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Le goulag du bonheur

Publié le 24 juin 2015 par Delanopolis
Adèle est de retour et nous fait découvrir l' "Archipel de Paris" ainsi nommé par les Delanoïdes, un véritable goulag du bonheur ! Le goulag du bonheur Alors qu’Hidalgo et ses mercenaires multiplient les interdictions de circuler sur les berges de Seine entre Châtelet et Bercy et comptent ainsi préparer les Parisiens aux nouveaux aménagements de la rive droite pour leur bien, il est temps de déambuler rive gauche de l’Alma à Solferino afin de se faire une idée des bonnes intentions de notre édile chef.

Que du ludique et du gratuit ! Des tables de ping-pong bennes à ordure, des cabanes conteneurs maritimes cernées de jardinets ouvriers, des massages relaxants par des étudiants en réinsertion, des cours de gymnastique par des excités du muscle ou bien des cours de relaxation par des néo-bios, des tipis d’indiens recyclables pour anniv’ de folie, un tableau géant à graffitis pour liberté de paroles autorisées, des séquences événementielles autour de sujets préoccupants : la planète, l’eau, la sauvegarde des abeilles, la visibilité des minorités artistiques burquinabées … Une vrai foire des bienheureux que Delanoë nous avait concoctée.

Impressionnant coup de com' à peu de frais, de la récup’ industrielle branchouille, quelques traverses de chemin de fer comme bancs publics, quelques plots de béton pour bloquer les accès à la circulation automobile forcément hystérique et le tour est joué ! Aucun maire ne pourra rendre aux automobilistes les voies sur berges, à moins d’être suicidaire. Il faudra attendre la fameuse crue centenaire pour que le déménagement s’effectue par voie fluviale !

Mais le clou de ces installations, c’est l’Archipel !

Succession d’iles aménagées pour la détente, le farniente, le délassement, l’oubli… Végétation cernée, domestiquée, contrôlée, tapis d’herbes folles qu’il est interdit de fouler à l’ombre de faux pommiers dits d’ornement aux pommes miniatures immangeables, émaillée de mobiliers intégrés : transats de bois imputrescibles mais parfaitement inconfortables dans leur rigidité, dont la taille généreuse invite sans complexe les couples, les trios, les sextets ! Soyons fous ! Mais où le plus souvent s’étale le « first arrived first served», jambes écartées, portable à gauche, sac à dos à droite, tas de chandails au pied pour bien marquer un territoire individuel et repousser toute amorce de partage ; hamacs de corde grossière qui lacèrent le dos dans une tentative brahmanique de retour à un état de nature salutaire ; serre pompeusement nommée aux oiseaux mais sans aucun volatil, où seules quelques pancartes sur des espèces piscicoles invisibles animent la vacuité, parangon de l’art de promettre ce qui n’existe pas et de faire voir autre chose que ce qui a été annoncé à des badauds dociles qui lèvent les yeux et cherchent vainement du regard ce qu’il y a à voir pour finir par disserter sur la solidité des parois de verre en cas de grêle.

Les plus lucides posent la question qui ferait bondir tout commissaire politique même débutant : « ça sert à quoi ? », puisqu’il est interdit de mettre en doute le bienfondé de ce qui a été décidé forcément pour notre bien.

Aux beaux jours, les Parisiens initiés, tels des manchots, se serrent sur les marches de l’ile centrale conçue comme une plage minérale et se repaissent avec un sentiment de sécurité vaguement goguenarde du spectacle des péniches capitalistes qui exploitent le gogo étranger. Ça tangue comme un bateau car ce paradis socialiste, faux éden sans animal, à la végétation de jardinerie, aux visiteurs anesthésiés, est installé dans des barges de ferrailles sensibles aux caprices des fluidités aquatiques.

L’accès en est contrôlé par des ponts levis hydrauliques dont la maintenance mensuelle nécessite d’énormes engins de levage. Dans cet éden policé du vivre ensemble où il est quand même nécessaire de signaler qu’il est interdit de jeter les papiers par terre, d’amener son compagnon zoophile, de faire de la musique, de faire du vélo, de se pencher par-dessus bord…. cet archipel de Paris, fleuron de la municipalité socialiste, est vous l’avez compris un véritable goulag d'un bonheur dicté par l'anonyme et froide autorité qui assigne l'espace.

Adèle s’en mêle.
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