Depuis hier, je rumine ce billet de Peuples.net. Le taulier est, comme moi, un vieux "vigilant" : à l’échelle des blogs, ça veut dire que nous trainons tous les deux depuis près d’un an dans le top 30 des blogs politiques. Nous fréquentons nos blogs mutuels depuis longtemps.
Ce billet, je l’ai lu avec un regard spécial chez Agoravox. J’étais tombé dessus par hasard (ou presque) car mon blog y est cité. Je me disais bien l’avoir déjà lu mais je ne savais plus qui en était l’auteur. Curieux de savoir ce qu’un anonyme disait du fond du cœur après avoir dit du bien de mon blog, j’ai lu à fond… jusqu’à la signature, qui m’a valu un éclat de rire trouvé suspect par mes collègues de bureau.
C’est un peu comme si vous tombiez sur ce billet chez Cozop.
Je voulais faire comme le taulier et parler de mon rapport avec la gauche. Mais l’inspiration ne vient pas. En fait, je vis les débats au sein du Parti Socialiste d’assez près maintenant que je connais assez bien les militants blogueurs : ça nous vaut quelques engueulades mais l’amitié et le respect restent intacts. Mais c’est fatigant. On se chamaille pour des conneries alors qu’on partage un idéal de société, exprimé avec des mots différents mais c'est bien le même idéal. Par exemple, les débats de l’autre jour sur le libéralisme suite à la sortie de Delanoë étaient presque ubuesques. Nous sommes tous partisans des libertés à la condition qu’aucun citoyen ne soit laissé de côté : la vie économique doit donc être encadrée et les moyens mis en commun par la solidarité nationale importants.
Ca se traduit par différents propos… mais les résultats sont généralement les mêmes. Je pense que la plupart des électeurs de gauche sont à peu près d’accord avec moi mais les militants du PS (et surtout les dirigeants) l’oublient souvent ce qui aboutit à des querelles dévastatrices dans l’opinion. C’est d’autant plus grave qu’on en arrive à des querelles de personnes. Quand on tape sur Martine Aubry, Ségolène Royal, Jean-Christophe Cambadélis, Bertrand Delanoë, Benoit Hamon, François Hollande, Pierre Moscovici ou les autres (sauf Manuel Valls), c’est sur le PS qu’on tape.
Cela dit, il faut bien que le débat se fasse mais, auparavant, il était uniquement au sein des partis et nous n’en savions que ce que les médias voulaient bien nous en dire. Maintenant, il se fait sur les blogs, c'est-à-dire que les méchancetés diverses sont ouvertes à tous. Ce n’est pas catastrophique. Les blogs politiques sont lus, tout au plus, par quelques milliers d’individus, chaque billet est, quant à lui, lu par, au plus, quelques centaines de personnes, toutes politisées (le billet n’aura donc aucun impact « électoral »).
« Les méchancetés diverses sont ouvertes à tous » disais-je. Mais je suis parmi ces « tous » et ça m’énerve…
Il y a deux autres principaux sujets qui nous unissent.
Le premier est la lutte contre la droite Française qui, non seulement mène une politique complètement contreproductive pour l’économie, presque dévastatrice, mais se fait un malin plaisir à revenir sur des années, voire des siècles de progrès social. Ils nous expliquent qu’ils font ça au nom de la modernité mais j’ai du mal à comprendre en quoi c’est moderne de travailler plus ou de « payer » des franchises médicales.
Dévastatrice ? Oui. Je ne vais pas m’étendre mais quand GDF et Suez seront totalement la propriété de fonds de pension Américain, je ne vois pas comment on pourra rebâtir une industrie nationale…
Le deuxième est la lutte contre le style de gouvernance qui se fait dans un total mépris de la République et de ses institutions. Nicolas Sarkozy s’est ressaisi en début d’année après un mauvais cap (la réception de Kadhafi, l’annonce de sa relation avec Carla Bruni chez Mickey, …) mais le fond n’y est toujours pas.
Un bel exemple est la prestation et l’arrogance de Rachida Dati devant l’Assemblée Nationale. On n’avait pourtant pas besoin de ça pour se demander si son maintien au gouvernement est légitime. Jugez par vous-même. Sarkofrance nous donne la vidéo.
J’en profite pour lui piquer l’illustration de ce billet qui nous fournira un deuxième exemple qui ne nécessite pas de commentaire. Le Monsieur dans le joli fauteuil compte les expulsés. La politique : des chiffres. Ce n’est pas de ça dont nous voulons.