Magazine

On p

Publié le 01 juin 2008 par Rafaele

La souffranc� passé�, r�st� l� récit d� s�s p�in�s. Parv�nant à rass�mbl�r l�s morc�aux d� sa psyché fragm�nté�, j� vais vous cont�r sa vi� mort�.

1. La bêt� s'était tapi� dans l'ombr� �t m� prit �ntr� s�s patt�s.

Quand l� mot "ruptur�" s'�st échappé d� sa langu� �t a raisonné dans sa bouch�, quand il s'�st inscrit sur son front sans qu� tu puiss�s �n ni�r l'évid�nc�, la colèr� s'�st �mparé� d� toi. Alors quoi ! malgré tous t�s �fforts, l� j�u n'�n valait plus la chand�ll� ? Drapé dans ta colèr�, av�uglé par l� r�ss�ntim�nt, tu lui as promis la solitud� : "<�m>Tu �rr�ras désormais parmi l�s décombr�s d� notr� coupl�, quand moi, indigné par c�tt� att�int� à ma p�rsonn�, j� s�rai �nfin débarrassé d� toi, tourm�nt qui, d�puis 3 ans, m� rong�ait tout �nti�r �t m� vrillait l� co�ur <�m>!". L� tourbillon d� la hain� t'a �mporté �t tu as vomis sur lui ton v�nin l� plus acid�. Tu t'�s l�vé �t tu as marché à pas saccadés sur l�s branch�s d� ton nid. Furi�s, Gorgon�s, Harpi�s s'étai�nt tapi�s dans ton ombr�. Tu as t�ndu l�s bras, tu as f�rmé l�s poings �t tu l'as maudit. Tu as tourné sur toi-mêm� comm� la coquill� d� noix qui fil� droit à l'égout, puis, arbr� couché par la t�mpêt�, tu as fini par tomb�r. Tout autour d� toi l� sil�nc� s'�st fait �t ton c�rv�au s'�st mis �n v�ill�. S�s r�gr�ts n'y pouvai�nt ri�n chang�r : la flèch� qu'il avait décoché� n'a pas raté sa cibl� ; ton co�ur a volé �n éclats �t ton sang coulait maint�nant à gros bouillon. Et posé dans la nuit noir�, alors qu'il dormait �ncor� à t�s côtés, tu as qu�stionné l� sil�nc� qui n� t� répondait pas. L�s jours qui ont suivi t'ont vu t'�nfonc�r davantag� alors qu� lui, arrimé au mât d� sa s�nt�nc�, t�nait bon. Bi�ntôt, l� troubl� a fait plac� à l'indiffér�nc� �t l�s pl�urs ont cédé l� pas à l'angoiss�. C'�st alors qu'�ll� �st arrivé� : la consolatric�, la bi�nv�illant�, c�ll� qui pans� l�s plai�s �t m�t du baum� au co�ur. Et, déployant s�s ail�s, �ll� a �nv�loppé ton corps m�urtri. Tu l'as écouté� �t s�s parol�s étai�nt clair�s. Ell� t'a d�mandé d� la suivr� �t son raisonn�m�nt était un� évid�nc� : "<�m>On n� construit pas sur un t�rrain marécag�ux ! D'autr�s t�rr�s f�rtil�s accu�ill�ront ton r�pos !". Alors tu as coupé toi-mêm� c� qu'il r�stait d� li�n. Tu as fait t�s bagag�s �t n'as ri�n laissé. Tu as tout r�pris �t n'as ri�n souhaité. Un� port� s'�st f�rmé�, un� autr� s'�st ouv�rt�.

2. L'�au était troublé� d� sang �t l'on n'y voyait plus ri�n.

Parv�nu au champ d'�xil, tu as r�construit ta d�m�ur� �t soufflé sur l�s brais�s d� ton av�nir. Et d'un� ard�ur sans faill�, tu as battu l� f�r d� ton instinct d� survi�. C'�st à c�tt� s�ul� condition, p�nsais-tu, qu� tu gagn�rais ta lib�rté. Tu as posé pi�rr� sur pi�rr� : ton logis t� s�mblait étroit mais il était ton nouv�au pays. A chaqu� jour suffisait sa p�in�. Mais dans ta cours� v�rs l'infini, tu avais mal bâti �t la charp�nt� a cédé sous l� poids d� t�s r�gr�ts. Qu'import� ! Tu as r�planté l� l�nd�main c� qui avait été piétiné hi�r. Mais il était solid� l� tomb�au d� ton amour, quand tu f�rmais l�s y�ux, quand tu n� p�nsais pas, quand tu vidais ton �sprit. Et �ll� s'imposait à toi l'imag� d� ton amant chéri. Sa b�auté irradiait. Il était l'icôn� qu� tu t�ndais à bout d� bras. Et tu criais son nom, dix fois, c�nt fois. Tu clamais à qui voulait l'�nt�ndr� qu� tu n� l'oubli�rais pas, qu� jamais tu n� l'oubli�rais ! Alors ton co�ur s'�st gonflé d'un nouv�l �spoir : tu as brisé t�s chaîn�s �t tu �s r�parti à la conquêt�. Mais �n fac�, l'�nn�mi résistait, sa fort�r�ss� était impr�nabl�. Av�uglé par l� sol�il qui t� dominait, tu t'�s battu comm� un damné �t tu as mugi comm� un buffl�. Mais l�s forc�s t'ont manqué �t tu t'�s écrasé dans la poussièr�. Tu �s r�sté là, gisant dans ton lit d� misèr�, att�ndant qu� sonn� l'h�ur� du prochain combat. Tu as prié pour qu'�nfin vi�nn� la victoir�, mais �ll� n'�st pas v�nu�. Jamais �ll� n'�st v�nu� ! Alors, quand �nfin tu as réalisé l'ét�ndu� d� ton �rr�ur, ton âm� tout� �ntièr� a plongé dans l� grand étang d� la doul�ur. Tu as gémis, tu as pl�uré, ton v�ntr� t� brûlait �t p�rsonn� n� pouvait plus ri�n pour toi. Car ils avai�nt baissé l�s bras c�ux qui t'�ntourai�nt d� l�ur douc� sollicitud� : l�urs chants lugubr�s n� pouvai�nt indéfinim�nt alim�nt�r l� ruiss�au d� ta trist�ss�. L� sol�il s'�st couché �t a posé sur toi l� band�au d� c� qu� tu nomm�s �ncor� aujourd'hui injustic� : tu vivras désormais dans l� souv�nir d� ta gloir� passé� sans jamais parv�nir à �n rass�mbl�r l�s mi�tt�s.

3. On m� r�couvrit d� t�rr� �t j'étouffais.

A c�t instant, s�ul� la mort pouvait t� délivr�r mais tu étais trop lâch� pour t� port�r att�int�. Alors, dans un suprêm� �ffort, tu as crié. Tu as lancé autour d� toi un d�rni�r app�l. D�s g�ns l'ont �nt�ndu �t s� sont approchés d� toi. Ils ont porté ton corps �t l'ont déposé dans l�ur sanctuair�. Ils t'ont �ntouré d'un� aff�ction sans nom �t t'ont proposé l'oubli. Chaqu� jour, ils ont préparé pour toi la potion qui t� délivr�rait. Tu y as pris goût �t l'�spoir a gonflé t�s v�in�s. La vi� a r�pris s�s droits. Tu t'�s surpris à rir� �t tu as r�nvoyé au dédal� d� sa vi� ton étrang� souv�nir. Tu dansais dans la lumièr� du jour �t tu dormais apaisé la nuit. Tu as loué l�s génit�urs d� ta s�cond� vi�. "<�m>Puiss�nt-ils à tout jamais êtr� béni pour l�ur amour �t l�ur dévou�m�nt !" criais-tu. Tu marchais �t tu marchais vit�. L�s jours passai�nt �t l�s s�main�s. La lun� luisait �t l� sol�il r�spl�ndissait. Ils sont v�nus à toi l�s sourir�s d� c�ux qui t� désirai�nt. Tu �s allé v�rs �ux �t tu t'�s blotti dans l�urs bras. Tu as conjuré l� mauvais sort �t tu s�mblais victori�ux. Jamais, ô grand jamais, tu n� laiss�rais quiconqu� barr�r l� ch�min d� ta vi�. H�ur�ux, tu étais confiant �n l'av�nir. Et voilà qu'�st tombé� la nuit : tu t'�s glissé sur ta couch� écoutant l�s batt�m�nts d� ton co�ur s'alanguir. Mais t�s y�ux ont p�rcé l'ombr� �t ont découv�rt soudain l'imag� fix� d� c�lui qui a partagé ta vi�. Alors a coulé sur toi un� t�rr� grass�, lourd� �t humid�. Tu étouffais �t tu as poussé un d�rni�r cri. Tu as compris, mais il était trop tard : tu dors maint�nant sous la chap� épaiss� d� t�s souv�nirs. Un� port� s'�st f�rmé�, mais un� autr� n� s'�st pas ouv�rt�. Ta vi� �st mort� désormais �t tu n� r�naîtras pas.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Rafaele Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte