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aux Jeux Olympiques de la connerie, les français sont déjà sur le podium #JO2024

Publié le 24 juin 2015 par Mister Gdec

aux Jeux Olympiques de la connerie, les français sont déjà sur le podium #JO2024Entendons nous bien, il ne s'agit pas pour moi de dénigrer le sport, surtout quand il est bénévole, généreux, et accompli pour la seule beauté du geste... Le sport, cela peut être noble, en effet. Sauf quand l'argent en masse vient s'en mêler, comme c'est le cas de tant d' activités humaines, gangrénées par la corruption et les conflits d'intérêts... Ce que j'entends dénoncer là, c'est l'industrie du sport, dont tout un chacun sait à quel point une partie sombre relève de l'économie parallèle, pour ne pas dire criminelle, puisque délictueuse, dans le cas où des sommes d'argent assez folles sont en jeu, qui attirent les convoitises. Le récent scandale de la FIFA, assez énorme et qui n'en finit pas de rebondir de révélation en révélation, toutes plus immorales les unes que les autres, est là pour nous le démontrer très clairement. C'est pourquoi je suis contre ces JO à Paris en 2024, mais pas seulement. Cependant, si l'on peut me démontrer concrètement que tous les marchés publics qui seront organisés à cette occasion sont d'une totale transparence, qu'il n'y aura aucun pot de vin, aucune rétro-commission, que chaque euro sera bien consacré au sport, et non à engraisser tel ou tel plus que de raison, cela adoucirait peut-être mon opposition à l'organisation de ces jeux. Mais cet argument seul n'y suffirait pas. Car un autre critère entre en compte dans mon refus de ces jeux. C'est celui de la situation budgétaire de notre pays, où l'on ne cesse de tenter de nous sensibiliser par tous les moyens au poids de la dette, et à la situation catastrophique de nos finances publiques. Dans un contexte où nos " élites " politiques nous chantent à plusieurs canons et en chœur le refrain de la nécessité de la réduction des dépenses publiques, n'y-a-t-il pas comme un hiatus, une faute de goût, un manque de cohérence à engager des masses d'argent aussi volumineuses qui seraient bien plus utiles ailleurs ? Peut-on encore se payer le luxe pour le seul plaisir des classes aisées de ce pays d'organiser ces jeux auxquels seuls des privilégiés pourront assister, pendant que des millions de nos concitoyens sont au chômage, que des millions d'autres (quand ce ne sont pas les mêmes) vivent sous le seuil de pauvreté, et que des millions d'enfants en France ne mangent pas à leur faim et n'ont pas un toit décent sur leur tête, et qu'ils ne peuvent même pas accéder à l'école dont on nous dit pourtant qu'elle est obligatoire ? Nos pouvoirs publics ne voient-ils donc pas l'indécence de ces jeux, quand on restreint si drastiquement les moyens de nos services de santé, que nos hôpitaux, nos maisons de retraite, et plus largement la globalité du système de santé publique est si gravement sous tension, économique et sociale ? Les mêmes qui nous chantent la ritournelle de la logique austéritaire partout à l'œuvre nous vantent donc à présent la nécessité de ces jeux, qui créeraient des emplois (oui, mais pour qui ?), doperait l'économie (oui, mais pour qui ?), et constitueraient un investissement formidable... On se moque de qui, là ? Rappelons quelques évidences sous forme d'observations très factuelles. Celles-ci sont tirées du rapport même qui a servi à Madame Hidalgo et au Conseil de Paris pour prendre une décision soi-disant éclairée... Il s'agit de celui de Bernard Lapasset, président du Comité français du sport international, CFSI. Notons au passage que j'émets des doutes plus qu'importants sur la crédibilité de ce rapport. Car confier une étude à une structure dont les intérêts sont si intimement mêlés à la concrétisation de ces jeux, voilà qui en termes méthodologiques n'est pas le plus heureux... Passons. Pour le simple fait de faire campagne en faveur de la candidature parisienne, 60 millions d'euros doivent d'ores et déjà être engagés... Une paille, tiens. Et cela, sans aucune garantie que Paris sera choisie. Une somme à verser d'ores et déjà au chapitre pertes et profits du côté gauche, donc. Ensuite, le coût total est évalué (par le CFSI donc... voilà voilà...) à 6,2 milliards d'euros, dont 4.4 milliards à la charge de la collectivité nationale. Si les retombées économiques à attendre de ce projet étaient tout aussi conséquentes, et visaient au moins l'équilibre, pourquoi pas ? je n'y verrais alors aucun inconvénient, si ce ne sont ceux déjà exprimés. Mais une autre étude, économique celle-là, a été réalisée par le cabinet Microeconomix. Sa conclusion me semble indiscutable :

" Ce n'est pas rentable d'organiser les Jeux Olympiques ". Pour Emmanuel Frot (vice-président du cabinet), rentrer dans ses frais -ce qui n'est pas une garantie pour la ville hôte- ne suffit pas quand on dépense les milliards de d'euros nécessaires à une candidature. " On n'a pas besoin de ce rapport pour savoir qu'il n'y a pas de retombées économiques majeures à attendre des JO. En tout cas, elles ne suffisent pas à justifier l'investissement. Car si on raisonne en terme financier, il faut regarder le coût d'opportunité en se posant la question suivante: l 'argent investi dans les Jeux aurait-il rapporté davantage si je l'avais mis ailleurs? Et incontestablement la réponse est oui, y compris pour ce qui est de la création d'emplois" , assure-t-il." Il faut ranger l'argument des retombées financières au rayon des chimères ", abonde Jean-Pascal Gayant, professeur d'économie à l'Université du Mans, spécialisé dans le sport. " On a coutume de dire que les JO, ce sont des coûts publics et des bénéfices privés. C'est malheureusement très vrai ", ajoute celui qui tient le blog Money Time sur le site du Monde.

Selon cet économiste, la conclusion est d'autant plus vraie que l'organisation des Jeux Olympiques est soumise à deux constantes: une inflation croissante du coût et surtout une incapacité à respecter la facture initiale. Jamais, ces 20 dernières années, l'addition affichée dans le dossier de candidature n'a correspondu au coût global de l'événement. A Londres, en 2012, la facture initialement estimée à 5 milliards d'euros a ainsi été multiplié par deux. " A Athènes, en 2004, on a triplé le montant ", précise Jean-Pascal Gayant. ( source)

En temps normal, sachant tout cela, on aurait éventuellement pu en faire malgré tout le choix, si notre économie était un peu plus stable, le budget de l'état plus sain, et les français moins oppressés d'impôts de plus en plus insupportables. Pour le seul plaisir de ces beaux jeux. Mais aujourd'hui, cela m'apparait très clairement comme une folie. Seuls un nationalisme exacerbé, hors sol et hors de toute considération matérielle et humaniste (du pain et des jeux...), ou un égocentrisme exclusivement centré sur une vision purement sportive, donc compétitive (donc honte aux pauvres ? Aux losers ? A tous ceux qui ne peuvent plus se soigner ? Se nourrir ?) peuvent donc justifier une telle déraison. Aussi, j'adresse un petit message personnel à toutes celles et ceux qui soutiennent ce projet totalement mégalomaniaque : arrêtez de me prendre pour un con. Vos arguments ne tiennent pas la route une seconde face à une échelle de priorités qui mettent en première position la simple survie de son prochain. Alors, si vous vous en foutez, ne venez pas m'emmerder ici. Allez troller ailleurs. Vous ne m'intéressez définitivement pas.

Post-scriptum (et oui, je n'écris plus PS depuis longtemps....) : et dire qu'on va engager tant de milliards de dépenses publiques sans à aucun moment me consulter alors que mes impôts sont concernés... Belle démocratie que voilà.


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