Magazine Bien-être

Hélène, au secours !

Publié le 23 juin 2015 par Montaigu

Feu

Suite et fin de mes aventures avec des éditeurs. 

Je récapitulais. Un premier éditeur, très implanté sur le marché,  avait contesté ma légitimité à écrire sur le sujet de l’argent. Une conseillère éditoriale madame T., en avait remis une couche.

Un deuxième éditeur, peu connu du grand public, m’avait fait rédiger un "livre", sans contrat  et me laissait entendre qu’il était hors de question de le publier. J’avais devant moi Nathalie, éditrice, qui semblait très vaguement en charge de mon projet et avait le pouvoir de décider de la suite.  Pour l’heure, elle représentait  ma seule chance. Je n’avais d’autre choix que ravaler mon humiliation et aller plaider ma cause. Elle a accepté de me rencontrer. Ouf! Dire que je n’étais pas à l’aise est un euphémisme. J’ai préparé ce rendez-vous comme un entretien d’embauche et c’est le coeur battant la chamade que j’y suis allée. Elle était assez froide mais professionnelle. Elle m’a livrée des réflexions très intéressantes. Quand même !

 "Le texte ne correspond pas au plan que j’avais lu, initialement. Ce n’est pas la franche rigolade que j’imaginais. Le fond est sérieux dans  une forme légère ". " Pourquoi ne pas poursuivre dans cette veine un peu psy ", a-t-elle réfléchi tout haut, "ça pourrait marcher". "Vous n’êtes pas obligée de découper votre texte en parties distinctes.  Vous pouvez construire votre argumentaire en vous appuyant sur des chapitres au long desquels vous mènerez votre lecteur par la main en le conduisant pas-à-pas pas là où vous voulez qu’il aille ".

"Je ne vois pas précisément votre fil directeur, ça reste confus. Prenez l’habitude aussi d’écrire des phrases courtes. Il y a des endroits que j’aime bien et qui m’ont fait rire (elle me les a pointées), des témoignages émouvants. Je sens que vous aimez les mots. Cependant, il faut tout réécrire. Malheureusement je n’ai pas le temps de m’y coller. Aurez-vous cette énergie ?"

Nous sommes restées ensemble environ une heure et demie. Sans prendre de décision. Elle n’a pas dit clairement non. Ce n’était  pas totalement une fin de non-recevoir. Mais elle n’allait certainement pas se défoncer. 

Nous étions en mars 2013. Courageusement, j’y suis retournée. J’ai réécrit l’introduction. J’ai ajouté un chapitre, beaucoup plus personnel, sur les raisons pour lesquelles je me plongeais dans l’argent. J’ai affiné les 3 chapitres suivants. Je m’aperçois à l’instant où j’écris ce billet de blog, que ces lignes, resteront définitives. 

Et naturellement, je lui ai transmis le tout. Et naturellement, j’ai attendu.

Après quelques relances sur l’air de : " je m’excuse de vous demande pardon ", elle a consenti à me répondre. "Ecoutez, (silence), il y a des répétitions, (soupir), le style ne va pas, (re-silence), j’ai l’habitude de recevoir des manuscrits aboutis. Heu ! J’ai beaucoup de problèmes personnels et je n’ai pas le temps de m’occuper de vous. Je ne veux pas vous rencontrer à nouveau parce que vous être trop convaincante. Je vous rappelle ".

 Que croyez-vous qu’il advint ? Elle me laissa  tomber comme une vieille chaussette. Exit Nathalie. 

L’apprenti-auteur que j’étais s’étais brûlée les ailes. De mon projet, il ne restait que des cendres. Mon moral s’est effondré. Mon énergie m’a quittée. Je me suis sentie glisser vers le statut de loseuse. J’avais la sensation d’avoir attendu un bébé pour rien ou d’être une plante, convenablement arrosée, mais qui ne fleurit pas. Le vide absolu.

Le manuscrit a été enveloppé dans un sac en plastique et déposé au fond d’un placard. Je ne voulais plus en entendre parler. Ma légitimité était morte de rire.

Et je suis partie en vacances.

Mais, mais, un autre chapitre s’ouvrirait, seulement je ne le savais pas encore.


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