de la ligne. Et qu'ensuite après 18 mois d'exercice, on fasse un bilan. Une position partagée par Olivier Falorni. Sans rejeter la proposition du président de Poitou-Charentes, Jean Auroux, le médiateur, a défendu ses préconisations. « C'est une offre améliorée par rapport à la proposition de base de la SNCF mais c'est une proposition maîtrisée car il n'y a rien de pire que des trains à moitié vide. » C'est cet argument de la fréquentation qu'il a vertement fait valoir aux élus rochelais : « Au départ de La Rochelle, il y a un taux de remplissage de 50 %. C'est insuffisant pour ce qui est demandé. »Un argument jugé « frileux » par Dominique Bussereau. Pour lui, « il faut créer une offre pour générer de la demande ».(1) Jean-Philippe Machon est l'un des rares élus maritimes à avoir assisté à la réunion d'hier à Poitier. Catherine Desprez, la maire de Surgères et conseillère départementale, et Brigitte Desveaux, conseillère communautaire de La Rochelle, étaient également présentes.Publié le 18/06/2015  par http://www.sudouest.fr/2015/06/18/retour-au-point-de-depart-1955015-1391.php

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