7 aliments bons pour votre santé

Par Recherchedubienetre

Certains aliments se sont taillé une solide réputation thérapeutique. A tort ou à raison ?

Et si le contenu de notre assiette devenait notre meilleur allié santé ?

Depuis une dizaine d’années, tous les médecins s’accordent sur le rôle clé de l’alimentation pour prévenir et combattre les maladies, de l’excès de cholestérol à l’hypertension en passant par le cancer.

Certains aliments se sont ainsi taillé une belle réputation thérapeutique. Est-elle justifiée ou usurpée ?

Le point avec Laurent Chevallier (1), nutritionniste et praticien au CHU de Montpellier, Serge Rafal (2), médecin, spécialiste des médecines douces, et Paule Latino-Martel, directrice de recherche à l’Inra (Institut national de la Recherche agronomique) et coordinatrice du Réseau national Alimentation Cancer Recherche.

L’ail

A-t-il vraiment un effet favorable sur les maladies cardio-vasculaires, notamment en réduisant la part du mauvais cholestérol ? En 2009, une étude menée pendant six mois par l’Université Stanford sur 200 sujets volontaires mettait à mal cette hypothèse.

En 2012, à l’inverse, une compilation d’études conduites par des chercheurs de l’université du Shandong, l’une des plus vieilles universités chinoises, attestait d’un bénéfice modeste.

L’ail est en tout cas un excellent condiment qui évite de trop saler les plats. « Une bonne raison de lui prêter des vertus contre l’hypertension », souligne Laurent Chevallier.

Les amandes, noix et noisettes

Ces fruits à coque sont riches en acides gras polyinsaturés, oméga 3, protéines végétales, fibres, vitamines et minéraux. D’après une étude américaine portant sur près de 120 000 personnes suivies pendant trente ans, publiée dans  » The New England Journal of Medecine  » en novembre 2013, en consommer toutes les semaines fait reculer la mortalité, avec des variantes selon les fruits.

Il est donc recommandé d’en grignoter une poignée par jour (environ 30 grammes). Gare cependant à leur apport calorique.

Le brocoli

David Servan-Schreiber en avait fait l’un des aliments clés de la nourriture anticancer. Une vertu justifiée ? « Tous les fruits et légumes sont intéressants, répond Paule Latino-Martel. L’important est d’en consommer chaque jour en quantité suffisante ( 5 portions, c’est-à-dire 400 grammes sous toutes les formes) et d’en varier, car ils ont des compositions différentes qui se complètent.

A quantité égale, la réduction du risque de cancer est plus élevée quand les fruits et les légumes alternent ». Concernant le brocoli (et les crucifères, en général), Laurent Chevallier estime que c’est « un bon aliment bourré de vitamine K qui solidifie les os et aide à lutter contre l’ostéoporose ».

L’huile d’olive

« L’huile d’olive a été popularisée par le régime crétois dans les années 1980 sans qu’on sache très bien si le bénéfice de ce régime provenait du poisson, de la fêta, du soleil ou… de l’olive », rappelle le docteur Serge Rafal.

Pour lui, comme pour Laurent Chevallier, cette huile reste un bon corps gras (famille des acides gras mono-insaturés, oméga 9), mais les deux médecins lui préfèrent celle de colza, chef de file des aliments d’origine végétale contenant des oméga 3 (acides gras polyinsaturés), bons protecteurs cardiovasculaires.

Le jus de grenade

Depuis sa mise en avant par l’oncologue David Khayat, le jus de grenade passe pour « l’un des plus puissants agents alimentaires anti-cancer » (3). Des études lui reconnaissent un fort pouvoir antioxydant. Le docteur Chevallier insiste, lui, sur « ses qualités protectrices sur le plan cardio-vasculaire », mais met en garde contre « la quantité de sucre ingérée par verre ».

Le poisson

On le plébiscite à raison pour son apport en oméga 3. « Mais le gros problème du poisson, nuance Laurent Chevallier, c’est son degré de pollution (dioxines, PCB, mercure). Plus il a une durée de vie courte, moins le phénomène de bioaccumulation se ressent ». D’où l’intérêt de privilégier la sardine par rapport au thon, par exemple, et l’importance à accorder à sa provenance.

Le vin rouge

Sa consommation avait été avancée, dans les années 1990, comme l’une des explications du « French paradox » (moins de maladies cardiovasculaires dans l’Hexagone que dans d’autres pays industrialisés). Un effet qui proviendrait d’un puissant antioxydant, le resvératrol, largement étudié depuis sans qu’un consensus ne se dégage sur son rôle, à lui seul, en la matière.

En ce qui concerne ses propriétés anticancéreuses, Paule Latino-Martel se réfère à une étude publiée en janvier 2014 dans « The International Journal of Cancer » qui estime que, par verre de vin, l’alcool est plus de 100 000 fois plus puissant pour favoriser la cancérogenèse que ne l’est le resvératrol pour la freiner. Autrement dit, dans les quantités auxquelles il est apporté par le vin, le resvératrol ne peut pas exercer d’effet protecteur à l’égard des cancers liés à l’alcool.

(1) « Mes ordonnances alimentaires », Le Livre de Poche, 2011.
(2) « Le Grand Guide des médecines douces », Marabout, 2012.
(3) « Le Vrai Régime anticancer », Odile Jacob, 2012.

de Corinne Bouchouchi paru dans Le Nouvel Observateur


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