C ‘est la deuxième partie scientifique du billet d’hier que je présente aujourd’hui aux lecteurs
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-Les calculs du matériau choisi et de l’épaisseur de la cuve de la chaudière d’un réacteur ( quelqu ’il soit) sont présentés par le constructeur (AREVA) dans l’avant –projet du Livre de procédé adressé à l ASN ( et même avant ) . C’est donc une phase très préliminaire et qui doit logiquement précéder le travail de l’élaboration des parties de la pièce finale , leur forgeage etc ….
-Si l ASN (qui peut s’appuyer sur les scientifiques du groupe permanent ad hoc et des experts de l IRSN ) les conteste , ASN peut ( et doit) en donner les motifs au constructeur . Toutefois , s il y a ensuite, par exemple modification de la réglementation française ou européenne en matière d’appareils travaillant en pression ,la responsabilité du constructeur ne peut alors être engagée DE JURE a postériori …… Ce qui semble peut-être avoir été le cas pour les premières cuves EPR et pourrait donner alors lieu à un litige financier et même juridique important que je vous laisse a peine entrevoir ! …..
- Il n’est pas question que je développe ici les développements très copieux que nécessitent le calcul et le design d’une cuve de réacteur , LES MARGES PRISES , ainsi que le choix de la nuance d’acier qui devra permettre son élaboration . Comme mes lecteurs s’en doutent surement ,il faut prendre en compte les pressions et les températures maxi et mini possibles de la chaudière , une fois en régime , puis en repos pour chargement- rechargement combustibles , mais aussi toute une catégorie d’occurrences diverses .Depuis 1998 (Alors que le réacteur n°1 de la centrale de Civaux était en maintenance, une fuite d’eau importante – 30 m3 par heure – est apparue sur l’une des deux voies du circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt (RRA) , IRSN /EDF /AREVA se sont très minutieusement penchés sur les problèmes de suivi et de détection de la « fatigue thermique » des matériaux ….
- Par ailleurs , lorsque des pièces d’acier , sont maintenues par différents points de connexion fixes , et subissent des variations de température , soit inhérentes au process, soit accidentelles , elles ne peuvent le faire librement . Les dilatations et contractions entrainent des phénomènes de créations de défauts puis des fissurations ……MA photo vous les détaille pour le circuit RRA
L’ incident de CIVEAUX a déclenché la recherche systématique par EDF de l’identification et l’évaluation des risques potentiels de fatigue ; les circuits RRA des autres réacteurs du palier 1 450 MW – soit la même puissance que Civaux - puis sur tous ceux en exploitation, ont montré qu’il s’agissait d’un problème générique. Toutes les tuyauteries examinées présentaient des fissurations ! ( copier- coller)
« À l’issue de ces 15 années de travaux et de dialogue technique avec l’exploitant, nous comprenons mieux le phénomène », résume Thierry Payen, expert en mécanique des structures à l’IRSN. « L’EPR a été conçu pour éviter toute situation d’exploitation durable avec un mélange nocif de fluides chauds et froids. Les résultats des travaux ont été partagés avec l’industrie nucléaire mondiale, au bénéfice de la sûreté. »
- Les coefficients de dilatation des aciers sont importants par rapport à maints solides familiers (12 10-6 /°K pour l’acier contre 4 10-6 pour le verre pyrex par exemple ) …..Et ils peuvent beaucoup différer entre nuances d’acier ( voir figure) ….
D 'ou l’importance à accorder à l’obtention effective de la composition de l’acier préconisé et la forte réaction de M.CHEVET devant le SENAT signalée dans mon article d hier …..
Et nous voici revenu a un des points les plus importants et à mettre en exergue : l’élaboration précise de l’ acier de la cuve réacteur et la variabilité des diagrammes d’état fer carbone photo ) que je vous traiterais ultérieurement …